C’est quoi l’USB-C / Type-C ?
L’USB Type-C est une promesse : en finir avec la jungle des connecteurs USB dont les formes partaient dans tous les sens. Au fil des ans et des évolutions techniques, l’industrie n’a cessé de faire évoluer les embouts : Type-A et Type-B d’abord, mais aussi des variantes plus petites avec les mini et les microconnecteurs, déclinés en Type-A et Type-B là encore.
L’USB Type-C, ou USB-C, a vu le jour au milieu de la décennie 2010 avec l’idée d’imposer une forme d’embout unique et simple. Il a la forme d’un ovale très aplati, dont l’épaisseur fait 2,5 millimètres et la longueur 8,3 mm. Il est ainsi très différent du carré de l’USB Type-B, du rectangle de l’USB Type-A ou mini-B et des formes plus originales du mini-A ou micro-B.

En somme, l’USB-C est un design. Un design bien pensé d’ailleurs : chaque extrémité du câble USB-C peut servir sur une prise, mais en plus on peut aussi choisir de brancher l’embout dans un sens ou dans l’autre, sans que cela pose une difficulté. Cela est vrai s’il ne s’agit pas d’un câble hybride, qui aurait un embout USB-C d’un côté et un branchement HDMI de l’autre.
Il est loin le temps où il fallait tester un sens sans forcer et pivoter l’embout si ça ne rentrait pas. Si la transition a pris quelques années et a causé des frictions que l’on pouvait facilement résoudre avec un adaptateur, les bénéfices à long terme sont nets. Personne ne voudra retrouver une connectique fragmentée et se priver de ce branchement symétrique, donc réversible.
Pour faire simple : ce n’est pas qu’un produit est USB-C qu’il peut exploiter au maximum un port USB-C. Il s’agit avant tout d’un design, sur lequel des normes peuvent s’ajouter.
Que peut faire l’USB Type-C ?
L’USB Type-C est un design sur lequel il est possible d’empiler des caractéristiques techniques particulières. Mais attention. Là est le piège. Si la conception de l’USB-C a été pensée pour lui permettre de véhiculer des débits, signaux, usages différents, cela ne veut pas dire que tel ou tel câble USB-C peut tout faire. C’est la même chose pour la puissance électrique transportée.
Parmi les utilisations avec un câble USB-C figurent la recharge de l’appareil, le transfert de données, le support de l’audio (il existe des écouteurs filaires dont l’embout à relier avec un smartphone est une prise USB-C), la gestion de certaines connectiques (HDMI, DisplayPort, Thunderbolt, MHL). Mais dans le détail, cela dépendra du câble USB-C et de l’appareil connecté.
Dès lors, le câble USB-C n’est pas seulement capable de mettre de l’ordre dans la jungle de l’USB, avec une prise unique. Il peut aussi se substituer à la prise jack pour brancher des écouteurs. Il peut remplacer la prise classique de recharge électrique. Il peut aussi servir à délivrer de la vidéo dans le cas du DisplayPort. Et il sert de connectique pour le récent Thunderbolt 4.
Comment savoir si le port USB-C est compatible avec Thunderbolt ou DisplayPort ?
Pour déterminer si le port USB-C sur un appareil est compatible avec Thunderbolt ou DisplayPort, il faut vérifier la présence d’un symbole juste à côté. Il s’agit d’un éclair dans le cas du Thunderbolt. On retrouve aussi ce même symbole sur le câble. La compatibilité de Thunderbolt avec l’USB Type-C est acquise avec sa troisième génération (Thunderbolt 3).
Plus exactement, le connecteur du Thunderbolt 3 passe à l’USB-C. La technologie, elle, ne bouge pas. Il s’agit simplement de le rendre compatible avec l’USB-C « basique ». Derrière le port, il y a un contrôle Thunderbolt qui lui communique avec les différentes pièces du PC pour transmettre des données rapidement, surtout le CPU.


