Un conducteur allemand a été condamné à une amende et à une suspension de permis pour avoir voulu régler la vitesse des essuie-glaces de sa Model 3 depuis l’écran tactile.

L’intérieur hyper épuré de la Model 3, articulé autour d’un grand écran tactile, a peut-être atteint ses limites. C’est tout du moins ce que suggère cette décision de justice rapportée par Auto Motor Sport le 31 juillet. Elle concerne un conducteur allemand, condamné à une amende et à une suspension de permis pour avoir voulu ajuster la vitesse de ses essuie-glaces. Il a réalisé cette opération en passant par l’écran tactile, ce qui lui a fait quitter les yeux de la route trop longtemps et a provoqué un accident.

Les juges allemands ont statué que l’écran tactile de la Model 3 constitue un « appareil électronique » et que, par conséquent, son utilisation n’est autorisée que « si l’attention se porte brièvement sur l’écran sans causer de distraction ». Cette décision judiciaire est susceptible d’établir un futur cadre légal pour les fonctionnalités de sécurité que l’on peut gérer par l’intermédiaire d’un écran tactile. 

Écran de la Tesla Model 3 // Source : Numerama

Écran de la Tesla Model 3

Source : Numerama

Les essuie-glaces de la Model 3 sont-ils « illégaux » ? 

Pour les essuie-glaces, Tesla prône l’automatisation, faisant confiance à un réseau neuronal pour la détection de gouttes d’eau sur le pare-brise et l’activation des balais. Grâce à ce dispositif, le conducteur n’est pas censé agir manuellement sur la vitesse, d’autant que l’obligation de passer par l’écran tactile peut aboutir à un comportement dangereux. Le propriétaire de la Model 3 s’est défendu en arguant que l’écran de sa voiture ne pouvait pas être un simple « appareil électronique » puisqu’il rassemble des informations essentielles à la conduite (comme la vitesse).

Le tribunal estime pour sa part qu’un simple coup d’œil ne suffit pas pour naviguer dans un sous-menu proposant plusieurs options de réglage. À ses yeux, l’écran tactile nécessite plus d’attention qu’un commodo, et s’avère donc dangereux. Pour rappel, la Model 3 permet d’activer les essuie-glaces par le biais du commodo, mais pas d’en régler la vitesse. Un bouton physique est néanmoins présent pour gagner du temps en affichant des raccourcis sur l’écran. Tesla peut aussi défendre sa technologie en rappelant qu’il existe des commandes vocales.

Cette affaire portée devant la justice peut créer un précédent sur les fonctionnalités que les constructeurs sont autorisés à intégrer à des interfaces tactiles associées à l’infodivertissement. Comme les voitures contiennent de plus en plus d’éléments électroniques, les constructeurs seraient donc contraints d’y réfléchir à deux fois avant d’améliorer l’ergonomie à bord.


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