Avec le EX30, Volvo propose un petit SUV électrique dont les quelques compromis ne l’empêchent pas d’offrir une expérience de conduite très convaincante. En prime, la confiance accordée à Google pour l’info divertissement garantit une interface plaisante et moderne.

Commander une voiture n’est jamais un acte anodin. C’est une décision pour laquelle on s’engage pour des années, doublée d’une acquisition qui peut engendrer de gros regrets. Dans ma carrière, j’ai eu la chance de pouvoir essayer plusieurs modèles 100 % électriques. Tesla, Volvo, Peugeot, Mini et même Porsche ! J’ai pu tester les différentes expériences proposées par les constructeurs et la logique voudrait que je choisisse la meilleure pour ma propre utilisation personnelle, c’est-à-dire une Tesla Model 3, surtout au regard des tarifs très attractifs pratiqués par la marque américaine.

Tout cela, c’était avant l’officialisation du Volvo EX30, un SUV compact au look très séduisant et, surtout, à la fiche technique très intéressante. Sitôt a-t-il été révélé que je me suis précipité dans une concession pour en commander un et remplacer ma Peugeot 308 hybride. Sans l’avoir vu de mes yeux donc, simplement en me fondant sur la confiance accordée à la marque (j’avais beaucoup apprécié le XC40) et aux belles images de la présentation. J’attendais avec impatience les essais internationaux pour conforter mon choix quelque peu impulsif. Ou, au contraire, le regretter. Aujourd’hui, je suis ravi d’écrire que le EX30 est la voiture idéale pour mes besoins.

Pourquoi j’ai commandé un EX30 plutôt qu’une Model 3 ?

Quelques bugs à corriger

Volvo nous a fait rouler dans des modèles de présérie. Il y avait encore des bugs (trajet Barcelone-Paris qui ne nous suggère qu’un seul arrêt, One Pedal qui ne fonctionne pas, etc.) ou des soucis de finition (des joints mal fixés, les boutons du volant qui répondent mal). Ils devront être corrigés pour le lancement au premier trimestre 2024. Volvo nous l’a promis.

À chaque fois que je monte dans une Model 3, je suis toujours bluffé par ce que propose Tesla. Entre l’interface d’une fluidité exemplaire, l’expérience de conduite et l’efficience sans équivalent, il est difficile de ne pas être conquis, même si tout n’est pas parfait. Néanmoins, un point me chiffonne avec la Model 3 : sa taille. Avec ses 4,7 mètres de long, la berline « compacte » de Tesla n’a en réalité rien de « compact ». En comparaison, l’EX30 ne mesure que 4,2 mètres, ce qui en fait une voiture plus simple à manœuvrer, malgré une habitabilité en retrait — on la conseillera à un jeune couple, en aucun cas à une famille avec plusieurs enfants, au regard du petit coffre de 320 litres et des places étriquées à l’arrière. En prime, la Model 3 n’a pas de hayon, un autre défaut de design.

Volvo EX30 // Source : Ulrich Rozier pour Numerama
Jolie signature lumineuse à l’arrière. // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

C’est aussi une question de look. Je n’ai jamais trouvé la Model 3 très belle, alors que je suis immédiatement tombé amoureux de l’allure du EX30. Le mélange entre les lignes épurées pour le comportement aérodynamique et la face avant inspirée de la science-fiction confère un charme indéniable au SUV. Il s’appuie sur une dose suffisante de futurisme, sans tomber dans l’effet de mode éphémère. On pourra regretter les poignées classiques plutôt qu’affleurantes, mais Volvo a dû faire quelques sacrifices pour maintenir un prix attractif (37 500 €, hors bonus écologique), et la technologie des poignées affleurantes coûtent plus cher. Volvo nous a assurés que cela ne changeait pas grand-chose en termes d’efficience.

Volvo EX30 // Source : Ulrich Rozier pour Numerama
Le fameux marteau de Thor. // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

À l’intérieur, on apprécie le style très minimaliste du EX30, qui garde cet aspect premium digne de Volvo. On voit que Tesla est passé par là puisque tout est concentré sur un grand — et unique — écran placé au centre. En haut, on retrouve les informations sur la conduite, comme la vitesse. En dessous, on retrouve une expérience proche d’une tablette, avec des applications qu’on télécharge depuis le Play Store. Google nous avait déjà convaincus sur le XC40, malgré une interface un peu vieillotte. Ici, tout est beau et clair, sachant que Volvo promet des mises à jour régulières sans avoir à passer par une concession. Google oblige, on profitera de Maps en natif, affiché en très grand. Préférez-vous Apple ? CarPlay est accessible en sans fil, sur une grande dalle de 12,3 pouces.

Volvo a dû faire quelques sacrifices

Certains regretteront sans doute l’absence totale de boutons de commande. Tout se joue sur l’écran, ce qui implique parfois d’enchaîner les manipulations pour accéder à des fonctions élémentaires. D’autres ne pardonneront peut-être pas à l’EX30 l’absence d’un second écran placé derrière le volant ou, au moins, d’un affichage tête haute pour bénéficier d’une meilleure visibilité sur des choses essentielles quand on conduit. Là encore, tout est une question de compromis, avec des ingénieurs qui ont pensé à des petites astuces pour réduire le nombre de pièces. Par exemple, les traditionnels haut-parleurs situés dans les portes sont remplacés par une barre de son située au fond de la planche de bord. Ce qui, au passage, parle beaucoup aux gens, d’un point de vue marketing.

