Imaginez que 40 % de la planète puisse accéder à toutes vos données ? Des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego, en collaboration avec l’Université du Maryland révèlent dans une étude parue le 13 octobre 2025 que presque la moitié des satellites utilisés pour faire passer des communications sensibles dont des appels, des données d’entreprises et de gouvernements sont vulnérables. En clair, leurs signaux peuvent être écoutés par n’importe qui avec le bon matériel, ce qui représente un gros risque pour la confidentialité des informations.
Une poignée de dollars pour capter le monde
Pendant trois ans, les universitaires ont exploité un système de réception satellite standard d’une valeur de 800 dollars. L’installation comprenait une antenne parabolique à 185 dollars, un support pour le toit à 140 dollars et une carte d’extension pour ordinateur à 230 dollars. Le dispositif, installé au sommet d’un bâtiment universitaire du quartier de La Jolla, à San Diego, leur a permis de mener une enquête couvrant 15 % des communications satellitaires mondiales, principalement dans l’ouest des États-Unis et au Mexique. Les chercheurs soulignent néanmoins que les données d’un seul satellite peuvent être captées par 40 % de la surface terrestre.


En analysant les signaux reçus, les scientifiques ont pu recevoir des appels, des SMS, du trafic Internet du réseau cellulaire de T-Mobile — l’un des principaux opérateurs mobiles des Etats-Unis –, des données d’appareils utilisés en plein vol, des données industrielles sans compter les informations militaires non chiffrées des armées américaines et mexicaines.
Ainsi l’équipe d’investigation a-t-elle pu obtenir des noms de navire américains et leurs communications, mais aussi des échanges avec des centres de commandement mexicains. Dans certains cas, elle a constaté la transmission de renseignements non protégés sur le trafic de stupéfiants au Mexique, émanant des forces de l’ordre du pays.
Le coût du chiffrement
« L’activation du chiffrement a des coûts directs », soulignent les auteurs de l’étude pour expliquer ces défaillances, avant d’ajouter que « certains utilisateurs peuvent volontairement renoncer au chiffrement, d’autres peuvent ignorer que ces liaisons sont non chiffrées ou sous-estimer le risque et la facilité des attaques par écoute clandestine ».
Ils précisent avoir « déployé des efforts considérables pour identifier le responsable, établir le contact et signaler la vulnérabilité ». En réaction, plusieurs entreprises, dont T-Mobile, ont annoncé avoir chiffré leurs transmissions. Reste à savoir si d’autres opérateurs de téléphonie mobile aux États-Unis et dans le reste du monde protègent correctement leurs données.
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