Alors que le programme lunaire américain souffre de retards, la Nasa compte relancer la concurrence pour fournir un atterrisseur à la mission Artémis III. SpaceX avait obtenu le contrat, mais le manque de résultats ouvre la porte à d’autres, et notamment Blue Origin.

C’est la panique à la Nasa ! Lancée dans une course désormais complètement déclarée avec la Chine pour être les premiers à atteindre le sol lunaire, l’agence spatiale américaine change ses plans en urgence. L’administrateur intérimaire Sean Duffy a déclaré que la compétition allait être rouverte pour la construction de l’atterrisseur HLS.

Ce Human Landing System était un élément clé de la mission Artémis III : un moyen pour les astronautes de descendre jusqu’au sol lunaire et d’aller explorer, à pied, les environs, ce qui n’avait pas été fait depuis 1972. Très ambitieux, le programme avait vu la mise en concurrence de onze candidats, parmi lesquels Boeing, Blue Origin ou encore Lockheed Martin. C’est finalement SpaceX qui avait remporté le gros lot en avril 2021, la candidature ayant été considérée plus rapide et moins coûteuse que les concurrents.

Elon Musk en colère

Déjà à l’époque, ce choix avait créé des remous, tout particulièrement de la part Jeff Bezos à travers Blue Origin, qui avait obtenu 579 millions de dollars pour détailler une autre offre, et qui avait mis en doute l’architecture complexe de son rival reposant sur des technologies pas encore au point.

Aujourd’hui, le débat est relancé avec la volte-face de Sean Duffy qui a précisé : « SpaceX a remporté le contrat pour construire le HLS qui amènera les astronautes avec Artémis III. Mais la compétition et l’innovation sont les clés pour assurer notre domination dans l’espace, donc la Nasa ouvre la production du HSL à Blue Origin et d’autres grandes entreprises américaines. »

Décollage d'une fusée Blue Origin. // Source : Blue Origin (photo recadrée)
Décollage d’une fusée Blue Origin. // Source : Blue Origin (photo recadrée)

C’est la pression exercée par la Chine, dont les succès font pâlir du côté de Washington depuis quelques mois, qui a poussé à cette prise de décision en urgence, et forcément, ça ne plaît pas à Elon Musk.

Le patron de SpaceX, qui n’a cessé d’assurer que son Starship allait fonctionner en temps et en heure, et qu’il serait le véhicule pour la Lune, puis Mars, a répondu avec son ton habituel sur X : « Blue Origin n’a jamais délivré de charge utile en orbite, et encore moins sur la Lune ».

SpaceX n’est pas prêt. Mais Blue Origin non plus

A suivi ensuite toute une série d’argumentations en ligne impliquant l’IA maison de Musk, Grok, toujours alignée avec son patron pour assurer que les coûts avec n’importe quelle entreprise que SpaceX seraient bien plus importants, avec des résultats beaucoup plus incertains. Ce qui semble un peu abusif étant donné que, comme Blue Origin, le Starship n’a jamais placé de charge utile en orbite terrestre ou lunaire…

Mais malgré ces querelles, il reste de nombreuses inconnues, notamment autour de la manière dont va se dérouler ce nouvel appel à la concurrence. La Nasa n’a pas précisé s’il s’agissait d’un nouvel appel d’offre, ou si les projets lancés lors du premier processus en 2021 allaient être relancés avec une récupération des fonds de l’époque. 

starship
starship // Source : SpaceX

Dans tous les cas, le calendrier est toujours serré. Alors qu’Artémis III était prévue, lors de son annonce, aux alentours de 2024, Sean Duffy parle désormais de 2028, soit deux ans après Artémis II, plus avancée et attendue l’année prochaine. Tandis que la Chine, sans plus de précisions, compte envoyer des astronautes atterrir sur notre satellite d’ici à 2030.

Côté américain, si le calendrier de SpaceX est également extrêmement ambitieux en raison des avancées importantes, mais insuffisantes du Starship, Blue Origin n’est pas en meilleure position et ne prévoyait pas une mission réalisée avant la prochaine décennie.

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