C’est une page qui se tourne pour l’industrie automobile européenne. Thomas Schäfer, PDG de la marque Volkswagen, a été on ne peut plus clair lors d’un récent entretien accordé à Auto Motor und Sport publié le 17 décembre, pour les petites voitures citadines (segments A et B), l’avenir ne sera pas thermique ni hybride, il sera bien exclusivement électrique.
Bruxelles recule, Volkswagen persiste (en partie)
Cette déclaration intervient dans un climat politique particulièrement incertain. Un jour avant l’interview, le 16 décembre 2025, la Commission européenne a opéré un revirement majeur sur l’interdiction totale du thermique, initialement prévue pour 2035. Sous la pression de plusieurs États membres et leurs constructeurs automobiles, dont l’Allemagne et l’Italie, l’exécutif européen propose désormais d’abaisser l’objectif de réduction de CO₂ à 90 % au lieu de 100 %.
Ce compromis pragmatique laisse théoriquement une porte ouverte aux moteurs hybrides, aux prolongateurs d’autonomie dans les voitures électriques et aux carburants de synthèse (e-fuels). Pourtant, Thomas Schäfer semblerait rejeter cette bouée de sauvetage, du moins pour les petites voitures. Selon lui, ce retour à une potentielle flexibilité dans les motorisations est un luxe que les petits segments ne peuvent pas s’offrir.
La fin de l’équation thermique pour les citadines Volkswagen
Avec l’entrée en vigueur de normes de sécurité et de pollution toujours plus exigeantes, le coût de développement des petits moteurs à combustion explose. C’est ainsi que le dirigeant assure que « l’avenir dans ce segment est électrique ».
Maintenir des blocs thermiques sous le capot de citadines reviendrait à proposer des véhicules à des tarifs prohibitifs pour les budgets modestes. Pour occuper le terrain des modèles d’entrée de gamme, Volkswagen prépare une triple offensive électrique.
Il y aura d’abord l’incontournable ID. Polo à moins de 25 000 €, prévue pour le printemps 2026 et qui rivalisera avec la Renault 5 E-Tech. Viendra ensuite sa version SUV ID. Cross dans le courant de l’année, puis d’ici 2027, un modèle encore plus petit « ID. 1 » à moins de 20 000 € arrivera sur le marché, pour concurrencer la Twingo notamment.
Une électrification pas sans contrepartie
Cette transition ne se fait pas sans douleur. Comme le souligne l’agence Reuters, la marque est engagée dans un plan d’économies drastique pour regagner en compétitivité. « Nous devons être capables de produire ces petites voitures de manière rentable », explique le patron. Cela passe par une simplification radicale des processus industriels, mais également par une réduction des coûts fixes, comme la main-d’œuvre. Obligatoire pour faire face à la concurrence chinoise.
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