Avec sa Mi Box S, Xiaomi apporte Android TV dans le salon pour un prix riquiqui.

En 2019, nombreux sont les téléviseurs à être connectés. Toutefois, selon les constructeurs, il peut y avoir des différences au niveau des fonctionnalités proposées. Alors que certains, comme Sony et Philips, font confiance à Android TV, d’autres, à l’instar de LG et Samsung, ont développé leur propre plateforme. Avec des mauvaises surprises quelque fois (le manque d’applications chez LG). Pour qui ne veut pas se prendre la tête — ou n’a tout simplement pas de Smart TV –, l’achat d’une box paraît indispensable. Et la Mi Box S, proposée à moins de 80 euros, apparaît dès lors comme une sacrée affaire à côté des concurrentes en France qui coûtent près ou plus de 200 €.

En effet, le produit conçu par Xiaomi s’articule autour de la plateforme Android TV — soit l’une des meilleures du marché. Comme elle est vendue deux fois moins cher qu’une Shield TV (Nvidia) ou qu’une Apple TV, on se dit que la Mi Box S doit forcément y perdre quelque part. Et on ne se trompe pas.

Xiaomi Mi Box S // Source : Numerama

Xiaomi Mi Box S

Source : Numerama

Un objet quelconque

Esthétiquement parlant, il n’y a rien à retenir ni à souligner de cette Mi Box S, qui prend la forme d’un petit carré pensé pour se faire oublier. D’ailleurs, Xiaomi n’a pas cru bon lui flanquer une diode suffisamment visible pour signaler son état de fonctionnement (blanche, elle est difficile à voir depuis son canapé). Autrement dit, le seul moyen de s’assurer qu’elle est allumée est de vérifier que quelque chose s’affiche sur le téléviseur. Soit.

Une télécommande très, très bas de gamme et tout sauf agréable en main

Du coté des connectiques, on se contentera d’un port HDMI, d’un port USB et d’une prise audio — en plus du câble d’alimentation. La Mi Box S est livrée avec une télécommande très, très bas de gamme et tout sauf agréable en main (la faute au plastique ultra cheap utilisé, qui couine dans les doigts). Qu’importe, elle a le mérite de bien répondre quand on appuie sur une touche, sachant que les choix se résument à une croix de navigation et quelques boutons utilitaires (Google Assistant, retour en arrière, Netflix, menu principal et Live, qui n’a pas d’utilité parce que le service n’est pas disponible en France… qui a parlé de finitions ?).

Les vertus d’Android TV

Android TV oblige (Oreo 8.1), la Mi Box S ne manque pas de solutions pour trouver son bonheur en matière de films et de séries. De Netflix à MyCanal en passant par RMC Sport, YouTube ou encore Molotov, il y a de la matière sur un seul et même objet — sauf si vous êtes abonnés à Amazon Prime, l’application étant très aléatoirement compatible avec les périphériques Android TV. Nvidia, plus soucieux de son satisfaction client que Xiaomi, a forcé l’installation sur la Shield.

L’interface, sobre et efficace, dispose les applications en ligne avec des suggestions pour mieux s’y retrouver (ce qui pourra surcharger l’écran si on en installe trop sans mettre la main à la pâte). Malgré des composants dépassés et quelques micro-ralentissements, la navigation est suffisamment fluide pour ne pas pester à tout bout de champs. Toutefois, la stabilité n’est pas toujours le point fort d’Android TV, notamment sur cette box. Par exemple, Netflix est resté bloqué pendant plusieurs minutes pendant nos expérimentations.

Il y a matière à trouver son bonheur sur un seul et même objet

Une fois la Mi Box S branchée à une prise secteur et à un téléviseur, il est nécessaire de passer par la sempiternelle phase de configuration. Simple comme bonjour (il suffit de suivre les étapes), elle peut être effectuée via son smartphone ou la télécommande. Bien sûr, vous aurez besoin d’un compte Google pour accéder à l’ensemble des services, aux téléchargements des applications sur le Play Store et aux commandes vocales via Google Assistant. En prime, le boîtier a Chromecast intégré — ouf.

En navigant dans les menus, on se rend compte que la Mi Box S assume vite sa condition de produit très abordable. En effet, certains onglets rangés dans les paramètres mélangent volontiers les langues anglaises et françaises sans trop que l’on sache pourquoi. La police de caractère n’est pas toujours très adaptée non plus (exemple : DTS écrit ‘Dts’) tandis que certains intitulés restent très obscurs (Dts sounds, Dynamic Range Control ?).

Xiaomi Mi Box S (dos) // Source : Numerama

Xiaomi Mi Box S (dos)

Source : Numerama

De la 4K et du HDR au programme

Malgré son tarif très abordable, la Mi Box S n’oublie pas d’être 4K et HDR (pas de Dolby Vision malheureusement). On ne trouvera rien à redire sur la qualité de diffusion, que l’on regarde un match de football sur RMC Sport (pas de gel d’écran à déplorer) ou la dernière exclusivité Netflix en 4K HDR (belle image selon le programme). De ce point de vue là, les performances sont intimement liées à votre réseau internet. Comprendre : plus votre connexion est bonne, plus le spectacle sera au rendez-vous. Dans les paramètres, il y a possibilité de sélectionner l’une des multiples options d’affichage (résolution et fréquence).

Côté son, il faudra se contenter d’un signal PCM ou DTS puisque la Mi Box ne décode pas les formats HD ou 3D (notamment le Dolby Atmos). Mais vous aurez quand même un rendu 5.1 si vous êtes équipés d’une installation home cinéma idoine.

La Mi Box S est disponible sur Cdiscount

Le verdict

Xiaomi Mi Box S et sa télécommande // Source : Numerama
6/10

Xiaomi Mi Box S

Moins bien finie qu'une Apple TV moins bien lotie qu'une Shield de Nvidia, la Mi Box S de Xiaomi ne cherche jamais à en faire trop -- parfois, elle ne cherche même pas à faire bien. Pour moins de 100 euros, elle veut avant tout faire profiter des vertus d'Android TV sur un téléviseur qui en serait dépourvu. 

De toute évidence, le produit n'a rien à faire dans un salon pour un client exigeant, qui trouvera les limites de la box en quelques clics dans les paramètres. Mais il trouvera éventuellement une place chez celles et ceux qui n'attendent pas grand-chose d'autre qu'un produit capable de réunir un maximum d'applications au même endroit. En bref : c'est pas cher, mais on sait pourquoi.


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !