Le bitcoin a atteint 34 000 dollars, soit moitié moins qu’en novembre dernier. Cependant, c’est également le même montant qu’il avait déjà atteint en janvier, et cela reste une valeur importante. Faut-il vraiment s’inquiéter ?

Le bitcoin connait-il une vraie chute, ou s’agit-il simplement des aléas boursiers d’une crypto-monnaie habituée aux montagnes russes ? Ce 9 mai 2022, des médias anglophones s’affolent : le bitcoin a « perdu 50 % de sa valeur » depuis le mois de novembre dernier. L’information est juste : la crypto vaut actuellement 33 500 dollars, soit quasiment la moitié du pic de 67 800 dollars atteint en novembre 2021.

Cependant, une situation exactement similaire s’est produite il y a quelques mois. En janvier 2022, les mêmes médias (ainsi que Numerama) relataient déjà la « perte de 50 % de la valeur du bitcoin depuis novembre ». Plusieurs causes potentielles étaient alors avancées : la banque centrale russe avait prôné l’interdiction du minage de cryptos, alors que la Russie fait partie des plus gros pays mineurs de bitcoin au monde. La hausse de certains taux d’intérêt a aussi contribué à inquiéter le marché, vu que les faibles taux bénéficient le monde des crypto-monnaie — les investisseurs peuvent emprunter à faible coût et donc prendre plus de risques dans des actifs volatiles.

Cinq mois plus tard, c’est un peu le même schéma qui se répète : la banque centrale américaine vient de rehausser ses taux d’intérêt le 7 mai, ce qui signifie qu’emprunter de l’argent coûte désormais plus cher. Il est également notable qu’en période d’incertitude économique — ainsi que d’une guerre en Ukraine qui s’installe sur plusieurs mois — les investisseurs se débarrassent en premier des actifs les plus risqués. Les bitcoins ont ainsi pris un petit coup dans l’aile.

Le bitcoin a l’habitude des fluctuations

Cependant, même s’il est le plus « rigide » des crypto-actifs, le bitcoin est un habitué des fluctuations boursières. Il suffit de s’intéresser au graphique qui matérialise l’évolution du cours de bitcoin par rapport au dollar américain depuis l’année écoulée pour le comprendre.

D’une part, la crypto historique a connu pire : en juin 2021, elle est tombée sous le seuil symbolique des 30 000 dollars. À l’époque, on lui prédisait une chute vertigineuse, certains envisageaient même un crash, qui n’est pas arrivé. Alors que certains vendaient, d’autres y ont vu une opportunité de miser sur un bitcoin qu’ils imaginaient repartir à la hausse. C’est le mécanisme capitaliste le plus classique de l’offre et de la demande en bourse : la valeur baisse quand les gens vendent, elle augmente quand un grand nombre de personnes commencent à vouloir en racheter.

Cours du bitcoin depuis mai 2021 // Source : Coinmarketcap
Cours du bitcoin depuis mai 2021 // Source : Coinmarketcap

D’autre part, le bitcoin est aujourd’hui bas, mais il part de très haut. Le pic matérialisé en novembre est un incroyable record et ce, justement, après la fameuse « crise » des 30 000 dollars. On a tendance à l’oublier, mais le bitcoin s’échangeait à seulement 7 000 dollars en janvier 2020 : la crypto-monnaie est en plein essor.

Si l’on dézoome sur la courbe du bitcoin sur plusieurs années, on observe que l’actif virtuel connait en fait des phases de grands pics, suivies de phases plus basses. On observe d’ailleurs que le pic de novembre 2021 est plus haut que celui de décembre 2020, menant, au global, à une hausse de la valeur du bitcoin.

Le cours du bitcoin depuis 2014 (en dollars) // Source : coinmarketcap
Le cours du bitcoin depuis 2014 (en dollars) // Source : coinmarketcap

Cela ne signifie pas que la crypto-monnaie est à 100 % protégée d’un éventuel crash, mais qu’il est difficilement envisageable que le bitcoin perde soudain toute sa valeur. En revanche, il est susceptible de continuer à énormément varier, surtout à une époque où le prix de l’énergie flambe — et qu’il faut beaucoup d’électricité pour miner des cryptos, ainsi que, dans une moindre mesure, les échanger.

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