Xpeng muscle sa stratégie européenne avec une usine et trois nouveaux modèles

Xpeng n’est pas là pour faire de la figuration : avec une usine en Autriche, un centre R&D à Munich et trois nouveautés prévues, la marque veut convaincre l’Europe qu’elle compte pour de bon.

Xpeng a de grandes ambitions de développement à l’international et notamment en Europe. La marque est désormais présente dans 52 pays. Comme de nombreux constructeurs qui subissent la guerre des prix en Chine, les marchés étrangers sont une question de survie pour Xpeng. Les volumes sont loin d’être aussi spectaculaires que ceux de BYD. Avec 5 000 véhicules exportés en septembre et octobre 2025, Xpeng ne joue pas encore dans la cour des grands. Néanmoins, ces résultats permettent à la marque d’afficher une croissance de 79 % par rapport à la même période l’année précédente.

Lors de la conférence sur les résultats financiers du 17 novembre, le patron de Xpeng, He Xiaopeng, a donné plusieurs informations intéressantes pour 2026 et au sujet de la présence de la marque en Europe.

Plusieurs dizaines de milliers de véhicules Xpeng produits en Europe

En septembre, quelques jours après le salon de Munich, Xpeng annonçait avoir retenu le site de Magna Steyr à Graz en Autriche pour produire localement ses G6 et G9. Depuis, il y a eu peu de communication du constructeur dans ce sens. He Xiaopeng a quand même confirmé le 17 novembre que l’usine « a officiellement démarré ses activités avec la sortie de la chaîne de production du premier lot de Xpeng G6 et G9 ».

Il faudra probablement attendre la montée en cadence de cette production pour constater un impact sur les délais de livraison, les prix ou même savoir si le G6 de Xpeng deviendra éligible aux aides à l’achat françaises.

Xpeng va produire les G6 et G9 en Europe à l'usine Magna Steyr // Source : Xpeng — Xpeng va produire les G6 et G9 en Europe à l’usine Magna Steyr. // Source : Xpeng

La production en Europe ne sera pas là pour faire de la figuration : « Nous visons une production locale de plusieurs dizaines de milliers de véhicules », a confirmé le constructeur. Xpeng répond également aux critiques sur la faible part locale des constructeurs chinois, puisqu’il a précisé vouloir « renforcer les capacités en matière de chaîne d’approvisionnement locale afin de soutenir la localisation dans ces régions clés ».

Le constructeur chinois a également rappelé que Xpeng avait ouvert son centre de R&D à Munich pour « mieux comprendre les besoins des clients étrangers ». Pour le moment, les aides à la conduite ou les commandes vocales sont en Europe à des années-lumière de l’expérience que la marque propose en Chine, et elle cherche à améliorer cela. Ce centre doit aussi lui permettre d’accélérer les lancements de produits.

3 nouveautés pour 2026 en Europe

Pour la Chine, Xpeng a confirmé au moins 7 nouveautés pour 2026. Certains de ses modèles seront exclusivement réservés au marché chinois, et une partie de ces nouveautés seront des versions EREV à prolongateur d’autonomie. On ignore pour l’heure si la marque compte exporter cette technologie hors de Chine.

Xpeng P7+ en Europe en 2026 // Source : Xpeng — Xpeng P7+ en Europe en 2026. // Source : Xpeng

Pour le reste du monde, Xpeng compte lancer l’année prochaine 3 modèles. On connaît normalement au moins d’une de ces nouveautés : la P7+, qui a été présentée au salon de Munich de septembre, et dont le lancement commercial débutera au premier trimestre 2026. Le X9, qui a été annoncé pour l’Europe, est attendu pour la fin 2025. En tout cas, le patron de Xpeng a indiqué que parmi les nouveautés, il y aurait « des SUV compacts et de taille moyenne très prisés, répondant aux diverses préférences des consommateurs du monde entier ».

Si un SUV plus compact et produit en Europe venait à intégrer le catalogue, Xpeng pourrait en effet croître plus vite. Une version européenne de la berline Mona 03 aurait été appréciée également, mais le constructeur chinois reste réticent à cette idée.

Xpeng P7 et robot Iron // Source : Xpeng — Xpeng P7 et robot Iron. // Source : Xpeng

Même si ce n’est pas forcément évident à l’échelle européenne, Xpeng se développe rapidement en Chine, et pas uniquement sur l’automobile. L’entreprise compte aussi beaucoup sur ses robots, ses voitures volantes et ses robotaxis pour atteindre une taille critique. Elle compte aussi sur les revenus générés par l’octroi de licences pour sa technologie à des partenaires externes. C’est déjà le cas avec le partenariat Volkswagen, mais cela pourrait s’étendre à d’autres marques. Il ne faut peut-être pas sous-estimer ce constructeur.