La Nasa essaie toujours de remplir les réservoirs de la fusée SLS, après des mois de galère.

La conquête spatiale est parfois ponctuée d’obstacles qui paraissent anodins, mais qui s’avèrent plus difficiles à surmonter que ce qui était imaginé au début. C’est exactement ce qui se passe en ce moment du côté de l’agence spatiale américaine (Nasa). Dans le cadre de la future mission Artemis I, il lui faut réussir un test de remplissage des réservoirs de la fusée SLS.

La Nasa retente de tester le remplissage du SLS pour la quatrième fois

Or jusqu’à présent, cet essai, qui est en apparence banale et qui semble loin d’être le challenge le plus audacieux de toutes les activités de l’agence, n’a pas pu être mené à bien. Cela fait plusieurs fois que la Nasa tente de remplir le Space Launch System (« Système de Lancement Spatial ») sans y parvenir. Pourtant, il lui faut réussir pour pouvoir passer à l’étape d’après.

Justement, une nouvelle tentative est d’ores et déjà planifiée : elle doit commencer au cours du week-end du 18 juin, fait savoir le compte officiel de la Nasa sur Twitter. « Les dirigeants de la Nasa discutent de la prochaine ‘répétition générale humide’ de la rampe de lancement avant le lancement d’Artemis I », lit-on dans le message du 15 juin, avec des essais sur plusieurs jours.

Cette formule particulière de « répétition générale humide » (« wet dress rehearsal ») exprime en fait le fait de faire arriver du carburant liquide dans les réservoirs d’une fusée — en l’occurrence de l’oxygène liquide (LOX) et de l’hydrogène liquide (LH2). La manœuvre reste délicate : ce sont des tonnes de carburant qui sont déversés. Une étape mal maitrisée pourrait engendrer un accident.

SLS Artemis 9
Objectif : Lune. // Source : Aubrey Gemignani

Le planning annoncé pour la mi-juin s’avère être le quatrième essai de la Nasa, signe que cet obstacle n’est pas si simple que cela. Trois tests ont été menés au mois d’avril, sans succès. Faute de boucler cette phase indispensable, la Nasa avait finalement rentré le SLS au garage. Des réparations et des ajustements ont alors été menés pendant deux mois.

Un test de remplissage prend plusieurs heures à exécuter. Il faut charger l’étage principal de la fusée, mais aussi sa partie supérieure, qui dispose de ses propres réservoirs. Comme le rappelle Ars Technica, lors de la tentative de ravitaillement la plus avancée, en avril, la NASA a réussi à charger 49 % du réservoir LOX de l’étage central et 5 % du réservoir LH2.

Que la Nasa bute actuellement sur cette étape ne doit pas masquer par ailleurs le fait que sur d’autres aspects, le Space Launch System progresse malgré tout : le lanceur est complètement assemblé. Il a été possible de faire rouler l’ensemble de la structure (le SLS ainsi que la plateforme sur laquelle il repose) jusqu’au pas de tir. Et de nombreuses tâches ont été vérifiées et validées.

Artemis 1 est la toute première mission du programme Artemis, qui a pour but de faire revenir des astronautes sur la Lune. Cette première mission sera une mission inhabitée : il s’agit de faire une boucle autour du satellite avec la capsule Orion. Ce sera aussi l’occasion de procéder au vol inaugural de la nouvelle fusée de la Nasa, le Space Launch System (SLS), prévu en fin d’année.

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