L’application de rencontres gay la plus connue au monde est parvenue, pendant une étude pilote, à convaincre 56 hommes à se faire dépister du VIH avec des kits. Une première réussite pour le réseau qui veut utiliser ses données pour aider les hommes à prendre en main leur santé.

Un groupe de chercheurs de Los Angeles a décidé d’utiliser l’application de rencontres gay Grindr afin de mener une étude portant sur la distribution de kits de dépistage gratuits à des populations ciblées en fonction des données de l’application.

Cibler les populations à risque

Partant du postulat qu’à Los Angeles, les populations les plus à risque étaient statistiquement les afro-américains ainsi que les latinos, mais également que les hommes afro-américains sont les moins dépistés de la ville, les chercheurs ont conclu en observant que ces populations étaient présentes sur Grindr qu’il serait pertinent d’y mener leur test.

Or, aujourd’hui, ils publient les résultats de leur étude à petite échelle mais qui pourrait inspirer un renouveau de la sensibilisation à travers les nouvelles pratiques, comme la rencontre en ligne.

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Afin de toucher leurs participants, le groupe a mis en place à une publicité localisée et ciblée pour ces hommes, en fonction des données récoltées par l’application. Ainsi pendant deux mois les médecins ont affiché des publicités pour des kits de test pour le VIH gratuit. Pour un total de 300 000 bannières affichées, et trois messages envoyés, les chercheurs ont réussi à créer un contact avec plus de 300 hommes qui ont demandé à recevoir un test.

En fin de compte, 56 hommes ont été dépistés et ont eu le courage d’aller jusqu’au bout du procédé scientifique en répondant au sondage des médecins. Sur ces 56 hommes, deux ont été dépistés comme séropositifs alors qu’ils l’ignoraient.

Grindr, interface vers l’intimité

Les médecins concluent leur étude sur une réussite. Même si l’étude était faite sur une échelle réduite et avec des moyens réduits, les résultats montrent qu’il est possible de distribuer des kits d’auto-test à travers Grindr, ou tout autre réseau de rencontres. Tout en optimisant la distribution des tests en ciblant les populations les plus à risque et les moins encadrées.

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Derrière Grindr se cache en réalité le dépassement du tabou social : en effet, si les chercheurs s’étaient mis en contact avec les hommes par un autre moyen que l’application, ils n’auraient pas pu toucher les mêmes populations. Discret, dématérialisé et anonyme, Grindr se montre particulièrement efficace pour aller à la rencontre des hommes qui vivent leur sexualité cachés et ne sont hélas que rarement touchés par les campagnes de préventions.

Présent dans 192 pays à travers le globe, et fort de ses cinq millions d’utilisateurs, Grindr pourrait s’avérer être un outil réellement pertinent dans la lutte contre le Sida. Néanmoins, il faudrait que l’étude de Los Angeles soit reproduite dans le monde entier.


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