Facebook ne veut plus laisser le moindre espace à la société Internet Research Agency (IRA), dont la proximité avec le Kremlin est régulièrement dénoncée. Aussi le réseau social s’est-il mis en tête de faire disparaître toutes les emprises que possède cette firme sur ses services.

Facebook accroît son offensive contre les entités accusées de faire de la propagande au profit de la Russie. Mardi 3 avril, le réseau social a présenté un bilan provisoire de ses efforts en la matière, en communiquant quelques statistiques sur le nombre de pages, comptes et profils qui ont été fermés parce qu’ils sont suspectés d’être liés à des services d’influence russes.

Plus particulièrement, c’est la société Internet Research Agency (IRA), considérée comme une « ferme à trolls » et basée à Saint-Pétersbourg qui est dans le collimateur du site communautaire.

propagande Research Agency

Des extraits de ces pages sélectionnés et traduits par Facebook.

Guerre à l’Internet Research Agency

« Cette agence russe a agi de façon trompeuse à plusieurs reprises et a essayé de manipuler les gens aux États-Unis, en Europe et en Russie — et nous ne voulons pas qu’ils soient sur Facebook n’importe où dans le monde », a déclaré Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, dans une publication commentant les récentes fermetures entreprises par sa société pour limiter l’action exercée par cette agence.

Concrètement, ce sont 70 comptes et 138 pages sur Facebook qui ont fermés, selon des statistiques du mois d’avril et transmises par Alex Stamos, le patron de la sécurité chez Facebook. À ces suppressions ce sont ajoutées celles survenues sur Instagram, une filiale du réseau social américain. Sur ce service, ce sont 65 profils qui ont été neutralisés.

Ces données paraissent basses pour avoir une réelle influence sur l’opinion publique. Cela dit, Facebook explique que l’enjeu n’est pas dans le nombre de pages fermées mais qu’il est au niveau de leur audience : il s’avère que ces pages étaient suivies par un grand nombre de personnes. Le réseau social dit en avoir dénombré un peu plus d’un million sur Facebook et un peu moins de 500 000 sur Instagram.

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Les russophones ciblés

Ces internautes viennent surtout de Russie, d’Ukraine et de Turquie, mais aussi du Caucase et d’Asie centrale. On trouve aussi un contingent important issu du Brésil, sans doute du fait de l’existence d’une diaspora significative dans ce pays. Ces pages étaient à 95 % en langue russe, ce qui explique pourquoi ce sont avant tout des pays russophones ou ayant une communauté russe qui sont représentés.

En l’espèce, explique Mark Zuckerberg, l’action annoncée début avril visait à « supprimer les pages [de l’Internet Research Agency] ciblant les personnes vivant en Russie ». Et Alex Stamos d’ajouter que cette agence « a toujours utilisé des comptes inauthentiques pour tromper et manipuler les gens. C’est pourquoi nous supprimons tous les comptes que nous trouvons qui sont liés à l’organisation ».

« Nous supprimons tous les comptes que nous trouvons qui sont liés à cette organisation »

Il est d’ailleurs à noter que Facebook ne s’embarrasse plus de savoir s’il y a effectivement un problème avec le contenu publié par ces pages et ces profils. Le simple fait qu’il y ait des indices tendant à montrer un lien avec cette agence suffit à provoquer une fermeture. « Nous avons supprimé ces pages et ces comptes uniquement parce qu’ils étaient contrôlés par l’IRA – et non en fonction du contenu », dit Alex Stamos.

D’après Facebook, la neutralisation de ces pages a pris du temps car il a fallu « des mois » de travail pour identifier ces pages et évaluer leur nocivité. Une tâche qui a permis aussi de montrer que des dépenses en publicité ont aussi eu lieu depuis 2015 : un total de 167 000 dollars a été dépensé par ces comptes pour essayer de peser sur l’opinion des personnes à qui ces publicités étaient adressées.

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Des extraits de publicités choisis et traduits par Facebook.

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