Depuis sa présentation, le volant Yoke de Tesla interpelle. Avec sa forme atypique, il intrigue et inquiète. Sera-t-il homologué en Europe ? Si on décortique les règlements européens, rien ne l’empêche, y compris en France.

Si le volant et tout le système de direction doivent répondre à une liste d’obligations pour être homologués en Europe, rien n’est spécifié quant à la forme que le volant doit avoir. C’est finalement l’usage qui a fini par imposer un volant de forme ronde, avec parfois un ou deux méplats pour le côté pratique ou esthétique. Tesla, qui a présenté un volant futuriste avec sa nouvelle Model S, n’est d’ailleurs pas le seul constructeur à s’aventurer sur d’autres formes de volant.

Les toutes premières automobiles étaient bien équipées de guidon avant que le cerceau ne s’impose. Pourquoi les innovations actuelles ne pourraient-elles pas voir évoluer cet équipement, avant qu’il ne soit amené à disparaître avec les voitures autonomes ? Si on peut piloter un avion avec une manette Yoke, on peut probablement diriger une voiture également.

Des inquiétudes remontées jusqu’au gouvernement

Il est assez surprenant de constater que le volant Yoke de Tesla s’est même invité dans les questions au gouvernement. Quelques jours après la présentation de cette nouveauté, le député Damien Adam a adressé une requête au ministère de la transition écologique pour connaître sa position sur le sujet pour la France.

En retour, le ministère a répondu au député au mois de décembre en renvoyant vers les textes européens concernés, à savoir les règlements n° 79  et n° 121 de la Commission économique pour l’Europe des Nations unies. Ce qui n’est pas interdit est par principe autorisé. Le volant rectangulaire de Tesla a d’ailleurs déjà été homologué aux Pays-Bas par l’autorité compétente (la RDW), comme le souligne le ministère dans sa réponse.

Au niveau réglementaire, le volant Yoke est donc jugé comme légal dans l’union européenne et, par extension, en France. Le ministère de la transition écologique précise que les conducteurs auront à s’adapter à ces nouveaux volants, notamment pour des manœuvres comme un virage à 180 °.

Le nouveau volant de la Model S // Source : Tesla
Le nouveau volant de la Model S // Source : Tesla

Et pour les commodos de commande ?

Si la forme du volant ne pose pas de problème, l’absence de certains commodos de commandes, notamment pour les clignotants, va peut-être obliger Tesla à faire des modifications de son modèle lors de l’importation en Europe. Ce ne serait pas la première fois pour le constructeur américain, qui a déjà modifié les commandes manuelles de son modèle pour s’adapter à un marché comme l’Europe.

La simplification excessive des commandes, souhaitée par la marque, risque de se heurter aux contraintes réglementaires de l’Europe. La question s’est déjà posée par le passé avec la gestion des essuie-glaces de la Model 3 lors de cet accident.

Les clients sont-ils prêt pour le volant Yoke ?

Plus qu’une base réglementaire autorisant ou interdisant cette nouvelle génération de volant, la question à se poser est avant tout celle-ci : les clients européens sont-ils prêts pour ce changement ?

Il y a du pour et du contre. Cette nouvelle génération de volant est amenée à changer nos habitudes (et surtout nos mauvaises habitudes) de conduite. Nos confrères de Frandroid en ont fait l’expérience en adaptant un volant Yoke sur une Tesla Model 3, nous vous proposons de découvrir leur avis — Tesla : on a testé le volant Yoke sur plusieurs milliers de km.

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