On pensait que c’était Microsoft qui tenait la corde dans la perspective d’un rachat des activités internationales de TikTok. Finalement, c’est Oracle qui l’aurait finalement remporté dans la toute dernière ligne droite. Des médias américains ont rapporté au cours du week-end du 12 et 13 septembre que c’est la firme de Larry Ellison qui a été retenue par ByteDance, la maison-mère de TikTok.
Ni Oracle ni ByteDance n’ont confirmé ce que la presse évoque depuis plusieurs heures. Selon une source du Wall Street Journal, le deal conclu entre Oracle et ByteDance « ne sera probablement pas structuré comme une vente pure et simple ». Il s’agirait plutôt d’une sorte de partenariat technologique privilégié entre les deux parties, en tout cas pour ce qui est des activités américaines de ByteDance.
Microsoft est écarté des discussions
Une chose est sûre : Microsoft n’est plus du tout dans la course. Le groupe a écrit dans un communiqué le 13 septembre que « ByteDance nous a fait savoir aujourd’hui qu’ils ne vendraient pas les activités américaines de TikTok à Microsoft ». Le groupe promettait des évolutions importantes dans TikTok, pour répondre aux inquiétudes de la Maison-Blanche au sujet de la sécurité nationale.
« Nous aurions apporté des changements importants pour garantir que le service réponde aux normes les plus élevées en matière de sécurité, de respect de la vie privée, de sécurité en ligne et de lutte contre la désinformation », poursuit la firme de Redmond. Depuis août, TikTok est la cible d’une éventuelle interdiction du marché américain, car l’application serait un vecteur d’influence et un cheval de Troie de la Chine.
Pour l’administration américaine, TikTok doit choisir d’ici le 20 septembre : soit vendre ses activités, soit être l’objet d’un bannissement.
Le retrait de Microsoft de la compétition laisse de fait Oracle comme seul candidat sérieux encore en lice. Une présence qui est jugée inattendue : Oracle est une société spécialisée dans le cloud, les logiciels de gestion de bases de données, et plus généralement dans les programmes et les services pour les professionnels, là où TikTok s’adresse au grand public, et plus particulièrement aux ados.
Proximité entre Trump et le patron d’Oracle
Inévitablement se posera la question du rôle des accointances entre Larry Ellison, le PDG et fondateur d’Oracle, et Donald Trump dans cette issue. Il est de notoriété publique que le chef d’entreprise soutient le camp Républicain, faisant de lui l’une des rares exceptions dans une Silicon Valley plutôt acquise aux Démocrates. Quant au soutien d’une partie de la direction à l’égard de Trump, il est une source de tension.
Plus récemment, il a été rapporté que Larry Ellison a organisé en début d’année une levée de fonds au profit de Donald Trump. Sur un plan personnel, l’homme d’affaires a déjà eu l’occasion de faire des dons politiques, pour chaque camp, mais ses versements les plus importants ont concerné les conservateurs. Avant la levée de fonds au profit de Donald Trump, l’intéressé n’avait toutefois jamais donné pour lui.
Il reste un certain nombre d’inconnues sur la manière dont les relations entre Oracle et TikTok vont s’organiser — et surtout, de quelle façon va réagir Pékin au coup de force de Washington pour affaiblir l’application. La question des données, des algorithmes et de la plateforme doit encore être clarifiée, et cela dépendra aussi de la façon dont la Chine se mêlera du dossier.
Un bannissement de l’application aux États-Unis aurait toutefois des répercussions dans tout l’Occident, tant l’Amérique pèse lourd dans la tech : en effet, Google et Apple, qui sont les maîtres d’Android et iOS, et donc de Google Play et l’App Store, banniraient sans doute TikTok de façon globale. Ailleurs dans le monde, un autres grand pays a pris des mesures de ce type : l’Inde.
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