On retrouve la même logique avec le DisplayPort. Un dessin stylisé l’imbrication de la lettre « D » dans celle du « P », à côté du connecteur, permet de savoir en un coup d’œil si le port est capable d’acheminer des signaux audio et vidéo. Il existe aussi des câbles USB-C vers DisplayPort, mais ceux-ci n’arborent pas ce logo — l’embout d’une des deux extrémités du câble suffit sans doute à comprendre.
D’autres symboles peuvent apparaître à côté du port, comme un pictogramme d’un « trident » symbolisant l’USB. Cette icône est déclinée pour représenter les différentes générations de normes USB et, donc, pour indiquer au public la capacité de transfert supportée par l’appareil. Parfois, il peut y avoir un mix, avec un visuel « trident » et un pictogramme Thunderbolt, par exemple.
Quelle vitesse de transfert avec l’USB Type-C ?
L’USB-C ne garantit pas qu’il fournit la vitesse de transfert la plus élevée possible. Ce connecteur couvre en fait plusieurs générations de la norme USB et, donc, plusieurs niveaux de débit. Selon les capacités de l’appareil, les performances sont radicalement différentes. L’USB Type-C existe à travers les normes USB 2.0, USB 3.2 Gen 1, USB 3.2 Gen 2, USB 3.2 Gen 2×2 et USB4.
Cela donne les performances suivantes :
- USB 2.0 : 480 Mbits, soit 60 Mo/s ;
- USB 3.2 Gen 1 : 5 Gbit/s, soit 640 Mo/s ;
- USB 3.2 Gen 2 : 10 Gbit/s, soit 1,25 Go/s ;
- USB 3.2 Gen 2×2 : 20 Gbit/s, soit 2,5 Go/s ;
- USB4 : 40 Gbit/s, soit 5 Go/s (même débit que le Thunderbolt 3).
Les débits mentionnés sont les plafonds théoriques que délivre chaque norme USB. Dans les faits, la vitesse réelle de transfert peut davantage fluctuer et s’avérer un peu plus basse. L’USB 2.0 est appelé « Hi Speed ». Les différentes variantes de l’USB 3.2 sont respectivement nommées « SuperSpeed USB 5Gbps », « SuperSpeed USB 10Gbps » et « SuperSpeed USB 20Gbps ».
Qu’est-ce que l’USB Power Delivery ?
Le Power Delivery est une spécification dédiée à la charge rapide en passant par les connecteurs et les câbles USB-C. Cette norme USB-PD intégrait dans un premier temps cinq profils de puissance : 10 watts (W), 18 W, 36 W, 60 W et 100 W. À la suite de la révision de l’USB Type-C 2.1, il a été ajouté un nouveau plafond : 240 W, avec deux seuils intermédiaires : 140 et 180 W.
L’extension au-delà de 100 W a été jugée nécessaire, car les seuils de puissance en dessous étaient insuffisants pour apporter une alimentation adéquate à des appareils plus imposants et, donc, plus gourmands. Ainsi, l’échelon 240 W est pensé pour des produits comme les écrans, les PC portables, les ordinateurs, les stations d’accueil et les stations de travail.
Ce protocole sert à recharger plus rapidement des appareils en délivrant davantage de puissance. Ainsi, il est possible de remettre assez de jus dans un smartphone pour retrouver la moitié de sa batterie en quelques dizaines de minutes. De façon générale, la technologie USB-PD améliore le délai de charge de façon substantielle par rapport à une charge standard de 5 W.

Les câbles USB Type-C peuvent porter une marque relative à l’USB Power Delivery. Des indications de puissance peuvent aussi être indiquées sur les chargeurs pour secteur, les stations d’accueil et les adaptateurs. Ces informations sont à retrouver sur les produits, mais aussi sur les boîtes et les fiches techniques, afin de savoir si tel ou tel appareil convient à l’utilisation envisagée.
Tout va évidemment pour le mieux dans le meilleur des mondes si un particulier a tout son écosystème compatible avec le protocole. Mais dans les faits, c’est plus fragmenté : des chargeurs USB-C n’intégrant pas cette norme ne peuvent pas recharger certains appareils. Et des équipements gérant ce standard seront coincés si le chargeur n’est pas au niveau.

Gare à choisir la bonne alimentation pour charger en USB Type-C
C’est un point sur lequel le public doit porter la plus grande attention : l’USB-C peut certes alimenter en électricité des périphériques, mais il faut s’assurer que le câble et le chargeur aient les performances requises pour l’appareil qui sera branché. Des équipements de grande taille, comme des écrans et des ordinateurs, ont besoin de recevoir pas mal de puissance.
La jeune histoire de l’USB-C a été marquée par des incidents par le passé. On a vu des soucis impliquant des recharges USB-C abîmant du matériel. Face à cette situation, l’organisme chargé de la norme USB, USB-IF, a plaidé pour l’inclusion d’une puce dans les câbles afin d’éviter de griller quoi que ce soit par inadvertance. Mais l’usager aussi doit faire attention à ce qu’il fait.

Les profils les plus bas en termes de puissance électrique conviennent davantage à des produits de petit gabarit, comme un smartphone, une tablette ou un objet connecté. Mais si vous voulez alimenter un écran, un PC ou tout autre gros matériel, il faut viser les profils les plus hauts. Pour avoir un ordre d’idée, Belkin rappelle les segments de puissance pour divers produits :
- Batterie externe : 18-25 W ;
- Smartphone : 18-45 W ;
- Tablette : 18-30 W ;
- Ordinateur portable : 29-100 W ;
Ces tranches de puissance sont données à titre indicatif. L’essentiel est de bien prêter attention au chargeur USB-C si vous l’utilisez pour charger un appareil, car les puissances en jeu peuvent varier significativement. Il est aussi recommandé de vous servir de produits de bonne facture, et certifié — méfiez-vous du matériel trop bon marché.
Ces recommandations ne doivent pas dissuader de se servir de la recharge, d’autant que des dispositions ont été prises pour éviter les problèmes — les chargeurs et les câbles peuvent ainsi embarquer une petite puce interne pour gérer l’alimentation selon les appareils, afin de ne pas en fournir de trop, ce qui risquerait d’endommager les composants.
Aujourd’hui, il est possible de charger n’importe quel appareil tant que le chargeur est de bonne qualité — c’est le point le plus important. Idéalement, il vaut mieux se servir du chargeur fourni avec l’appareil, mais il est tout à fait possible de charger un smartphone sur un chargeur de PC ou une souris sur un chargeur de smartphone. Au pire, ça sera lent.
En effet, le chargeur et l’appareil communiquent ensemble, s’ils arrivent à se mettre d’accord sur une puissance élevée, ils vont monter haut dans les watts, pour passer par exemple de 65 à 100 W. S’ils n’y arrivent pas, le chargeur propose de communiquer deux puissances assez standards, comme 8 W ou 20 W ou 14 W. Et si vraiment ça coince, il alimente en USB 2.0, c’est-à-dire au plus bas.

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