Après avoir demandé un rapport sur le piratage de l’élection présidentielle américaine, Barack Obama annonce que les États-Unis riposteront le moment venu.

L’ambiance est à la guerre froide entre les États-Unis et la Russie. Loin de la politique de remise à zéro des relations américano-russes qu’il a essayé de mettre en place au début de son mandat, Barack Obama a haussé le ton contre Moscou, à l’occasion de son passage sur les ondes de la radio publique nationale (NPR). Le Kremlin est averti : les USA riposteront à un moment ou à un autre.

« Je pense qu’il ne fait aucun doute que lorsqu’un gouvernement étranger, quel qu’il soit, tente d’influer sur l’intégrité de nos élections, nous devons agir et nous le ferons à un moment à un endroit de notre choix », a déclaré le président américain, à un moment où la Russie est fortement suspectée d’avoir affecté le bon déroulement de l’élection présidentielle américaine par des attaques informatiques.

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CC Mariano Mantel

Barack Obama s’est montré très évasif sur la nature des représailles que Washington pourrait envisager contre Moscou. « Certaines [d’entre elles] pourraient être explicites et publiques, d’autres ne le seront peut-être pas ». Dans ce qui pourrait être annoncé, on peut imaginer par exemple des sanctions économiques supplémentaires. Quant aux actions plus discrètes, elles pourraient consister en des actes de piratage.

« M. Poutine est tout à fait au courant de ce que je pense de tout cela, parce que j’en ai parlé directement avec lui », a ajouté le président américain.

M. Poutine est tout à fait au courant de ce que je pense de tout cela

Les représailles pourraient arriver assez vite, dans la mesure où Barack Obama n’a plus que quelques semaines de pouvoir devant lui. Il quittera la Maison Blanche le 20 janvier 2017 et son successeur, Donald Trump, pourrait ne pas avoir le même entrain à adresser une « réponse » à la Russie. Le président-élu est en effet bien plus coulant à l’égard de Moscou que ne l’est le président sortant.

Rappelons que les attaques attribuées à la Russie portent notamment sur le piratage du comité national démocrate. Des milliers de courriers électroniques échangés entre les responsables du parti, dont ceux de John Podesta, le chef de l’équipe de campagne de la candidate démocrate Hillary Clinton, ont été subtilisés et envoyés à WikiLeaks, qui les a ensuite diffusés sur son site.

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CC Gregory Hauenstein

L’affaire a évidemment mis dans l’embarras le camp démocrate, qui a vu sa « tambouille politique interne » être exposée sur la place publique. Cela a forcément pesé sur l’image de la candidate et brouillé son discours. D’aucuns se sont alors demandés sur le piratage n’avait pas pour objectif de favoriser Donald Trump, qui a eu des propos conciliants à l’égard de la Russie pendant la campagne.

À la mi-décembre, Barack Obama avait déjà ordonné qu’on lui remette un rapport complet sur les attaques informatiques qui ont eu lieu pendant l’élection. C’est peut-être sur la base de ce document que les États-Unis décideront de la nature et de l’ampleur de leur riposte. Depuis cet automne, plusieurs services de renseignement américains ont pointé du doigt la Russie, de façon plus ou moins explicite.

Dernièrement, des rapports ont laissé entendre que l’agence américaine chargée de certifier les machines de vote utilisées aux États-Unis pendant les scrutins a été victime d’une intrusion frauduleuse. Ceux qui sont accusés d’avoir perpétré l’action sont décrits comme des locuteurs russes, ce qui renforce de fait les suspicions sur une opération de grande envergure pilotée par le Kremlin.


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