Plus de Facebook pendant un mois pour le président vénézuélien Nicolás Maduro. Le chef d’État a perdu provisoirement le contrôle de sa page en raison « d’infractions répétées » à l’encontre des règles mises en place par le réseau social sur l’information sanitaire en période de pandémie de Covid-19. En conséquence, la page, si elle est encore visible, est verrouillée en lecture seule.
Un traitement à l’efficacité douteuse en cause
Dans la foulée, le site communautaire a aussi retiré une vidéo publiée par Nicolás Maduro dans laquelle il vante les mérites supposés d’un traitement, le Carvativir, à base de thym. Selon le chef de l’État, il neutralise le Covid-19 sans effet secondaire. Seulement, les propriétés du Carvativir n’ont pas été démontrées lors d’essais cliniques, faute de données suffisamment nombreuses et probantes.
À Reuters, un porte-parole de Facebook a déclaré le 27 mars que son entreprise suivait les directives de l’OMS, et le Carvativir ne fait pas partie des recommandations. Il existe une polémique au Venezuela, car, rapportait le Washington Post en février, ce traitement est susceptible de conférer un faux sentiment de sécurité face à la maladie, causant une chute des gestes barrières et, in fine, une propagation accrue le virus.
La portée de la mesure prise par Facebook reste néanmoins limitée. Selon Reuters, Nicolás Maduro utilise régulièrement Facebook et Twitter pour s’adresser à sa population. Et s’il est privé du premier réseau social pour 30 jours. En outre, il a toujours accès à Instagram, une filiale de Facebook. Quant à l’accusation de censure, sa portée est aussi tempérée par le fait que le chef de l’État a encore accès à tous les médias du pays.
Depuis des mois, Facebook essaie d’établir un cadre de modération pour éviter les fausses informations sur sa plateforme, mais dont l’effectivité est limitée. Le site a rappelé début décembre qu’il s’attache à retire les fausses informations sur le virus qui pourraient entraîner un préjudice physique imminent. Il n’est pas précisé si le retrait des publications de Nicolás Maduro sur le Carvativir entre dans ce cadre.
Le président vénézuélien n’est pas le premier dirigeant en exercice à s’être heurté à la modération du site américain. Début octobre, Donald Trump a vu que son message sur la saison de la grippe être effacé, car il semblait, aux yeux de Facebook, relativiser la gravité du coronavirus. Et quelques mois auparavant, une autre publication de l’ex-président des États-Unis était aussi passée à la trappe.
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