Parmi les sujets qui ont agité les discussions au salon Automobile de Lyon, il y avait celui du leasing social 2025. Dans ces échanges plus ou moins informels, une tendance se dégage du discours des marques qui participent à l’édition de cette année : il n’y en aura pas forcément pour tout le monde.
Le leasing social a beau ne s’adresser qu’à un nombre restreint de ménages français (revenu fiscal de référence par part inférieur ou égal à 16 300 euros), la formule intéresse ceux qui peuvent en bénéficier. Beaucoup attendent désormais ce dispositif, réactivé à partir du 30 septembre 2025, pour commander une voiture électrique, ce qui crée inévitablement un attentisme dans les immatriculations en France.
Des dossiers du leasing social déjà prêts à être soumis
Lors de la première édition de janvier 2024, beaucoup de marques ont été prises de court. Tout n’était pas prêt, sauf chez Stellantis et Renault qui ont pu dégainer en premier. Ce cafouillage administratif, et l’impression d’arriver après la bataille, a quelque peu échaudé certains constructeurs. Ils n’avaient pu proposer leur offre qu’après que les marques françaises aient raflé quasiment tous les dossiers éligibles en trois semaines. La situation devrait être bien différente pour l’édition 2025.
Cette fois, tous les constructeurs ont été informés bien en amont. Ils ont eu tout loisir de préparer leurs offres et de les communiquer auprès du public. Les clients motivés ont déjà été invités à faire des démarches auprès du concessionnaire de leur choix. Selon les différents constructeurs, beaucoup ont des dossiers déjà complets, qu’ils n’auront plus qu’à soumettre le jour J. La répartition des 50 000 dossiers de leasing social pourrait être bien différente de l’année passée, même si certains constructeurs ont limité en interne le nombre de dossiers, pour correspondre à un stock de véhicules réellement livrables dans les délais autorisés.
De 6 semaines en 2024, à 6 jours en 2025 ?
Il avait fallu moins de 6 semaines pour atteindre 50 000 dossiers de leasing social en 2024. Face à son succès, le dispositif lancé le 1er janvier 2024 avait dû être suspendu précipitamment par un décret publié le 12 février suivant. La durée était déjà jugée extrêmement courte pour enregistrer autant de demandes pour des voitures électriques. Pourtant, l’édition 2025 pourrait s’avérer encore plus courte.
Difficile d’estimer ce que les concessionnaires des 14 marques concernées par le leasing social ont déjà enregistré chacun de leur côté. Néanmoins, plusieurs représentants de constructeur nous ont confié qu’ils ne seraient pas surpris que les 50 000 dossiers disparaissent en quelques jours seulement. Hyundai nous disait même qu’il ne serait pas si étonnant que l’enveloppe attribuée au leasing social soit quasi vidée dès les premières 24 heures. Cela semble un peu exagéré, mais il est quasi certain que malgré des loyers revus à la hausse, le dispositif pourrait être victime de son succès en quelques jours.
La panne tant redoutée
Si tout le monde est, du côté des ventes, sur les starting-blocks pour le 30 septembre, plusieurs marques nous ont également confié redouter que la plateforme soit incapable de suivre la cadence. Comme en 2024, les dossiers des bénéficiaires doivent être soumis à l’ASP (Agence de services et de paiement). Or, la fiabilité des services de cet organisme n’a jamais laissé un bon souvenir aux concessionnaires. Bugs à répétition, serveurs hors service, système inachevé pour rembourser les concessionnaires dans des délais acceptables… Ils ont tous souffert de la lourdeur administrative du dispositif.
Avec plusieurs milliers de dossiers qui pourraient être renseignés sur la plateforme en même temps, tous craignent un blackout des serveurs ou une roulette russe sur les dossiers qui passeraient et ceux qui rencontreraient des problèmes techniques. Il est vrai que ce scénario est très probable.
Alors, qui restera sur le bord de la route dans ce sprint au leasing social ? Réponse dans les prochains jours. Notre recommandation : si vous voulez bénéficier de ce dispositif, faites les démarches dès ce week-end auprès de votre concessionnaire. N’attendez pas l’ouverture officielle du 30 septembre pour vous renseigner, il sera probablement déjà trop tard.
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