Depuis que la Chine a interdit les cryptomonnaies, le secteur se reconfigure totalement. La Russie est devenue le 3e principal pôle de minage de bitcoin et son président, Vladimir Poutine, a révélé voir les cryptomonnaies d’un oeil plutôt positif.

La Chine ne veut plus entendre parler de bitcoin, mais ce n’est pas le cas de la Russie. Interviewé par CNBC le 14 octobre, le président Vladimir Poutine a révélé avoir un avis plutôt positif sur les cryptomonnaies. « Je pense qu’elles ont de l’intérêt  », a indiqué le chef d’état russe au média américain, qui l’interrogeait sur la possibilité que la Russie utilise les cryptomonnaies dans ses futurs contrats pétroliers.

Le Kremlin a en effet indiqué souhaiter écarter le dollar américain de ses échanges commerciaux énergétiques. Vladimir Poutine a rapidement précisé que les cryptomonnaies ne lui semblaient pas être l’alternative adéquate sur ce sujet précis : « Il est encore trop tôt pour parler de contrats en crypto dans l’énergie ». Le chef de l’Etat a cependant clairement indiqué que les cryptomonnaies avaient à ses yeux, « le droit d’exister et d’être utilisées comme mode de paiement ».

La Russie est devenue le 3e pôle crypto mondial

Cette prise de position est très encourageante pour les sociétés du secteur. Même si elles connaissent un franc essor, les cryptomonnaies sont en effet regardées d’un oeil circonspect par des acteurs de premier plan dans le domaine politique et financier (l’IMF par exemple). La brutale volte-face de la Chine sur le bitcoin a, qui plus est, laissé le secteur échaudé. La prise de position de Vladimir Poutine devrait donc rassurer les acteurs crypto : elle constitue un signal clair que la Russie n’est pas hostile à ces actifs numériques, bien au contraire.

D’ailleurs, la Russie s’affirme en pôle crypto depuis que la Chine a interdit le minage et les transactions en cryptomonnaies sur son sol, entraînant de ce fait une reconfiguration complète du secteur. La Chine était en effet le premier pôle mondial de minage de bitcoin et de très loin (elle en abritait entre 65 et 75 %). Depuis que le pays a décidé de quitter la scène, les États-Unis s’affirment en nouveau champion du minage, suivis par le Kazakhstan. Mais la Russie grimpe, elle aussi, dans le classement. Alors qu’elle abritait 6,8 % de la puissance de calcul mondiale dédiée au minage de bitcoins en avril dernier, elle en recensait 11 % à la fin du mois d’août 2021, révèle le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index. Cela fait d’elle le nouveau troisième pôle de minage de bitcoin mondial.

Reste à voir comment le pays gérera la problématique des émissions de gaz à effet de serre importantes générées par certaines cryptomonnaies, notamment le bitcoin qui fonctionne selon un protocole de preuve de travail très énergivore. La Russie n’avait jusqu’à présent pas pris de position affirmée contre le changement climatique. À deux semaines de la COP6, elle a toutefois enfin décidé de donner des signaux plus clairs et annoncé qu’elle visait la neutralité carbone d’ici 2060.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.