Si vous vous apprêtez à aller voir Les Quatre Fantastiques, au cinéma dès le 23 juillet 2025, vous devez être prévenu d’un élément crucial : ce n’est pas un film Marvel. Ou en tout cas, pas un Marvel comme on les connaissait jusque-là. Dès sa première seconde, le logo du studio, entièrement repensé, nous prévient que l’heure est au renouveau. Même cette bonne vieille Terre n’est pas tout à fait celle que nous arpentons chaque jour, se parant cette fois d’une esthétique rétro-futuriste sublime, alors que nous débarquons en l’an 828.
À nos côtés, des super-héros totalement normaux : Mr Fantastique cherche désespérément un médicament dans tous les tiroirs de sa salle de bain, sans jamais réussir à mettre la main dessus, tandis que la Femme Invisible, elle, possède un joyeux secret, qui pourrait tout changer. Bienvenue dans Les Quatre Fantastiques. Bienvenue dans la phase 6 du Marvel Cinematic Universe (MCU), une nouvelle ère de Marvel qui célèbre le quotidien, la famille et la nécessité de protéger ceux que l’on aime, et accessoirement notre planète.
Exit la baston, bonjour les équations
Autant vous prévenir immédiatement : Les Quatre Fantastiques n’est pas un film de super-héros habituel. Les scènes de combats sont peu nombreuses, les personnages utilisent rarement leurs pouvoirs (particulièrement Mr Fantastique) et même l’humour, qui détruisait trop régulièrement les enjeux dramatiques de Marvel, est ici beaucoup plus subtil.
Alors, évidemment, Reed Richards, Sue Storm, Johnny Storm et Ben Grimm, quatre astronautes qui ont développé de mystérieuses capacités après un séjour dans l’espace qui a mal tourné, s’attachent tout de même à sauver la Terre. Mais cette fois, ce n’est pas forcément leur ADN profondément modifié qui leur permettra de triompher, mais plutôt leurs talents intellectuels hors du commun.

Équations, pilotage de vaisseau spatial et décryptage de langues galactiques sont ainsi au programme des Quatre Fantastiques, qui reste étonnamment terre à terre pendant ses deux heures de grand spectacle. Mais ce qui peut paraître totalement ennuyeux sur le papier est en réalité la plus grande force de ce Marvel atypique.
Entre Interstellar, WandaVision et Les Indestructibles
C’est bien simple : Les Quatre Fantastiques condense le meilleur du cinéma et des séries des 20 dernières années. On pense forcément à WandaVision, l’excellente série Marvel consacrée au couple de super-héros Wanda et Vision, qui cachait bien ses intentions. Il faut dire qu’elle était déjà dirigée par Matt Shakman, le réalisateur du film. On pense aussi à Interstellar, dont la douce poésie infuse toutes les séquences spatiales, à Avengers : Infinity War pour les immenses enjeux émotionnels, mais aussi au petit frère des Quatre Fantastiques : Les Indestructibles.

Justement inspiré par les comics de Marvel, ce Pixar intemporel reposait déjà sur le sens aigu de la famille de ses personnages. On le retrouve ici au cœur de l’intrigue, qui voit les Quatre Fantastiques en plein dilemme moral, alors que la Terre s’apprête à être engloutie par Galactus, le Dévoreur de Mondes.
Loin des Marvel de ces dernières années, qui ont trop souvent choisi la baston, les blagues faciles et les scénarios fades plutôt que l’originalité, ce nouveau long-métrage se raccroche ainsi à ce qui manquait cruellement au studio : de l’humanité et de l’inventivité.
Michael Giacchino a composé l’une des musiques les plus épiques de Marvel
Les Quatre Fantastiques combine une réalisation sublime, qui tire son génie des moindres petits détails, et une histoire plutôt intime. Dans l’espace ou sur la terre ferme, Matt Shakman s’amuse visiblement à nous en mettre plein les yeux, comme lors de cette séquence d’introduction pendant laquelle la Torche Humaine absorbe chaque flamme menaçante, qui gronde autour de lui, prête à détruire des vies.
Ou à chaque pas de La Chose, toujours accompagné d’un bruit de roche caractéristique. Même Galactus, le grand méchant, se permet de réinventer la figure du monstre dans la ville. Bref, l’univers rétrofuturiste, tout en bleu et blanc, regorge de bonnes idées mises au service de costumes et de décors à l’esthétique aussi singulière que familière.

Et que dire de la bande-originale, imaginée par Michael Giacchino, le fameux compositeur de Lost et… des Indestructibles ? Il livre ici une partition absolument gigantesque, portée par des chœurs épiques et des sonorités qui rappellent avec bonheur celles des premiers jeux vidéo.
Chaque plan, chaque dialogue, chaque coup porté à Galactus se dote ainsi d’un enrobage musical parfaitement calibré, sans jamais tomber dans le pathos et en laissant de bienvenus instants de respiration.
Réunir le meilleur des deux mondes Marvel
Mais alors, pourquoi diable cette critique ne possède-t-elle pas la note maximale ? Et bien parce qu’au milieu de cet océan de créativité, le récit, lui, souffre de quelques faux pas narratifs. Rien de bien rédhibitoire, mais disons que certains arcs sont résolus un brin rapidement, et que quelques personnages, dont la Femme Invisible, auraient mérité davantage de développement.
On peut regretter que l’excellente Vanessa Kirby, que l’on avait déjà adoré dans The Crown, ne possède pas ici un rôle à la hauteur de son immense talent, malgré une importance cruciale dans le fil de l’histoire.

Si leur alchimie est communicative, les quatre personnages principaux manquent parfois d’interactions plus individuelles et personnelles, pour que l’on s’attache pleinement à eux. On aurait aimé mieux d’un film réunissant un tel casting, complété par Pedro Pascal (The Last of Us), Joseph Quinn (Stranger Things) et Ebon Moss-Bachrach (The Bear). Si les comédiens restent tous au top de leur forme, il manque quand même une petite étincelle à l’ensemble. Un comble, quand on a la Torche au casting !
Pour autant, ne boudons pas notre plaisir : Les Quatre Fantastiques pourrait bien permettre de relancer le MCU, en se rapprochant davantage des géniales séries produites par le studio ces dernières années, que des films focalisés sur l’humour et l’action, à la manière de Thor ou d’Ant-Man. Ce pari audacieux pourrait réunir le meilleur des deux mondes, en nous faisant même verser une petite larme au passage. Malins, ces Quatre Fantastiques.
Le verdict

Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas (2025)
Voir la ficheOn a aimé
- HERBIE, le nouveau robot mignon
- La musique, sublime
- La réalisation, inspirée
- L’humour, subtil
- Les multiples références
On a moins aimé
- Le casting, sous-exploité
- Certains arcs narratifs
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