Après avoir laissé le pupitre plusieurs semaines d’affilée au ministre de la Santé Olivier Véran, Jean Castex a donné une nouvelle conférence de presse, ce jeudi 25 février 2020, à 18h. Cette prise de parole suit les annonces de confinements locaux les weekends dans les Alpes Maritimes et à Dunkerque.
Résumé des annonces ce jeudi 25 février
- Pas de confinement national ;
- 20 départements sous surveillance renforcée ;
- La situation épidémique se dégrade en raison des variants.
20 départements sous surveillance renforcée
Le porte-parole du gouvernement l’avait laissé entendre mercredi, des mesures localisées précéderont des mesures nationales. Jean Castex a, pendant la conférence, réaffirmé le choix du gouvernement d’éviter à tout prix un confinement national strict. « Notre choix de ne pas confiner à une contrepartie : être extrêmement réactif au premier signe de reprise épidémique », avec des actions ciblées sur des territoires « marqués par une augmentation particulièrement forte de l’épidémie ». Le Premier ministre fait ici référence notamment à la métropole de Nice et à Dunkerque, où un confinement va être instauré pour les deux prochains weekends.
Le Premier ministre a fait le constat que la situation se dégrade tout particulièrement dans 20 départements où l’on retrouve de nombreux facteurs défavorables qui « suscitent une vigilance maximale » :
- Un niveau d’incidence élevé (autour ou supérieur à 250 cas pour 100 000 habitants) ;
- Une part de variant supérieure à 50 % ;
- Une pression hospitalière proche du seuil critique ;
- Une circulation virale qui s’accélère.
Ces 20 départements passent en surveillance renforcée. Des concertations auront lieu localement avec les élus, pour « inviter les habitants à la plus grande vigilance » et envisager « des mesures de freinage proches de celles de Nice et Dunkerque ». Il s’agit évaluer la situation, et seulement si la situation se dégrade, les mesures renforcées (type confinement le weekend) enteront en vigueur à compter du 6 mars.
Olivier Véran a, de son côté, précisé que cette augmentation de la pression épidémique avait un impact sur la pression hospitalière, ce qui « justifie pleinement » les nouvelles mesures prises à Nice, Dunkerque, et celles qui pourraient être prises dans certains des 20 départements sous surveillance.
Les 20 départements concernés :
- 06 Alpes-Maritimes
- 13 Bouches-du-Rhône
- 26 Drôme
- 28 Eure-et-Loir
- 54 Meurthe-et-Moselle
- 57 Moselle
- 59 Nord
- 60 Oise
- 62 Pas-de-Calais
- 69 Rhône
- 75 Paris
- 77 Seine-et-Marne
- 78 Yvelines
- 80 Somme
- 83 Var
- 91 Essonne
- 92 Hauts-de-Seine
- 93 Seine-Saint-Denis
- 94 Val-de-Marne
- 95 Val-d’Oise
Ces départements ne passent donc pas en confinement local les weekends, mais le pourraient à l’issue des concertations ces prochains jours si la pression épidémique et hospitalière est jugée trop importante.
Bilan épidémiologique de la situation au 25 février
Alors que les dernières semaines se caractérisaient par un haut plateau, la situation « s’est dégradée » : 30 000 cas positifs le 24 février, un chiffre qui n’a pas été atteint depuis novembre 2020. L’explication provient de variants, précise Jean Castex, rappelant que le variant anglais concerne aujourd’hui la moitié des personnes atteintes du Covid. Le risque est celui d’une « nouvelle flambée épidémique » causée par ce variant plus contagieux.
Olivier Véran a assuré qu’avec le couvre-feu, le télétravail, les gestes barrières, « nous arrivons à faire reculer le Covid-19 tel que nous le connaissions », mais que ces mesures ne suffisent plus face au variant, qui augmente de 40 % par semaine.
Point sur les vaccins
« Nous constatons que le virus circule moins chez les personnes âgées qu’en population générale », a affirmé Jean Castex, afin de justifier la campagne vaccinale française de viser les populations les plus vulnérables, dont « les effets [de cette stratégie]commencent à se faire sentir ». Olivier Véran a ajouté que la vaccination des personnes âgées pourrait se terminer dès la fin du mois de mars — c’est en tout cas l’objectif ; ce qui permettrait alors d’ouvrir la campagne à de nouveaux publics.
Le ministre de la Santé a ensuite fait un point sur les publics éligibles à la vaccination en cette fin février. Le graphique suivant récapitule la situation :
Nouveaux traitements
Olivier Véran a évoqué deux traitements à venir :
- Traitement à interféron, qui pourrait « limiter les formes graves ». Ce type de traitement pourrait arriver dans les prochaines semaines si l’efficacité est prouvée.
- L’ANSM a accordé une autorisation temporaire d’utilisation des anticorps de synthèse / monoclonaux, dédiés à éviter les formes graves de la maladie chez les personnes fragiles.
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