Lors d’un festival en Australie, l’un des réalisateurs de Game of Thrones et de True Blood est revenu brièvement sur la question du piratage. Mais plutôt que d’en lister les dangers, David Petrarca a souligné le rôle du téléchargement illicite comme un moyen de promotion pour une œuvre.

C’est assurément un avis singulier, surtout dans l’industrie cinématographique. Convié au Perth International Arts Festival, qui se déroule en Australie jusqu’au 2 mars, David Petrarca a pris ses distances avec les discours habituels sur le piratage. S’il ne va pas jusqu’à encourager les internautes de télécharger illégalement, le réalisateur américain considère que le piratage contribue à la promotion d’une œuvre.

Selon le cinéaste, dont les propos sont rapportés par le journal australien The Age, les téléchargements illégaux n’ont pas que des effets néfastes. Ils permettent à des séries d’être au centre d’un « buzz culturel », entrainant des discussions chez les passionnés et engendrant de la curiosité chez les autres. Pour certaines œuvres, c’est de cette manière qu’elles peuvent survivre, a asséné David Petrarca, en convaincant par exemple les producteurs qu’il y a une vraie demande.

Le commentaire de David Petrarca n’est pas anodin. Le cinéaste est évidemment conscient de l’importance du piratage, puisqu’il a réalisé deux épisodes de Game of Thrones – la série télévisée la plus partagée sur le protocole BitTorrent – et dirigé à trois reprises les acteurs de True Blood, une autre série TV également très populaire sur les réseaux P2P.

Bien que massivement piratée, la série TV adaptée de la saga littéraire du Trône de Fer reste très suivie à la télévision. L’audience a même progressé au fil de la première diffusion de la saison 1 sur HBO, une chaîne de télévision payante, et presque doublé lorsque la saison 2 a commencé à être retransmise. Au total, en comptabilisant toutes les vues, chaque épisode est vu en moyenne 10,3 millions de fois. Légalement.

Décrié par les ayants droit, le piratage a montré qu’il pouvait être un puissant outil de promotion. Le film Ink, sorti en 2009, a profité d’un buzz favorable pour se faire connaître, lui permettant d’être bien classé dans les classements cinématographiques même si le film a été fortement échangé sur les réseaux P2P. Mais le septième art n’est pas un cas isolé.

Qu’il s’agisse de la musique, de dessins animés ou même de vidéos pornographiques, plusieurs études ont mis en avant les avantages du téléchargement illicite sur la visibilité d’une oeuvre. Dans certains cas, les recherches conduites sur le sujet ont relevé que les échanges sur les réseaux P2P pouvaient favoriser les ventes, en permettant à une oeuvre d’accéder à une audience plus vaste et, par conséquent, à trouver plus rapidement et efficacement son public, qui lui sera prêt à payer.

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