À l’occasion d’une conférence organisée par le New York Times, Reed Hastings, le CEO de Netflix, a expliqué qu’il n’aurait pas dû s’opposer à la publicité si longtemps. À en croire l’action, les investisseurs sont rassurés.

Invité du New York Times le 30 novembre à l’occasion de la conférence DealBook Summit (avec d’autres personnalités comme Mark Zuckerberg, Shou Chew, Andy Jassy et des chefs d’État), Reed Hastings, le CEO de Netflix, a livré sa première grande interview après le lancement de la première formule de Netflix avec des publicités, à 5,99 euros par mois en France.

S’il est trop tôt pour faire un bilan, Reed Hastings a plusieurs fois exprimé ses regrets sur sa stratégie passée, comme s’il souhaitait faire passer un message aux investisseurs. Selon lui, son aveuglement sur la publicité a causé du tort à Netflix.

« Je ne croyais pas à la tactique de la publicité pour nous. J’avais tort à ce sujet ».

Reed Hastings

Le mea culpa de Netflix

Historiquement, Netflix a toujours été un fervent opposant à la publicité. Pendant longtemps, Reed Hastings répétait constamment que son service ne devait avoir pour modèle économique que l’abonnement, même si les investisseurs souhaitaient que Netflix diversifie ses revenus.

Début 2022, les résultats de Netflix sont tombés dans le rouge. Pour la première fois de son histoire, Netflix a perdu des abonnés. En conséquence, Reed Hastings a annoncé le lancement d’une formule moins chère, financée par la publicité. Cette dernière est arrivée en novembre, à 5,99 euros par mois en France.

Pourquoi ne pas avoir proposé de formule « low cost » plus tôt ? Reed Hastings explique n’avoir pas réfléchi de la bonne manière. Selon lui, Facebook et Google étaient devenus les nouveaux rois de la publicité, et la publicité télévisuelle était condamnée à régresser. Avec le temps, il s’est rendu compte qu’opposer Facebook et Google à Netflix n’était pas la bonne manière de voir les choses. « Ce que je n’avais pas compris, c’est qu’il y a beaucoup de publicités télévisées qui ne trouvent pas leur public parce que le segment des 18-49 ans est passé à autre chose et ne regarde pas la télévision linéaire. »

Reed Hastings chez Recode en 2017 // Source : YouTube/Recode
Reed Hastings chez Recode en 2017 // Source : YouTube/recode

En lançant sa formule avec publicités, Netflix a enfin pu récupérer ces annonceurs. Reed Hastings a aussi salué la vision de Hulu sur le sujet, qui avait bien avant Netflix misé sur la pub pour financer son service de streaming.

« J’aurais aimé qu’on fasse volte-face quelques années plus tôt, mais on va rattraper le retard ».

Netflix de nouveau en forme

Juste après l’intervention de Reed Hastings, l’action de Netflix s’est envolée. Faut-il y voir une conséquence de ses propos ? Sans doute partiellement, les investisseurs ne peuvent qu’apprécier les déclarations pro-pub du patron du service de streaming. Mais les bonnes nouvelles sont plutôt nombreuses pour Netflix en cette fin d’année.

Wednesday de Tim Burton est un immense succès, Harry et Meghan viennent d’annoncer un documentaire exclusif à Netflix et Glass Onion, la suite de l’excellent À couteaux tirés, arrive bientôt. En plus de ça, les derniers résultats de Netflix étaient satisfaisants.

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Netflix va-t-il rester sur cette pente en 2023 ? À en croire Reed Hastings, la zone de turbulence traversée en 2022 n’était que temporaire.

Source : Montage Numerama

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