Beaucoup de trains circulant le week-end du 17 février 2024 sont supprimés à cause d’une grève des contrôleurs de la SNCF. Mais, pourquoi certains trains ne sont-ils pas annulés ? Voici l’explication.

Prendre le train pour partir en vacances le week-end des 17 et 18 février 2024 s’annonce sportif. Une grève perturbe fortement la circulation des trains de la SNCF. 3 contrôleurs sur 4 sont déjà en grève ce vendredi 16 février. Les trajets en TGV devraient être très affectés par ce mouvement social. Avant d’arriver en gare, il est recommandé de vérifier si votre train est maintenu ou supprimé à cause de la grève de la SNCF.

Les voyageurs et voyageuses peuvent être parfois surpris de découvrir que leur train est annulé, alors que d’autres trains roulent comme prévu sur le quai d’en face. Philippe Peray, responsable d’équipe de conducteurs de train à la SNCF, a donné quelques explications à cette étonnante situation, dans un thread publié le 15 février sur X. Ce sont actuellement les contrôleurs qui sont en grève à la SNCF. Or, on ne le sait pas forcément, mais leur travail ne consiste pas uniquement à vérifier que les passagers d’un train ont un billet valable. « C’est là le cœur du problème : ils ont des missions de sécurité à bord », indique Philippe Peray.

Le contrôleur est le gardien des portes dans un TGV

En quoi consiste ce rôle de sécurité des contrôleurs ? Ils sont, par exemple, chargés de la fermeture des portes du train (naturellement, un train ne peut pas circuler avec ses portes ouvertes, le risque de chutes de passagers serait trop dangereux). « Pour fermer ces portes, il faut des systèmes. Ces systèmes sont commandés soit par le conducteur, soit par l’ASCT [ndlr : agent du service commercial trains, c’est-à-dire le contrôleur]. En effet, si sur un TER, on peut mettre des écrans en cabine et faire faire ça par le conducteur, sur TGV ou train rame, il faudrait beaucoup trop d’écrans. »

C’est donc le contrôleur qui gère ces systèmes dans un TGV, car ce type de trains a énormément de portes. « Ça parait simple, mais désormais tout est affaire de formations et d’autorisations, donc non, on ne prendra pas un agent lambda […] pour faire ça », affirme Philippe Peray.

Porte de TVG InOui. // Source : Flickr/CC/magro_kr (photo modifiée avec Canva)
Porte de TGV InOui. // Source : Flickr/CC/magro_kr (photo modifiée avec Canva)

Pas de contrôleur, pas d’arrêt d’urgence

Les contrôleurs ont un autre enjeu de sécurité quand ils et elles travaillent dans un train. « La sécurité impose de pouvoir arrêter les trains d’urgence en cas d’anomalie grave : le nôtre, mais aussi celui qu’on croise en cas de besoin. Pour ça, des systèmes encore », ajoute Philippe Peray. La radio est utilisée, mais elle n’est pas présente partout sur le réseau de chemin de fer en France. « Certains trains roulent sur des lignes sans radio et ont l’obligation d’avoir un agent capable de la remplacer en allant au-devant du train attendu (celui qui arrive en face) pour l’arrêter, à pied. Et cet agent sera en plus du conducteur : ce sera l’ASCT. » À nouveau, le contrôleur seul est habilité à gérer la situation, car il est formé.

Ces exemples montrent bien la complexité du problème et les impacts d’une grève des contrôleurs sur la circulation. « Selon le type de train, il faudra ou pas un ASCT. Mais ça dépendra aussi du type de voie », résume Philippe Peray dans la fin de son thread. Voilà pourquoi votre train a peut-être été annulé à cause de la grève, tandis que celui de votre collègue circule comme prévu.

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