Après le raz de marée Elden Ring, FromSoftware revient à ses premiers amours. Armored Cored VI Fires of Rubicon risque de taper dans l’œil des fans de gros robots, à condition qu’ils acceptent le défi un tantinet déséquilibré.

Au Japon, quand on est né Miyazaki, on est en quelque sorte béni des Dieux. Ce nom évoque de jolis souvenirs au cinéma, avec les merveilleuses œuvres de Studio Ghibli imaginées par Hayao Miyazaki. Côté jeux vidéo, le nom Miyazaki évoque plutôt Hidetaka Miyazaki, avec tout à la fois des cauchemars et des faits glorieux, attachés à la trilogie Dark Souls et, plus récemment, au chef-d’œuvre Elden Ring, développé par le studio FromSoftware.

Pourquoi cette introduction sur Miyazaki ? Tout simplement parce que FromSoftware signe son grand retour avec la sortie de Armored Cored VI Fires of Rubicon — sur lequel Hidetaka Miyazaki a travaillé (même s’il a fini par céder sa place de directeur à Masaru Yamamura pendant le développement). Après Elden Ring, qui a tout écrasé sur son passage, le grand public y compris, le studio japonais est de retour avec l’un de ses premiers amours : les gros robots qui se tirent dessus, avec d’immenses possibilités de personnalisation. Les amatrices et amateurs en rêvent depuis le premier trailer, mais ils doivent être prévenus : ce Armored Cored VI Fires of Rubicon est d’une difficulté ahurissante, sinon frustrante.

Armored Core VI Fires of Rubicon // Source : Capture PS5
Ce boss cauchemardesque // Source : Capture PS5

Armored Core VI n’a pas la précision d’un Dark Souls

J’ai vraiment adoré mes premières heures dans Armored Cored VI Fires of Rubicon, impressionné par la qualité graphique globale (les reflets sur les carcasses) et la manière dont les robots bougent. On perçoit d’emblée tout le savoir-faire de FromSoftware quand il s’agit de bien ressentir ce que l’on incarne. En l’occurrence ici : des méchas à la fois lourds dans le poids et ultra mobiles dans leurs mouvements verticaux comme horizontaux. Le mix donne une prise en main dynamique très appréciable, et des combats très impressionnants à l’écran. Il faut bien évidemment prendre en compte toute la complexité attachée au robot, qui peut porter quatre armes à la fois et dispose d’un boost temporaire pour s’extirper de situations critiques (ou rallier plus rapidement son objectif).

Le vrai problème de Armored Cored VI Fires of Rubicon tient dans la façon dont est géré le défi

Fondamentalement, Armored Cored VI Fires of Rubicon ne pêche pas dans les bases de son gameplay, d’autant qu’on dispose de plusieurs tutoriels pour bien tout saisir. On ne l’attaquera pas non plus sur toutes les possibilités qu’il offre pour façonner un robot à son image. Il est possible d’associer toute une myriade de pièces (tête, tronc, bras…), de choisir son arsenal selon ses préférences puis de décorer selon ses goûts. Pour les férus des maquettes Gundam, ce sera déjà un argument, et un moyen de passer des heures et des heures à imaginer un robot aussi puissant que beau. Attention, il n’est pas possible de faire n’importe quoi non plus, avec des contraintes à prendre en compte pour obtenir un résultat équilibré.

Armored Core VI Fires of Rubicon // Source : Capture PS5
Le jeu sait être épique // Source : Capture PS5

Le vrai problème de Armored Cored VI Fires of Rubicon tient dans la façon dont est géré le défi. Dans les Dark Souls et assimilés, on nous apprend la vie un peu tout le temps, de manière à nous préparer à la difficulté d’une manière linéaire. Dans Armored Cored VI Fires of Rubicon, on a l’impression de vivre des montagnes russes en permanence. Dans le chapitre 1 (sur les cinq que compte le jeu), 90 % des objectifs ressemblent à une balade de santé. Et puis parfois, on se prend un mur en pleine tête, avec cette impression de ne pas être en mesure de le surmonter sans crise de nerfs. Au passage, il y a un gouffre entre apprendre à esquiver trois coups d’épée de suite (Dark Souls) et éviter une pluie de missiles (Armored Core). Les affrontements sont plus brouillons quand des armes à feu entrent en jeu.

Que Armored Cored VI Fires of Rubicon soit difficile n’a rien de surprenant quand on connaît le passif de FromSoftware et son appétence pour l’exigence. Mais le titre ne fournit pas vraiment les clés pour aider les plus novices à s’en sortir. Il se contente de rappeler qu’on peut adapter sa force de frappe en fonction de l’ennemi, tout en oubliant un mode coopératif ou la possibilité de récupérer les améliorations les plus puissantes en faisant du farming (lire : enchaîner les missions déjà terminées pour progresser). Souvent, on trouve que Armored Cored VI Fires of Rubicon est trop difficile pour rien, alors qu’un défi, si grand soit-il, n’est jamais aussi appréciable que quand il est correctement lissé.

Armored Core VI Fires of Rubicon // Source : Capture PS5
Mon robot rose est beaucoup trop beau // Source : Capture PS5

Les fans de la première heure ne seront certainement pas dépaysés. Mais celles et ceux qui voient en Armored Cored VI Fires of Rubicon une suite logique à Elden Ring pour prolonger le plaisir, né de la souffrance, avec une orientation différente devront sans doute se raviser. D’autant que le nouveau jeu de FromSoftware n’épouse pas du tout la même structure ouverte où s’épanouit l’exploration. Armored Cored VI Fires of Rubicon ne vous offrira pas cette liberté, ce qui en fait une expérience de niche.

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