Les poignées de portes affleurantes, bientôt de l’histoire ancienne ? Voilà maintenant quelques semaines que cet élément de design popularisé par Tesla est sous le feu des critiques. En cause, elles rendent impossible l’ouverture des portes dans certains cas de défaillances électriques ou d’accident. C’est ce qu’il s’est passé notamment en Chine le 14 octobre, avec le crash impressionnant d’une Xiaomi SU7.
Alors que le gouvernement chinois a justement proposé un cahier des charges rigoureux sur comment devraient être les poignées de portes afin de garantir la sécurité des occupants, l’Europe pourrait-elle emboiter le pas ?
Selon un article publié par Bloomberg le 16 octobre, le régulateur hollandais nommé RDW — qui homologue les modèles Tesla sur le Vieux-Continent — souhaite lui aussi un encadrement de ces fameuses poignées à ouverture électrique. Et il n’est pas le seul dans ce cas.
Les poignées de portes doivent rester opérationnelles quoi qu’il arrive
Dans un communiqué envoyé par mail, un représentant du régulateur RDW a ainsi expliqué que « les portes doivent toujours pouvoir être ouvertes, depuis l’intérieur par les occupants et depuis l’extérieur par les services d’urgence, même en cas de panne de courant. »
Ce dernier souligne également que « les réglementations actuelles s’avèrent insuffisantes » et que « cette question est traitée au sein des comités concernés ». Il s’agit d’une « priorité essentielle tant pour l’Euro NCAP que pour l’UNECE. »
Outre les incidents en Chine, cette décision fait aussi écho à l’enquête ouverte par l’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière (NHTSA) après des signalements pour des problèmes d’ouverture de portes sur des Tesla Model Y. Ce à quoi le responsable du design de la marque, Franz von Holzhausen, a répondu qu’ils songeaient à rendre la technologie plus intuitive à manipuler.
Un problème déjà en discussion depuis plusieurs mois
Si la Chine a déjà établi son projet de loi, la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (dont font partie aussi les États-Unis et le Canada) est toujours en réflexion sur le sujet depuis le mois de mai, d’après un rapport publié en juillet.
Le compte rendu de la réunion indique qu’un expert allemand présent « a souligné qu’il avait commencé à se pencher sur cette question et qu’il estimait qu’il était urgent » de trouver des solutions pour « garantir l’ouverture sécurisée des portes après un accident ».
De son côté, l’ONG du Conseil européen de la sécurité des transports (ETSC) incite les autorités à établir des mesures rapidement, car « il ne s’agit pas d’un problème théorique, des personnes meurent parce qu’elles ne peuvent pas sortir des véhicules alors que chaque seconde compte », déclare ainsi Antonio Avenoso, directeur exécutif de l’association.
Le temps est donc véritablement compté pour les poignées affleurantes.
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