Le grand pont de mai arrive. Pour beaucoup de Français, il est synonyme de vacances (ou de télétravail). Le mercredi 8 et jeudi 9 mai 2024 sont fériés, ne laissant qu’un jour de congé à poser pour profiter de 5 jours de repos d’affilée. Comme d’habitude, le train est un mode de transport prisé pour voyager. « SNCF Voyageurs conseille aux voyageurs d’anticiper leurs achats, à la fois pour trouver une place et bénéficier des meilleurs prix », assure la SNCF auprès de Numerama.
Faut-il vraiment réserver le plus tôt possible pour payer son billet le moins cher ? Les billets de trains pour le pont de l’Ascension sont en vente depuis le mercredi 24 janvier, soit un peu plus de 3 mois avant l’échéance fatidique. Depuis cette date, Numerama relève les prix de 20 trajets en TGV (16 INOUI et 4 OUIGO) à travers la France, pour vérifier leur évolution.
Nous avons relevé les prix des billets pour un voyage aller le mercredi 8 mai, ainsi que pour un voyage de retour le dimanche 12 mai. Notre choix des trajets s’est orienté sur les lignes nationales les plus empruntés en France, de même que sur des destinations estivales, proches de la mer. Voici les résultats de cette enquête, montrant l’évolution des tarifs à travers le temps.
Acheter ses billets de TGV le plus tôt possible pour payer le moins cher
Ce graphique réalisé par l’équipe design de Numerama montre la hausse des prix des billets pour un aller réservé à la date du 8 mai 2024. Les trajets ont été réservés au prix standard pour un adulte, sans bénéficier de réductions avec une carte Avantage. Les trajets complets sont représentés avec un rond barré.
« C’est le pont de l’année. La demande est extrêmement forte. Dès les premiers jours de l’ouverture des ventes, certains trains étaient déjà pleins », nous a indiqué SNCF Voyageurs, sollicité par Numerama. Nos relevés le confirment. Il est très intéressant de prendre ses billets le plus tôt possible, le mieux étant de le faire dès l’ouverture des ventes. Sur la période, le prix des billets augmente pour de nombreux trajets.
C’était déjà le cas à la période de Noël, mais le pont de l’Ascension semble encore plus révélateur. Lors des vacances de Noël, les réservations s’étalent sur deux semaines, tandis que lors de ce pont, les dates de voyage sont beaucoup moins flexibles. La SNCF conseille souvent de décaler son voyage dans le temps pour bénéficier de prix plus avantageux, mais ce conseil trouve ici sa limite.
Pour le trajet retour du 12 mai, la hausse est moins marquée. On constate toutefois que les prix des billets sont déjà fréquemment élevés dès l’ouverture des ventes, puis ils tendent à le rester.
Il reste toujours plus intéressant de réserver vite pour s’assurer une place à bord, car de nombreux trains deviennent ensuite complets au bout d’à peine quelques semaines.
Comment la SNCF détermine les prix des billets de train pour le pont de l’Ascension
Paye-t-on plus cher son billet pour la période du pont de l’Ascension, par rapport à d’habitude ? « Nos prix ne changent pas, que ce soit pour les ponts du mois de mai ou pour une période creuse. On a une fourchette de prix, on joue sur cette fourchette. Mais on ne change pas cette fourchette selon les périodes de voyage », nous répond SNCF Voyageurs.
La SNCF utilise le principe du « Yield management » pour déterminer ses prix des billets de train. La modulation ne se fait pas selon la période, explique SNCF Voyageurs, mais selon le remplissage des trains (avec l’objectif de remplir au maximum chaque train). « On a une quinzaine de paliers de prix sur chaque destination. Ce ne sont pas des règles statiques, d’un train à un autre, il n’y a pas le même nombre de billets dans chaque palier. » La manière dont sont répartis les paliers pour chaque train n’est pas précisément expliquée. La SNCF indique simplement que cela dépend de plusieurs facteurs : « destinations desservies, affluence, semaine ou week-end, prévisions ».
Ainsi, pour le pont du 8 au 12 mai, SNCF Voyageurs nous explique : « sur certaines destinations, il peut y avoir moins de petits prix dès le départ, mais ils existent ». Avant d’ajouter : « On ne commence pas à des prix exorbitants. » Pourtant, dès l’ouverture des ventes, plusieurs trajets étaient déjà vendus à plus de 100 € : 125 € pour un TGV INOUI entre Paris et Marseille le 8 mai, 168 € pour le retour ; 129 € pour un aller Paris – Toulouse le 8 mai ou un retour Toulouse – Paris le 12 mai en TGV INOUI.
