Perdre toutes les données de son entreprise : le cauchemar de bon nombre de dirigeants et une réalité pour 63 % des sociétés qui n’ont pas su contenir une attaque par ransomware. Parmi elles, 18 % n’ont pas été capables de se remettre sur pied au bout d’une semaine. Une situation qui oblige parfois d’importants groupes à mettre la clé sous la porte.
Ces chiffres sont issus du dernier rapport de la société Semperis sur les risques liés aux ransomware, publié fin juillet 2025. Si l’enquête révèle tout de même une baisse relative de la fréquence et du taux de réussite de ces cyberattaques au niveau mondial, les méthodes sournoises employées par les hackers pour faire craquer leurs victimes donnent froid dans le dos.

Des méthodes de pression toujours plus audacieuse
Ainsi, même si cela peut paraître absurde, 47 % des personnes interrogées disent avoir reçu des menaces de plaintes de la part de leurs assaillants. En effet, les pirates n’hésitent pas à signaler aux autorités des manquements réglementaires en cybersécurité contre les entreprises qu’ils ciblent.


Plus vicieux encore, 40 % des personnes interrogées ont déclaré avoir reçu des menaces physiques de la part des malfaiteurs.
Interrogé par nos confrères de The Register, Jeff Wichman directeur de la préparation et de la réponse aux violations chez Semperis, avoue s’inquiéter du phénomène : « J’ai peur pour la suite (…) Les agresseurs savent où vivent les dirigeants, où se trouve leur famille et où vont leurs enfants à l’école. »
La France pas épargnée
Autre point à retenir de cette étude : la France n’est absolument pas épargnée par le phénomène. Le pourcentage d’entreprises ayant subi une tentative de ransomware est certes légèrement inférieur à la moyenne des autres pays couverts par l’étude, mais reste élevé (74 % pour la France contre 78 % au total).
Les dégâts financiers causés par les ransomware dans l’hexagone sont nombreux. Ainsi, 50 % des sociétés françaises ayant cédé au chantage avouent avoir payé une rançon située entre 500 000 et 1 million d’euros. 8 % d’entre elles ont réglé une note supérieure à 1 million.
Un phénomène difficile à enrayer
Outre les statistiques présentées dans le rapport, Mickey Brisman, CEO de Semperis, alerte : « Payer une rançon ne devrait jamais être la solution par défaut. Chaque euro versé à des groupes de ransomware alimente leur économie criminelle et les incite à recommencer. »
Plus facile à dire qu’à faire visiblement, car si l’étude montre une baisse relative de l’efficacité des attaques par ransomware, la méthode reste très efficace. 54 % des entreprises françaises victimes d’une attaque réussie affirment avoir pris la décision de payer la rançon, un chiffre qui monte à 64 % chez les voisins britanniques et à 81 % aux États-Unis.
Pour enrayer le phénomène, les autorités britanniques ont annoncé travailler sur de nouvelles mesures le 22 juillet 2025. L’une d’entre elles ? Interdire tout simplement aux organisations publiques de payer des demandes de rançon aux cybercriminels.
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