Volvo EX30 // Source : Ulrich Rozier pour Numerama
Une coupe vraiment élégante. // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

Un confort difficile à prendre en défaut

Volvo a simplifié au maximum l’expérience de conduite. On rentre dans l’EX30 avec une carte équipée d’une puce NFC (plus tard avec son smartphone), qu’on pose ensuite sur la station de recharge à induction. Le SUV est alors déjà opérationnel et il suffit de donner un coup de commodos pour passer en marche avant ou en marche arrière. Il n’y a pas de bouton start/stop, ce qui permet, l’air de rien, de gagner du temps. Selon la finition choisie (il y en a trois), on peut s’appuyer sur une palanquée de capteurs et de caméras pour faciliter les manœuvres. Le EX30 ne manque de rien sur ce point.

Surtout, on prend très vite en main le EX30, une impression qui s’explique par la puissance embarquée (entre 272 et 428 chevaux), le travail sur le châssis (excellente tenue de route grâce au centre de gravité), les suspensions bien ajustées (bon filtrage) et la précision de la direction (inscription plaisante dans les virages). Le EX30 est agile, braque très bien et peut se révéler un peu joueur. Le 0 à 100 km/h est avalé en 3,6 secondes dans sa version à quatre roues motrices, mais la déclinaison propulsion est déjà largement suffisante pour apprécier l’accélération fluide et fulgurante (entre 5,3 et 5,7 secondes pour le 0-100). On a d’ailleurs essayé les deux, constatant avec étonnement que les sensations s’avèrent meilleures avec un seul moteur situé à l’arrière (on ressent mieux l’effet de poussée). Le EX30 propose bien sûr la conduite à une seule pédale, même si on trouvera la décélération un peu douce par rapport à certains concurrents.

Volvo EX30 // Source : Ulrich Rozier pour Numerama
Habitacle ultra épurée, avec beaucoup de matériaux recyclés. // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

La visibilité est excellente, avec une mention spéciale sur les rétroviseurs sans bord, jolis et pratiques. On craignait pour la visibilité arrière, mais il n’en est rien. Il faut dire que la sécurité est l’un des piliers de Volvo. On y croit quand on se réfère aux aides à la conduite, y compris les assistances baptisées Pilot Assist. Le maintien dans la voie et le régulateur de vitesse intelligent fonctionnent très bien. Non seulement la technologie est rassurante, mais, en prime, elle ne se déconnecte pas à la moindre intervention du conducteur. Pour les longs trajets sur des voies rapides, on pourra atteindre une forme de tranquillité très appréciable. On a aussi laissé le EX30 se garer seul grâce au Park Pilot Assist. Ce fut une réussite.

À l’arrivée, le EX30 propose un bon mix entre confort et plaisir, un dosage qui permet d’envisager les longs parcours à son bord sans aucun problème. La polyvalence est au rendez-vous, puisque le format du SUV le rend aussi très à l’aise dans des paysages urbains. On sent que Volvo, dans sa volonté d’en faire un véhicule de masse au sein de sa gamme, n’a voulu sacrifier aucun usage. Le tout dans un silence d’or, car les sons extérieurs sont très bien filtrés. Un autre plus pour le confort.

Volvo EX30 // Source : Ulrich Rozier pour Numerama
La très jolie interface Google (malgré un écran aux bords épais). // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

La consommation me rassure pour l’autonomie

L’EX30 a beau être un petit SUV, il embarque quand même une batterie d’une capacité comprise entre 51 et 69 kW. Soit de quoi lui promettre une autonomie allant de 344 à 475 kilomètres (cycle WLTP). Le fait qu’il se base sur une plateforme 100 % pensée pour la mobilité électrique, partagée avec ses cousins Smart #1 et Zeekr X, est rassurant pour croire en ces chiffres. Nos quelques parcours, qui reposaient sur des trajets mixtes, l’ont confirmé. Notre consommation a oscillé entre 14,4 kWh/100 et 18,9 kWh/100, sachant qu’on n’a pas cherché à rouler à l’économie et qu’on était chaussé avec les jantes les plus larges (19 et 20 pouces). Avec la plus grosse des batteries, on pourra faire 400 kilomètres facilement, et entre 250 et 300 kilomètres sur autoroute. Ces prestations commencent à être suffisantes pour s’enlever le poids de la crainte de la panne.

Volvo EX30 // Source : Ulrich Rozier pour Numerama
On peut lire Numerama dans son Volvo EX30. // Source : Ulrich Rozier pour Numerama

Non content de revendiquer une efficience garantissant une sérénité qu’on est en droit d’espérer d’un véhicule 100 % électrique, le EX30 se recharge très vite. C’est l’autre point essentiel quand on veut partir loin. Le SUV est capable d’encaisser des pics de recharge suffisamment élevés pour passer de 10 à 80 % en moins de 30 minutes. À domicile, il faudra compter entre 6 et 8 heures, à condition de brancher le EX30 sur une borne apte à délivrer 11 kW (type 2), en triphasé. Sur une prise normale, ce sera plusieurs jours.

Le verdict

Le EX30 constitue une excellente alternative à celles et ceux qui trouvent les Tesla trop grosses. Pour moins de 40 000 €, il prend la forme d’un SUV compact premium, dont l’emphase sur le confort rassure sans compromettre les performances routières. À l’intérieur, Google offre une interface largement comparable à ce qu’on trouve chez Tesla.

Alors oui, Volvo a dû faire quelques compromis pour en offrir le maximum dans un petit format vendu à un prix attractif. Mais rien qui ne viendra mettre des bâtons dans les roues d’un SUV élégant, polyvalent et rapide tout ce qu’il faut. En prime, la consommation est bonne.

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