En janvier 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se plaçait en état d’urgence sanitaire de portée internationale pour affronter la flambée de cas liées au coronavirus SARS-CoV-2. La maladie du Covid-19 venait tout juste d’émerger et les confinements n’allaient pas tarder à être déclarés dans de nombreux pays, dont la France.
Trois ans plus tard, le coronavirus est loin d’avoir disparu, même si de nombreuses mesures nationales ont graduellement disparu à travers le monde. Il reste des contaminations, et les victimes du covid long restent très touchées par les séquelles. Mais la baisse de la circulation, et les variants moins frontalement dangereux, ont poussé l’OMS à mettre fin à l’état d’urgence mondial.
C’est ce qu’a annoncé Tedros Adhanom Ghebreyesus ce vendredi 5 mai 2023. « Hier, le comité d’urgence COVID19 s’est réuni pour la 15e fois et m’a recommandé de déclarer la fin de l’urgence de santé publique de portée internationale. J’ai accepté ce conseil », explique-t-il. « C’est avec beaucoup d’espoir que je déclare la fin de COVID-19 en tant qu’urgence de santé publique de portée internationale. »
Une décision symbolique
Dans les faits, cela ne change pas grand-chose. Cet état d’urgence de l’OMS est, avant tout, un système d’alarme. Elle est déclenchée en cas de danger exceptionnel et extraordinaire (au sens propre) pour la santé publique, lorsqu’il y a un risque de propagation internationale et qu’une action coordonnée entre plusieurs États devient nécessaire. Elle implique des devoirs et un cadre pour favoriser cette coordination. Il y a assez peu d’obligations pratiques, même si dans ce genre de cas, les États sont tenus à une surveillance de l’évolution de la situation, qu’ils doivent transmettre à un comité central.
En l’occurrence, une grande partie des États a déjà largement levé les restrictions et même réduit le suivi des données. Au 1er février 2023, par exemple, la France avait mis fin aux arrêts maladies dérogatoires du covid, fin aux isolements obligatoires, avait supprimé le contact tracing et fait évoluer son système d’information.
C’est avant-tout symbolique, signant une véritable phase de transition dans la place du covid — moins dangereux –, et de sa gestion, qui doit toujours être considérée comme cruciale, même si l’urgence n’est plus déclarée. Cela représente aussi une certaine forme de victoire selon certains scientifiques. Le Dr. K. Srinath Reddy précise ainsi au New York Times qu’« il est important de reconnaître que ce qui a permis au virus de changer de forme n’est pas seulement la biologie évolutive, mais aussi le fait que nous l’avons incité à devenir moins virulent, par la vaccination, par les masques, par un certain nombre de mesures de santé publique ».
Il faut garder à l’esprit que le coronavirus SARS-CoV-2 garde dans tous les cas son statut pandémique — comme le VIH par exemple. Cela signifie qu’il n’a pas disparu, loin de là, qu’une bonne gestion et qu’une surveillance constante sont absolument nécessaires. La prise en charge des victimes du covid long est par ailleurs un véritable enjeu de santé publique.
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