Un modèle de langage plus évolué et un nouveau chatbot. Meta, la maison mère de Facebook, a lancé une grande offensive dans l’intelligence artificielle générative le 18 avril 2024. Objectif : inciter les trois milliards d’internautes qui sont inscrits sur ses services à utiliser ses outils en IA, plutôt que ceux de la concurrence.
Mais encore faut-il que Meta AI soit disponible dans le monde entier pour pouvoir atteindre ce but. Or, en se rendant sur le site de Meta AI depuis la France, impossible d’accéder à l’agent conversationnel. Un message, en anglais, indique que « Meta AI n’est pas encore disponible dans votre pays ». Cela, que l’on soit connecté ou non.
Pour l’heure, l’accès à Meta AI est restreint à une poignée de pays. Dans son message d’annonce, l’entreprise américaine en a listé quatorze, répartis un peu partout dans le monde : l’Afrique du Sud, l’Australie, le Canada, les États-Unis, le Ghana, la Jamaïque, le Malawi, le Nigéria, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, Singapour, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.
Un cadre juridique spécifique dans l’UE
L’Amérique du Nord, l’Asie, l’Océanie, l’Afrique… mais pas l’Amérique du Sud ou encore l’Europe. L’indisponibilité de Meta AI en Europe est essentiellement due au cadre juridique qui régit les données personnelles et l’IA — un cadre qui a déjà joué des tours à d’autres services, comme Threads ou Bard, lancés tardivement dans l’UE.
Cette particularité avait déjà été évoquée à l’occasion du Meta AI Innovation Day, qui a eu lieu le 10 avril. L’évènement, survenu à Paris, accueillait Yann Le Cun, qui occupe le poste de scientifique en chef dans l’entreprise, et Joëlle Pineau, la vice-présidente de la recherche en IA. Tous les deux ont eu l’occasion d’en parler.
Ainsi, c’est « la complexité du paysage local et juridique » qui occasionne un décalage dans le lancement de ce type de produit, selon Yann Le Cun, qui a frappé les esprits avec sa présentation critique de l’IA générative. Même chose pour Joëlle Pineau, qui a évoqué « des enjeux légaux » qui « ajoutent un niveau de difficulté ».
Joëlle Pineau a cependant ajouté un autre élément qui a pesé dans la balance : « D’un point de vue culturel, on veut éviter de déployer un produit sans valeur. La plupart des modèles sont développés dans un contexte américain. » Si l’on relit le communiqué sur Meta AI, il est effectivement précisé que l’outil ne gère pour l’instant que l’anglais.
Quand on tente de se connecter à Meta AI malgré tout, une fenêtre prévient l’internaute que « [ses] messages avec les IA peuvent être utilisés pour améliorer l’IA chez Meta ». Il est précisé aussi que poursuivre la connexion signifie accepter plusieurs contrats : les règles générales de Meta, celles de Meta pour l’IA et la politique de confidentialité.
Des règles nombreuses qui sont susceptibles de créer des frictions avec les lois européennes — en particulier le règlement général sur la protection des données (RGPD). C’est aussi au sein de l’Union européenne qu’émerge l’AI Act, qui est la première législation d’ampleur pour juguler l’intelligence artificielle et son utilisation.
Comment essayer Meta AI en France ?
En l’état, l’utilisation de Meta AI en France est impossible. Cependant, il y a une option à considérer : l’utilisation d’un VPN pour faire croire à Meta que l’on réside dans l’un des pays autorisés. Numerama a pu faire l’essai à deux reprises, en se connectant depuis les USA et depuis le Canada. À chaque fois, Meta AI a été accessible.
Numerama a un comparateur d’une dizaine de VPN qui vous donnent tous la possibilité de passer par des serveurs tiers avant d’accéder à VPN. Vous pouvez notamment choisir le pays par lequel vous souhaitez passer. Chaque service propose plusieurs dizaines de pays comme destinations. Attention : vous devrez quand même accepter les règles de Meta et être connecté à votre compte Facebook.
Une fois la connexion établie sur le site de Meta AI, vous vous retrouverez avec une interface en anglais très similaire à ChatGPT, Gemini ou Le Chat de Mistral. Notez qu’il est possible de lui parler en français, mais il répondra en anglais. La création d’images est aussi, comme Midjourney, en tapant au préalable l’instruction « imagine ».
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