D’où vient l’eau sur Terre ? Si on la compare aux autres planètes rocheuses, la nôtre est très riche en eau : les océans couvrent 70 % de sa surface. Malgré cette abondance, l’origine de l’eau sur Terre n’est pas encore clairement établie. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Astronomy le 29 novembre 2021, contribue à tenter de résoudre l’énigme. D’après ses auteurs, le Soleil pourrait être une source inattendue de l’eau terrestre. Plus précisément, ce serait le vent solaire qui pourrait avoir joué un rôle.
Le Soleil aurait créé de l’eau à la surface d’astéroïdes venus s’écraser sur Terre
« La plupart des modèles dynamiques de la formation de la Terre supposent que la majorité de l’eau de la Terre et d’autres substances volatiles a été ajoutée plus tard à partir d’une source exogène », rappellent les scientifiques dans leur introduction. Autrement dit : il semble probable que l’eau n’ait pas toujours été présente sur notre planète, mais qu’elle y ait été apportée de l’extérieur. Mais quel rôle aurait pu jouer le vent solaire dans ce processus ?
Le vent solaire désigne près de 1 million de tonnes de matière émises chaque seconde dans le milieu interplanétaire par le Soleil, l’étoile du système solaire. C’est un plasma, c’est-à-dire un gaz constitué d’électrons, de protons et d’ions. Pour ces scientifiques, ce vent solaire aurait été responsable de la création d’eau à la surface de grains de poussière transportés par des astéroïdes, qui ont fini leur course en s’écrasant sur Terre, à l’époque où le système solaire était encore tout jeune.
Une analyse minutieuse des grains de poussière d’Itokawa
L’idée que les astéroïdes aient contribué à apporter l’eau sur Terre n’est pas nouvelle. Néanmoins, les scientifiques soulèvent que ces objets n’ont pas pu être la seule source de toute l’eau sur Terre. Le vent solaire expliquerait une partie de cette eau. Pour aboutir à cette théorie, les chercheurs ont travaillé sur un astéroïde, Itokawa, dont des échantillons ont été rapportés sur Terre en 2010 par la mission japonaise Hayabusa. Les scientifiques ont entrepris une analyse de minuscules fragments, atome par atome. Ce travail minutieux, sur les 50 premiers nanomètres de la surface de grains de poussière d’Itokawa, suggère qu’ils pourraient contenir assez d’eau (l’équivalent de 20 litres dans chaque mètre cube de roche), formée par l’action du vent solaire.
« De tels réservoirs d’eau sont probablement omniprésents dans les mondes sans air de notre galaxie », concluent les scientifiques. Cette étude pourrait avoir un intérêt pour les futures missions spatiales habitées, car l’eau sera une ressource essentielle à obtenir sur d’autres corps célestes, y compris la Lune.
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