Volkswagen adopte un discours en faveur de plus de voitures développées en Chine, qui n’est pas sans nous rappeler celui présenté par Renault avec le lancement de la Twingo. Il y a, cependant, quelques différences notables dans l’approche du constructeur allemand, comme le souligne le communiqué du groupe diffusé le 25 novembre 2025.

Volkswagen mise en tout cas sur son hub d’Hefei (en Chine) pour développer la prochaine génération de véhicules connectés plus vite et moins chers. La marque accélère ainsi sa stratégie « en Chine pour la Chine » : le groupe entend non seulement fabriquer des voitures en Chine, mais aussi exporter certains modèles conçus localement vers d’autres marchés, mais exclut l’Europe.

Des économies massives via le développement en Chine

Comme Renault, Volkswagen réalise que le développement de nouveaux modèles en Chine permet de réduire leur temps de développement de 30 %. Thomas Ulbrich, directeur technique du groupe Volkswagen en Chine, a indiqué aux journalistes présents lors de la visite du nouveau centre d’Hefei : « Nous pouvons désormais exécuter en parallèle les processus de validation des logiciels, du matériel et des véhicules complets, raccourcir les cycles de décision et mener les innovations à maturité beaucoup plus rapidement. »

Le coût de développement des véhicules électriques y est également jusqu’à 50 % inférieur, grâce à l’écosystème local plus dense. Cette approche, qui combine production, validation logicielle et innovation technologique, pourrait permettre à VW de rattraper le rythme des BYD, Geely, SAIC, qui redéfinissent les standards de prix et de technologie. Un rythme et une compression des coûts qui seraient apparemment impossibles à atteindre en Europe. « Produire en Chine pour la Chine » est donc la meilleure solution pour Volkswagen afin de ne pas perdre plus de terrain sur ce marché très concurrentiel.

Pourquoi VW n’exportera pas ces EV vers l’Europe ?

Volkswagen indique explicitement que ces gammes spécifiques viseront par ailleurs des marchés comme le Moyen-Orient, l’Asie centrale et du Sud-Est ainsi que l’Amérique latine, où les véhicules chinois pourraient être très compétitifs. Il ne s’agira d’ailleurs pas uniquement de véhicules électriques : des versions thermiques pourront également être assemblées dans l’usine chinoise pour coller à la demande de ces marchés.

Il est néanmoins hors de question que ces véhicules arrivent en Europe. Pour justifier cela, Thomas Ulbrich, CTO de Volkswagen Group China, avance une différence dans l’architecture électronique et la technologie logicielle des véhicules intelligents. Il est fort probable qu’il faille chercher la véritable justification dans l’idée de protéger l’ADN européen de Volkswagen dans les véhicules vendus en Europe. Ceux-ci couvriront aussi le marché américain où les véhicules chinois sont vus d’un mauvais œil.

La stratégie adoptée par Volkswagen diffère de celle de Renault. Le constructeur français a décidé d’apprendre des Chinois en collaborant avec eux sur des projets, pour ensuite produire le modèle en Europe en baissant les coûts. Ce, même si Renault, au travers de son partenariat avec Geely, va aussi proposer des modèles chinois à certains marchés d’Amérique latine. Le discours de Volkswagen laisse penser que les véhicules imaginés en Chine et ceux imaginés pour l’Occident seront deux branches distinctes. Les bénéfices apportés par le centre chinois d’Hefei ne profiteront pas aux véhicules européens, ce qui soulève de nombreuses questions sur la vision à long terme de cette stratégie.

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