Des trains rapidement et souvent complets
La nécessité de réserver rapidement son billet n’est pas seulement liée à l’évolution des prix à la hausse, mais à la rapidité ou la fréquence à laquelle certains trajets affichent complet. Le graphique suivant illustre, sur l’ensemble de nos relevés durant 3 mois, le taux de complétion des trains (certains trains affichés « complet » redeviennent parfois réservables par la suite, puis redevienent « complets »).
On voit par exemple ci-dessous qu’un trajet Toulouse-Paris n’a été réservable que 3 semaines sur les 15 semaines qui ont précédé la date du voyage.
Pour permettre de réserver un billet de train moins onéreux, SNCF Voyageurs indique proposer « tout au long de l’année des petits prix sur les TGV et Intercités grâce, entre autres, à la Carte Avantage et à l’offre OUIGO. 1 billet grande vitesse loisir (TGV INOUI et OUIGO) sur 2 est vendu à moins de 45 €. »
Quid des OUIGO ?
Parmi nos relevés, 2 trajets allers-retours réservés sont effectués à bord de trains OUIGO. On constate que dès l’ouverture des ventes, deux trajets sont déjà vendus au prix fort, 99 € (le prix maximum du billet à bord des OUIGO), à savoir un trajet Paris – Bordeaux le 8 mai, et un trajet Lyon – Paris le 12 mai.
Le train OUIGO allant de Paris à Lyon le 8 mai est proposé à 45 € à l’ouverture, tandis que le train Bordeaux – Paris du 12 mai est à 89 € le jour de l’ouverture. Tous deux s’aligneront ensuite sur le tarif de 99 € après quelques semaines.
Les trains TGV OUIGO sont présentés comme l’offre low-cost et « petit prix » de la SNCF, permettant de voyager à partir de 10 € pour un adulte. « Sur l’année, 1 billet OUIGO sur 2 est vendu à moins de 30 € », affirme SNCF Voyageurs. Cette offre moins chère s’avère cependant beaucoup bien moins avantageuse en période de forte demande de réservation, puisque les billets sont déjà proposés au prix maximal.
Une solution pour payer moins cher : la carte Avantage
Qu’en est-il des trains TGV INOUI, dont les billets sont réservés avec une carte Avantage (aller et retour réservés ensemble pour bénéficier des tarifs les plus attractifs) ? Cette carte de réduction, vendue au prix de 49 € pour un an, permet de bénéficier de réductions et de prix plafonnés (selon la durée du trajet).
Nos relevés indiquent effectivement que les prix sont plus attractifs avec la carte Avantage que sans, pour les trajets sélectionnés (hors OUIGO, trains qui rappelons-le ne sont pas ouverts à la carte Avantage).
Les Français et Françaises prennent de plus en plus le train
L’évolution des prix à la hausse et les trains rapidement et souvent complets confirment un engouement des Français pour ce mode de transport, notamment lors des périodes prisées comme ce pont de l’Ascension avec deux jours fériés. En 2023, la SNCF a transporté 122 millions de passagers dans ses trains TGV, soit 4 % de plus qu’en 2022. La tendance semble bien continuer en 2024.
SNCF Voyageurs explique cet engouement pour le train par trois raisons : « En France, depuis la fin du covid, le train connaît une explosion de fréquentation. Le bond du télétravail permet d’allonger les week-ends, dès le mercredi soir. Les gens voyagent aussi de plus en plus en train, car c’est meilleur pour la planète. Dernière explication : le ‘slow travel’. Ça ne dérange plus les voyageurs de faire 5h, 6h de train pour partir en vacances. C’est devenu courant. »
Face à cet engouement, la flotte de la SNCF est-elle encore suffisante ? Le nombre de TGV est en baisse : 363 rames (chiffres indiqués en décembre 2023) contre 410 en juillet 2018. Néanmoins, la SNCF indique que le nombre de places proposées a connu une hausse de 10 % sur cette période.
Interrogé par Numerama, SNCF Voyageurs répond que la flotte pourrait s’agrandir, mais pas avant au moins un ou deux ans. « Dans les prochaines années, nous aurons la livraison de nouveau matériel, ce qui permettra plus de souplesse sur le remplissage des trains. » En attendant cette perspective, il faut donc composer avec l’offre actuelle. Et faire de l’anticipation son maître mot, pour essayer de payer le moins cher possible son billet de train.
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