Avec 10 000 préventes en moins de 24 h, la BYD Seagull a déjà trouvé son public en Chine. Elle va surement être un best-seller sur ce marché. Va-t-elle trouver le chemin des routes européennes ?

La BYD Seagull est sans aucun doute la star du salon automobile de Shanghai qui se déroule actuellement en Chine. Face à tous les concepts et véhicules de luxe, c’est cette petite citadine électrique annoncée à un peu plus de 10 000 € qui attire particulièrement l’attention des visiteurs. Il faut dire que cette voiture a pas mal d’arguments en sa faveur : son apparence sympa, sa taille, son prix, son autonomie. Ce modèle semble avoir trouvé la bonne recette pour plaire.

Avec 10 000 préventes en Chine en moins de 24 heures après son lancement, le public est au rendez-vous. Bien sûr, nous sommes loin des scores astronomiques de préventes de Tesla au lancement de ses nouveautés, mais nul doute que ce modèle va rapidement se classer dans le top des ventes en Chine. C’est typiquement le genre de modèles qui manquent en Europe pour développer l’offre des voitures électriques petites et abordables. La Seagull pourrait être une concurrente sérieuse à la Dacia Spring et à tous les modèles des minicitadines électriques : Renault Twingo, VW e-Up !, Fiat 500e, LeapMotor T03

Des performances honorables et deux tailles de batterie

La BYD Seagull offre des performances raisonnables pour son gabarit. Son moteur développe jusqu’à 55 kW (75 ch) pour un couple de 135 Nm. Elle accélère de 0 à 50 km/h en 4,9 secondes, ce qui la positionne devant la Dacia Spring avec le moteur de 45 ch, qui le réalise en 5,8 secondes, mais en retrait par rapport au nouveau moteur 65 ch. La Seagull peut atteindre les 130 km/h en vitesse maximale.

Byd Seagull  // Source : BYD
Byd Seagull avec ses 3,78m de long // Source : BYD

La Seagull est construite sur la plate-forme électronique 3.0 de BYD, comme deux autres modèles annoncés récemment pour l’Europe : BYD Dolphin et Seal. Le modèle est proposé avec deux tailles de batterie différentes, qui reposent sur une technologie LFP à lame développée par BYD :

  • 30 kWh, avec une autonomie de 305 km CLTC (cycle chinois), ce qui devrait donner de l’ordre de 245 km selon la norme européenne wltp.
  • 38 kWh, avec une autonomie de 405 km CLTC, soit environ 324 km wltp.

Selon le constructeur, les deux options de batterie prennent en charge la charge rapide en courant continu, permettant à la voiture de se recharger de 30 à 80 % en 30 minutes. Soit une puissance de recharge maximale de 30 kW sur la petite batterie et de 40 kW en pic pour la plus grande. Pour la recharge au quotidien, c’est un chargeur de 6,6 kW qui équipe la Seagull. Côté recharge, le modèle correspond à ce qui est proposé par Dacia avec la Spring, suffisant pour une citadine, mais rien de vraiment innovant.

Les rumeurs indiquaient que la Seagull aurait pu être le premier modèle de BYD à être équipé de nouvelles batteries Sodium-Ion, mais ce n’est finalement pas le cas.

Un véhicule électrique urbain qui a du sens ?

La BYD Seagull se classe dans les véhicules du segment A, une catégorie abandonnée par de plus en plus constructeurs historiques, qui n’y voient pas assez de rentabilité. Ce sont donc essentiellement les constructeurs chinois qui vont désormais proposer des véhicules de moins de 4 mètres. La proposition de BYD est en plus assez réussi pour le design global de l’auto, ce qui n’est pas toujours le cas des voitures chinoises de ce segment.

Intérieur de la BYD Seagull // Source : BYD
Intérieur de la BYD Seagull // Source : BYD

Dans sa version chinoise, la Seagull fait 3,78 m de long pour 1,71 m de large, un gabarit particulièrement adapté à la ville. La Seagull offre un bon diamètre de braquage de moins de 10 m, ce qui facilite les manœuvres en ville.

La Seagull est un modèle 4 places. L’espace à bord, pour les 4 occupants, est en tout cas privilégié avec un empattement de 2,50 m, ce qui est légèrement supérieur à la Spring. Quant à la qualité de l’intérieur, il y a clairement un grand écart entre la BYD Seagull et la Dacia Spring.

Un bon prix en Chine, mais peu d’espoir d’avoir le même en Europe

Malgré un prix démarrant autour de 10 500 € pour la petite batterie en Chine, la Seagull est plutôt bien équipée pour la sécurité et le confort de ses occupants. Là-dessus, c’est sans commune mesure avec la Spring. BYD attaque le marché chinois avec une offre attractive, il y a pourtant des concurrentes encore moins chères sur ce marché.

L’Europe serait probablement contente de pouvoir bénéficier de ce modèle à ce prix. Hélas, les modèles BYD ont la fâcheuse tendance à multiplier par deux les prix lorsqu’ils arrivent en vente en Europe. Alors à plus de 20 000 € (avant bonus), la Seagull serait-elle toujours aussi désirable en France ? Assurément beaucoup moins, elle resterait une alternative intéressante, mais elle serait bien moins attractive qu’avec un tarif plus bas autour de 15 000 €. Surtout que l’on ne sait pas si le bonus écologique s’appliquera toujours aux voitures chinoises dans les prochains mois.

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