Les services de la DGCCRF ont infligé une amende de 20 000 euros à Nabilla Benattia-Vergara pour avoir vanté des services financiers autour des cryptomonnaies, sans préciser qu’il s’agissait d’une publicité.

C’est une amende très salée qui pourrait servir de signal d’alarme aux influenceurs et influenceuses qui n’indiquent parfois pas clairement que la promotion d’une offre sur les réseaux sociaux est en fait rémunérée. L’ancienne vedette de téléréalité Nabilla Benattia-Vergara vient d’être sanctionnée par l’administration pour un sponsoring caché sur Snapchat.

L’intéressée réglera une amende de 20 000 euros, un montant qui inclut le « bénéfice tiré de l’opération de promotion », précise dans un communiqué la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). La sanction tient compte en outre de la nature des faits reprochés, qui entrent dans la catégorie des pratiques commerciales trompeuses.

La DGGCRF précise que l’amende résulte d’une transaction avec Nabilla, qui l’a acceptée. Ce procédé permet de proposer une sanction en cas d’infraction, mais sans passer par la case d’un procès, à l’issue incertaine et pouvant conduire à des peines potentiellement plus lourdes. La transaction s’envisage sur des faits relativement mineurs et doit être validée par le procureur de la République.

Nabilla vantait des services financiers sans préciser ses liens économiques avec eux

À l’origine de cette affaire se trouve une publication parue en janvier 2018 dans laquelle Nabilla vantait les mérites du Bitcoin, en assurant à son auditoire des gains importants (en investissant 1 000 euros, elle affirmait avoir très vite généré 800 euros de plus) et sans aucun risque (« vous pouvez y aller les yeux fermés », « rien à perdre » les sommes investies en Bitcoin sont « de l’argent que vous pouvez toujours récupérer »).

Le message de l’influenceuse mettait en avant un site de trading, appelé TraderLeBitcoin, qui, relevait alors Capital, n’avait que deux mois d’existence et était basé en Andorre. Il était apparu que cette plateforme facture plusieurs centaines d’euros l’accès aux services, mais pas quand on passe par son partenaire, le courtier chypriote eToro, dont l’activité s’adresse aux spéculateurs.

Peu après la publication de Nabilla, l’Autorité des marchés financiers avait publié une mise en garde en rappelant la très grande volatilité du cours de la célèbre crypto-monnaie. « Le Bitcoin, c’est très risqué ! On peut perdre toute sa mise. Pas de placement miracle. Restez à l’écart », écrivait l’institution.

Lors de ses investigations, le service national des enquêtes de la DGCCRF a relevé deux fautes : la première, c’est de ne pas avoir mentionné qu’elle touchait de l’argent de la part de TraderLeBitcoin et eToro pour vanter leurs services. La seconde est de ne pas avoir présenté correctement les caractéristiques du service et les résultats attendus de son utilisation, en promettant monts et merveilles.

« Le défaut d’indication du caractère publicitaire de sa publication (par un logo ou une mention orale ou écrite par exemple) constitue une pratique commerciale trompeuse à l’encontre de ses abonnés qui peuvent croire à tort que la  promotion de l’influenceuse résulte d’une expérience personnelle positive désintéressée », développe la DGCCRF, alors qu’il s’agit d’une publicité.

L’administration rappelle que les influenceurs et les influenceuses « doivent notamment se conformer aux règles prévues par le code de la consommation » quand ils sont amenés à faire la promotion de marques, tout en bénéficiant soit de produits gratuits soit de contrats leur assurant une rentrée d’argent. Il ne s’agit pas de les empêcher de conclure ces partenariats, mais de jouer franc jeu avec l’audience.


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