Dans un entretien accordé au site britannique The Register, Catherine Jestin, vice-présidente exécutive du numérique chez Airbus, est revenue sur les difficultés de son entreprise à s’extirper de sa dépendance envers les produits Microsoft. Un objectif qui dure pourtant depuis plus de 7 ans.

Nous sommes en mars 2018, lorsque l’ancien PDG d’Airbus Tom Enders annonce à l’ensemble de ses collaborateurs qu’il souhaite entamer à leurs côtés un « voyage vers une entreprise véritablement collaborative ».

Au cœur de cette transformation, le passage de l’environnement Microsoft Office à Google Suite. Un choix « stratégique », annonce le dirigeant, qui estime que les outils Cloud de Google permettront de soutenir les « nouvelles méthodes de travail (…) par-delà les frontières et les fuseaux horaires, pour ne faire qu’un ».

Depuis, bien des changements ont eu lieu chez Airbus. Tom Enders a quitté ses fonctions en 2019, remplacé par Guillaume Faury, mais une constante demeure au sein du géant de l’aérospatiale : Microsoft.

En effet, dans un entretien accordé au site britannique The Register le 26 novembre 2025, Catherine Jestin, vice-présidente exécutive du numérique chez Airbus avoue que, si plus des deux tiers des 150 000 employés d’Airbus ont entièrement effectué la transition, d’autres groupes continuent d’utiliser Microsoft en parallèle pour des raisons diverses.

Google Sheets et raisons militaires

Catherine Jestin est vice-présidente exécutive du numérique chez Airbus depuis le 1er juillet 2021 // Source : Airbus.com
Catherine Jestin, vice-présidente exécutive du numérique chez Airbus depuis 2021 // Source : Airbus.com

La première raison à ce blocage est purement technique et concerne Google Sheets. D’après Catherine Jestin, le secteur financier d’Airbus n’a jamais pu se passer d’Excel, car Google Sheets n’est pas capable de gérer les immenses fichiers traités par ce service, certaines feuilles comptant plus de 20 millions de cellules.

Un autre obstacle identifié par la dirigeante est d’ordre réglementaire. En effet, certains documents d’Airbus sont classifiés militaires et ne peuvent pas être stockés sur le cloud de Google : les équipes concernées continuent donc d’utiliser les logiciels Microsoft sur site (on-premise).

De plus, selon The Register, les départements commerciaux, d’approvisionnement et juridiques s’appuient toujours sur les outils Microsoft pour le suivi des modifications contractuelles. La fonctionnalité équivalente de Google n’est pas encore jugée suffisante par Airbus, mais une compatibilité totale serait attendue pour 2026.

Google sur le qui-vive pour satisfaire Airbus

La question de la compatibilité entre les plateformes Google et Microsoft constitue un autre point de friction abordé lors de l’entretien.

Google travaille à plusieurs améliorations pour séduire des clients stratégiques comme Airbus, notamment une augmentation de la capacité de taille de fichier sur Google Sheets et des efforts pour renforcer l’interopérabilité entre ses outils et ceux de Microsoft.

Ces initiatives visent à lever les derniers obstacles techniques ou organisationnels, dans l’espoir de convaincre définitivement des entreprises de grande envergure de basculer entièrement vers la suite Google.

Rien n’est trop beau pour attirer des clients comme Airbus dans ses rangs.

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