La polémique autour d’un tweet qui rappelait que Mozilla accepte les dons en cryptomonnaie a produit son effet : la fondation met tout en pause. Et sans doute pour toujours.

La levée de boucliers a été très forte. Si forte, d’ailleurs, qu’elle a atteint son but : forcer Mozilla à, au moins, mettre en pause son service lui permettant de recevoir des dons dans certaines cryptomonnaies. C’est que la fondation derrière le navigateur web Firefox a annoncé le 6 janvier 2022 dans plusieurs messages publiés sur Twitter.

« La technologie web décentralisée continue d’être un domaine important à explorer pour nous, mais beaucoup de choses ont changé depuis que nous avons commencé à accepter les dons en crypto-monnaies », déclare Mozilla. En particulier, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer l’impact environnemental de ces devises, qui requièrent beaucoup d’énergie.

Une problématique qu’admet la fondation et qu’elle entend analyser à l’aune de ses engagements, pour vérifier « si et comment notre politique actuelle en matière de dons en cryptomonnaie est compatible avec nos objectifs climatiques ». Dans l’intervalle, la possibilité de verser quelques unités de crypto à la fondation est suspendue jusqu’à nouvel ordre.

Mozilla acceptait ces dons depuis 2014

À cette occasion, l’organisation a tenu à souligner que son message initial, publié le 31 décembre et qui a mis le feu aux poudres, n’était pas l’annonce que la fondation se mettait à accepter, en 2021, les dons cryptomonnaies, mais un simple rappel que cette possibilité existe en fait depuis novembre 2014, comme nous l’avions signalé déjà à l’époque.

Le fait est qu’à l’époque, Mozilla passait par la plateforme Coinbase pour accepter ces devises électroniques. Mais depuis, c’est via une solution concurrente, BitPay, que les versements s’effectuaient. Étaient pris en charge les cryptos suivantes : Bitcoin, Bitcoin Cash, Dogecoin, Ethereum, Litecoin, XRP, Shiba Inu et des stable coins.

Mais ce que l’on disait de ces nouvelles solutions de paiement en 2014 a changé par rapport à 2021.

Si des critiques existaient déjà sur la volatilité excessive des cours, comme sur les risques d’arnaque, c’est maintenant surtout sur l’impact de la consommation électrique qu’on trouve le gros des reproches. Car cette électricité n’est pas toujours produite avec de l’électricité décarbonée. Sans parler des tensions que cela peut occasionner sur les réseaux électriques.

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Les cryptomonnaies sont de plus en plus bousculées par les reproches autour de leur impact environnemental, en sollicitant trop d’énergie, qui serait plus utile ailleurs. // Source : Johannes Plenio

C’est d’ailleurs sur ce point qu’est revenu Mozilla, en notant que « l’importante discussion » générée après son tweet du 31 décembre s’est focalisée sur les effets de la crypto sur l’environnement. Car du fait du fonctionnement des cryptos, il faut disposer d’importantes ressources en calcul informatique pour générer de nouvelles unités.

Il y a une fuite en avant, du fait de la spéculation qui entoure ces devises — comme le montrent les records atteints par certaines d’entre elles — et que parfois, il y en a de moins en moins à récupérer. Le temps presse et, dès lors, on voit des « fermes » de cartes graphiques qui tournent à plein régime pour miner de la crypto.

Mozilla promet de revenir bientôt auprès de sa communauté pour lui rendre compte de ses étapes dans la réflexion et de la décision qui sera prise. Mais au regard de la colère que cela a déclenché dans ses rangs, il parait très improbable d’imaginer que la fondation réactiver une solution aussi controversée. Dès lors, on peut imaginer que pour Mozilla et la crypto, c’est terminé.

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