Pour lutter contre la crise climatique, le lithium est un métal stratégique. Son prix a bondi en 2021 sous l’effet d’une demande accrue. Les besoins en lithium pourraient être multipliés par plus de 40 d’ici 20 ans.

Gaz naturel, pétrole, maïs, aluminium, cuivre, café… beaucoup de matières premières ont vu leurs prix augmenter en 2021. Mais il en est une dont le cours a grimpé beaucoup plus que les autres, c’est le lithium. Entre le 1er janvier 2021 et le 1er janvier 2022, son prix a bondi de 437 %, note le média Quartz. La tonne de lithium coûte donc désormais plus de 38 000 €.

Pourquoi un tel emballement ? Car ce métal est vital pour de nombreuses filières technologiques, et notamment celles dont on a besoin pour lutter contre le réchauffement climatique.

Le lithium est stratégique dans la construction de batteries, et les batteries, elles-mêmes deviennent des équipements de plus en plus importants, à mesure que l’on se détourne des énergies fossiles, au profit de l’électricité produite par des énergies vertes intermittentes. Le secteur automobile, par exemple, aura de plus en plus besoin de lithium à mesure qu’il bascule vers les véhicules électriques.

Le désert d'Atacama au Chili recèle des quantités importantes de lithium // Source : ESA / Flickr
Le désert d’Atacama au Chili recèle des quantités importantes de lithium // Source : ESA / Flickr

La demande en lithium va exploser

La demande en lithium n’est donc pas près de diminuer. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, elle devrait au contraire exploser dans les décennies à venir : l’IEA prévoit que la demande en lithium sera multipliée par 42 d’ici 2040.

La bonne nouvelle, c’est que le lithium existe en abondance sur Terre. En théorie, il devrait donc être possible de répondre aux besoins de tous. La mauvaise nouvelle, c’est que, comme le charbon, l’extraction de lithium a un impact écologique lourd sur les zones environnant la mine.

L’ouverture de nouvelles mines de lithium rencontre d’ailleurs beaucoup d’opposition. En Serbie, le projet de Rio Tinto d’ouvrir une mine a déclenché une vague de manifestations qui ont conduit le groupe à décréter le gel de ce chantier. Aux États-Unis et au Pérou, l’ouverture de nouvelles mines déclenche également les hostilités. La manière dont l’extraction de ce métal est opérée et encadrée sera donc un enjeu stratégique. Les recherches autour de batteries alternatives n’utilisant pas de lithium vont sans doute également se renforcer.

Les USA et l’Europe veulent sécuriser leurs ressources

Vu les besoins dans ce domaine, il est néanmoins certain que l’extraction de cette matière première va s’accélérer à l’avenir. Premier fabricant de batteries, la Chine joue un rôle majeur dans la structuration du marché du lithium, métal dont la quasi-totalité provient pour l’heure des mines d’Australie, ou des salars en Bolivie, au Chili et en Argentine.

Mais cela ne plaît guère aux États-Unis qui ont compris qu’ils devaient se renforcer rapidement dans le domaine, s’il veulent profiter du boom de l’économie verte. Le ministère de l’Énergie américain a ainsi dévoilé, en juin 2021, un programme ambitieux pour développer, d’ici la fin de la décennie, une chaîne d’approvisionnement complète aux US : de l’extraction du lithium à la fabrication des batteries en terminant par le recyclage.

La France dispose d’importants gisements

L’Europe s’inquiète également de sa dépendance aux importations de lithium (la quasi-totalité de ce qu’elle utilise vient de pays extérieurs). L’UE a d’ailleurs présenté une feuille de route en septembre dernier pour corriger le tir. Plusieurs pays de l’Union Européenne, notamment la France, disposent de gisements de lithium.

Selon le Bureau de recherches géologiques et minières françaises (BRGM), la France pourrait même être autonome pour le lithium avec un potentiel dépassant les 200 000 tonnes de lithium métal.

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