Disney avait décidé de diffuser Black Widow sur Disney+ au même même moment que sa sortie en salles. Scarlett Johansson estimait que cela lui causait préjudice. Les deux parties ont trouvé un accord, qui s’élèverait à près de 40 millions de dollars, selon le site Deadline.

« Je suis contente que l’on ait pu résoudre nos différends, avec Disney », a annoncé Scarlett Johansson dans un communiqué, repris par le site bien informé Deadline, le 30 septembre 2021. L’actrice tête d’affiche du blockbuster Black Widow avait attaqué Disney, propriétaire de la franchise Marvel en juillet dernier, assurant avoir subi plusieurs préjudices.

Après quelques semaines d’échanges houleux entre les deux parties et de communiqués de presse désagréables, Disney semble finalement avoir accepté de verser une grosse somme d’argent à Scarlett Johansson pour éviter d’avoir à aller jusque devant les tribunaux. Comme souvent dans ces affaires, le montant n’a pas été révélé, mais selon Deadline, cela pourrait s’élever à 40 millions de dollars, versés en plusieurs fois.

« Je suis très content que nous ayons pu arriver à un accord commun », a commenté Alan Bergman, exécutif en charge des contenus Disney Studios. « Nous apprécions sa contribution à l’Univers Cinématographique Marvel (MCU) et avons hâte de travailler avec elle dans de nombreux autres projets à venir, notamment dans Tower of Terror (le remake d’un film culte, annoncé en 2021 par Disney, ndlr). »

Que reprochait Scarlett Johansson à Disney et Disney+ ?

Mais pourquoi Disney a-t-il accepté de donner tant d’argent à l’actrice ? Ses griefs s’étalaient en fait sur deux plans distincts, aussi importants l’un que l’autre.

D’une, le film Black Widow aurait dû sortir uniquement en salles de cinéma. Étant un blockbuster Marvel, il était évident que le film aurait beaucoup de succès, et rapporterait gros. À cause de la pandémie de coronavirus qui a mis le monde à l’arrêt pendant près d’un an, la sortie du long-métrage bourré d’action a été repoussée à plusieurs reprises. Et lorsque la diffusion du film a enfin été actée pour juillet 2021, celle-ci a été présentée avec un changement majeur : oui, Black Widow serait certes projeté en salles, mais il serait mis en ligne sur Disney+, dans de nombreux pays, le même jour (à noter que la France n’était pas concernée pour des questions de chronologie des médias).

Pour Disney+, la plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD), c’était du pain bénit : le blockbuster était proposé aux abonnés (qui paient déjà 8,99 euros par mois) pour un coût supplémentaire allant jusqu’à 30 dollars.

Pour Scarlett Johansson, c’était la déconvenue. D’une part, une partie de son salaire était censé être indexé sur la sortie exclusive en salles de Black Widow : l’actrice y a donc vu immédiatement un manque à gagner, car, mécaniquement, moins de spectateurs se sont déplacés au cinéma pour voir le film Marvel. « Comme Mme Johansson, Disney, Marvel, et tout le monde à Hollywood le savent, une diffusion en salles signifie que la diffusion se fait exclusivement dans les salles de cinéma. Disney était au courant de cette promesse, mais a néanmoins demandé à Marvel de rompre sa promesse et de diffuser le film sur le service de streaming Disney+ le jour même de sa sortie dans les salles de cinéma », pouvait-on lire dans la plainte de l’actrice.

Une campagne Disney+ pour l'arrivée de Black Widow // Source : Disney+

Une campagne Disney+ pour l'arrivée de Black Widow

Source : Disney+

Mais il y a un deuxième effet non négligeable à cette stratégie de la firme de Mickey : Disney+ a très sûrement profité de Black Widow pour gagner de nombreux abonnés. Certes, la plateforme de SVOD ne se portait déjà pas mal jusque là (son ascension, portée par les effets des confinements, a été fulgurante), mais l’arrivée de ce « bonus » a clairement dopé son succès. Et Scarlett Johansson considère que, son image ayant été utilisée pour faire de la publicité au service Disney+, elle mérite compensation.

On ne saura probablement jamais combien l’artiste a finalement obtenu, mais ce désaccord aura en tout cas entériné une cassure majeure dans l’industrie du cinéma, qui se débat encore avec la montée en puissance extrêmement rapide des plateformes de vidéo à la demande par abonnement (SVOD). Ce genre de conflits ne risque probablement pas d’être le dernier.

Source : Montage Numerama

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