Tricher à l’école avec ChatGPT est redoutable : le chatbot permet d’avoir une réponse précise en un temps record. Un élève de première a eu la mauvaise idée de l’utiliser lors de l’épreuve écrite de son bac de français. Mauvaise idée puisqu’il a été pris en flagrant délit. C’était en juin 2023.
Deux ans plus tard, en avril 2025, le tribunal administratif de Nice a rendu son jugement. Il a confirmé la sanction à l’encontre du jeune homme, à savoir une interdiction d’examen officiel pendant un an, comme l’a repéré Nicolas Hervieu, juriste en droit public et enseignant à Sciences Po. C’est le site 01net qui rapporte l’information.
Un des premiers cas de triche au bac avec ChatGPT
Le 15 juin 2023, c’est jour de bac pour ce lycéen d’Hyères en première : il passe son épreuve de français. Face à l’épreuve, l’élève sort son téléphone portable discrètement et se rend sur ChatGPT pour s’aider. Au-delà de simplement chercher des idées, ChatGPT l’aurait aussi aidé à rédiger son texte. La suite, on la connaît : il se fait repérer par une surveillante qui a repéré la tentative de triche. Elle rédige alors un procès-verbal de suspicion de triche, que le lycéen a bien signé, dans lequel il atteste avoir pris connaissance des faits qui lui sont reprochés.



Évidemment, il ne validera pas son épreuve du bac de français lors des résultats. Pire encore, il passe en commission de discipline du baccalauréat de l’académie de Nice. Début septembre, cette dernière rend sa décision, il est interdit de passer un examen académique (baccalauréat ou tout autre diplôme). Sa note en français : zéro, naturellement. Ses parents contestent la décision et poursuivent l’académie de Nice au tribunal administratif : ils souhaitent demander un sursis pour leur fils.

Pourquoi a-t-il essayé de tricher au bac, sachant que c’était interdit et qu’il le savait bien ? Dans la décision de justice, on peut lire « qu’il était soumis à une intense pression de leur [ses parents] part et qu’il a pris conscience de la gravité de son acte, dont il s’est excusé à plusieurs reprises ». Malgré tout ce qu’ont tenté ses parents, le tribunal administratif à confirmé la sanction contre ce lycéen.
Des cas de triche avec l’IA qui se multiplient en France
Le cas de ce lycéen d’Hyères est l’un des premiers en France et c’est normal : ChatGPT a été lancé fin 2022. C’est en juin 2023 que des premiers tricheurs ont été pris la main dans le sac, ou plutôt à pianoter avec le chatbot. Entre 2023 et 2024, les cas de triche au bac ont augmenté de 14 % : il y avait eu 560 cas de triche l’année dernière, dont 4 % de lycéens qui n’ont pas pu avoir leur diplôme.

50 % des cas de triche impliquent des « nouvelles technologies » : cela peut être le téléphone caché dans la poche ou dans la trousse, consulté aux toilettes. Il y a aussi les montres connectées sur lesquelles on peut s’envoyer des messages, ou encore les écouteurs sans-fil qu’on cache derrière les cheveux. En 2024, 5 % des cas de fraude concernaient l’intelligence artificielle. Ce sont des lycéens qui utilisent ChatGPT et consorts pour s’aider durant l’épreuve. L’outil est redoutable : on peut lui donner le sujet de l’épreuve et il peut nous aider. Les élèves peuvent même préparer des prompts précis à l’avance pour avoir une réponse la plus parfaite.
Que risque-t-on à tricher avec ChatGPT au bac ?
Si vous ne vous faites pas prendre, rien. Si vous l’avouez après avoir obtenu votre diplôme, même plusieurs années après, il est possible qu’une commission de discipline prononce l’annulation rétroactive. C’est si la fraude est prouvée ; il n’existe en fait pas de délai de prescription pour ça. En réalité, ces mesures ne sont jamais prononcées.

Si vous vous faites prendre en flagrant délit en revanche, les sanctions seront plus salées, comme le montre l’article D334-32 du Code de l’éducation. Vous pouvez vous en sortir avec la note de 0, ne pas avoir de mention inscrite sur votre diplôme, avoir un blâme officiel inscrit dans votre dossier, etc.

Dans d’autres cas, vous pouvez ne pas avoir votre baccalauréat, en étant « disqualifié ». Les sanctions peuvent aller encore plus loin : vous pouvez être interdit d’examen officiel du bac ou de diplômes post-baccalauréat (BTS, licence, etc.) durant cinq ans maximum. On peut aussi vous empêcher de vous inscrire dans un établissement public d’enseignement supérieur pendant cinq ans. Quant à l’impossibilité de passer son permis si on triche au bac, c’est une légende urbaine : une commission de discipline d’une académie ne peut pas vous empêcher de conduire.
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