Imaginez rallier Paris à Marseille en seulement 40 minutes. Voilà le genre de prouesse que promettait le projet de transport Hyperloop présenté par Elon Musk en 2013. À l’époque, il s’agissait d’une vision futuriste, voire de science-fiction, de ce que pouvait être le transport de passagers et… cela n’a pas bougé d’un iota, 12 ans plus tard.
Il faut dire que les contraintes d’ingénierie pour ce type d’infrastructure sont tellement complexes, qu’une infime partie des projets n’ont jamais passé le stade de conception. Elon Musk, dont les activités sont pourtant très diversifiées, n’a jamais lui-même directement mené de travaux industriels sur l’Hyperloop par le biais de ses entreprises.
En Chine, ce moyen de transport futuriste est pris très au sérieux et serait même en bonne voie puisque des ingénieurs aurait réglé l’un des plus gros problèmes de l’Hyperloop rapporte le 28 mai le South China Morning Post.
Des vibrations insoutenables à bord du train Hyperloop
Pour mémoire, le grand principe de ce train du futur est qu’il circule dans un tube sous vide. Cela implique un grand nombre de défis techniques et économiques comme les liaisons devant être parfaitement droites, la dépression du tube en continu, l’évacuation des passagers en cas de panne… mais également le problème des turbulences.
L’index de Sperling, est un indicateur utilisé dans le domaine ferroviaire qui évalue le confort de des passagers à bord d’un train en mesurant l’impact des vibrations de la rame (train, tramway, métro) sur le confort ressenti par les passagers.
Grâce à l’index de Sperling, les ingénieurs du centre chinois des sciences et industries aérospatiales (CASIC) ont réalisé des simulations et ont découvert que « les irrégularités de la voie et la résonance électromagnétique suffisaient à déclencher de violentes vibrations à basse fréquence dans les wagons roulants à la vitesse de croisière de 1 000 km/h. », explique le South China Morning Post.
Dès 400 km/h, les turbulences seraient « extrêmement déplaisantes » puis deviendraient même dangereuses pour le corps sur le long terme à partir de 600 km/h. Cependant, une fois atteint les 1 000 km/h, les vibrations chuteraient légèrement pour passer à un niveau « à peine soutenable ».
Une suspension dopée à l’IA pour contrer les turbulences de l’Hyperloop
Pour résoudre ce problème, l’équipe chinoise a mis au point un système de suspension combinant « des ressorts pneumatiques passifs et des actionneurs électromagnétiques contrôlés par l’intelligence artificielle. » Un peu à l’image d’une suspension adaptative sur une voiture, ce dispositif utiliserait les données en temps réel pour contrebalancer les vibrations et ainsi supprimer les secousses à bord.
Après un test à l’échelle un 1:10, les vibrations ont chuté de 45,6 % par rapport à l’absence du système de suspension. L’index de Sperling jugeaient alors ces dernières comme « plus prononcées, mais pas désagréables ». Cela ne veut pas dire que l’Hyperloop est de nouveau une solution d’avenir, puisqu’il faut encore réaliser ces mêmes tests grandeur nature. Le TGV a donc toujours de beaux jours devant lui.
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