La couverture de la 5G en France progresse, avec plus de 10 000 sites opérationnels sur le territoire. Mais ce n’est pas toujours la même 5G partout.

Le déploiement de la 5G, démarré fin 2020, suit son cours. L’arrivée de l’ultra haut débit mobile a même franchi un seuil symbolique, début mars, selon les derniers chiffres que les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile) ont envoyés à l’Agence nationale des fréquences (ANFR), chargée du suivi. En effet, il y a maintenant plus de 10 000 sites 5G qui sont « techniquement opérationnels ».

Le vocabulaire est ici important : un site techniquement opérationnel désigne un site qui émet d’ores et déjà des ondes radio, mais qui n’est peut-être pas encore accessible à la clientèle. Pour le savoir, c’est une autre catégorie qui importe : celle indiquant le nombre de sites commercialement ouverts. Et c’est un autre organisme, le régulateur des télécoms, qui s’acquitte de cette tâche.

5G

En France, le déploiement de la 5G a débuté depuis quelques mois. // Source : Kārlis Dambrāns

Problème, les suivis de l’Agence nationale des fréquences et du régulateur des télécoms ne sont pas tout à fait alignés : si le premier a actualisé ses données début mars, le second se base encore sur des informations communiquées par les opérateurs le 31 janvier. Cela dit, les ordres de grandeur correspondent : l’autorité de régulation dénombrait 9 980 sites 5G ouverts commercialement fin janvier.

Selon l’ANFR, les opérateurs utilisent aujourd’hui presque exclusivement des sites déjà en place pour déployer leur liaison 5G, c’est-à-dire des sites qui servent pour de la 2G, 3G ou 4G. C’est plus simple administrativement et cela permet de profiter d’infrastructures déjà en place. En fait, précise l’ANFR, on ne recense que deux sites sur le territoire qui ne font que de la 5G — pour l’instant, du moins.

Différentes 5G sont à l’œuvre

Les points d’étape mensuels effectués par le régulateur des télécoms et l’ANFR doivent toutefois être un peu plus détaillés, car il y a en fait plusieurs 5G à l’œuvre en France : l’ultra haut débit mobile mobilise actuellement trois bandes de fréquences (700 MHz, 2,1 GHz et 3,5 GHz) et chacune présente des propriétés et des caractéristiques différentes (débit, portée, pénétration dans les bâtiments).

Il s’avère que parmi ces trois fréquences, la bande-clé est la bande 3,5 GHz, car c’est elle qui présente le profil le plus équilibré. Elle est d’ailleurs appelée bande-cœur de la 5G. Or, sur les 10 000 sites opérationnels, elle n’en représente qu’à peine un petit cinquième (1 995). Les deux autres sont en fait des bandes 4G qui sont en cours de reconversion pour servir à fournir de la 5G.

Observatoire 5G Arcep

Différentes 5G, différents niveaux de couverture. // Source : Arcep

On dénombre ainsi 3 261 sites en 2,1 GHz qui sont techniquement opérationnels (et qui sont opérés par Orange, SFR et Bouygues Telecom), ainsi que 7 054 sites en 700 MHz dans la même situation (et cette fois gérés par Free Mobile). Ces fréquences ne sont pas de la fausse 5G. Cependant, elles ne fournissent pas exactement la même qualité de service que les fréquences en 3,5 GHz.

Ces particularités, un peu techniques, doivent toutefois être considérées lorsque l’on veut comparer les cartes de couverture des instances de régulation ou bien celles fournies par les opérateurs. En effet, la bande-cœur est encore très largement minoritaire — dans le cas de Free Mobile, par exemple, il a été fait le choix de miser à fond sur la fréquence 700 MHz afin de donner l’impression de couvrir beaucoup plus que ses rivaux.

Source : Numerama

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