C’est une expression que vous avez peut-être déjà vu, que vous vous intéressiez aux cryptomonnaies ou non : le coin burn.
L’expression, qui littéralement se traduit en français par « brûlage de pièce », désigne une pratique particulière qui, comme son nom l’indique, consiste à détruire des unités de cryptomonnaies. Mais pourquoi jeter de l’argent virtuel par les fenêtres ?
Pourquoi faire du coin burn ?
Le coin burn est une opération qui consiste à détruire des unités de cryptomonnaie. Cela peut paraître contre-intuitif, surtout vu le prix que certaines atteignent aujourd’hui et l’énergie nécessaire pour leur production, mais c’est en fait un raisonnement assez logique pour les mineurs.
Il s’agit pour eux de limiter le nombre d’unités de cryptomonnaie en circulation, afin de pouvoir faire augmenter leur prix. En effet, plus quelque chose est rare, et plus cette chose prend de la valeur. La destruction volontaire de ces unités permet donc de tirer artificiellement les prix vers le haut.
Le Binance Coin (BNB) est certainement la cryptomonnaie la plus connue à avoir recours au coin burn. La plateforme Binance brûle régulièrement d’énormes quantités de BNB afin de stabiliser son prix et de mieux le maitriser sur le long terme. En effet, comme la blockchain n’a pas un nombre de Binance Coin prédéfini, il est très intéressant pour elle de régulièrement détruire des BNB — et c’est ce qu’elle fait tous les trimestres. Lors du dernier burn, qui a eu lieu le 18 juillet 2021, ce sont 1 296 728 BNB qui ont été détruits, soit plus de 393 millions de dollars.
L’entreprise spécialisée Stellar a également choisi de détruire les unités de sa cryptomonnaie XLM en sa possession en novembre 2019. En détruisant plus de 55 milliards d’unités (sur un total de 85 milliards en circulation), Stellar a fait grimper la valeur d’un XLM de 25% en un jour.
Comment se déroule le coin burn ?
La destruction de billets réels est quelque chose de facile à imaginer, mais comment arriver à un tel résultat avec des cryptomonnaies ?
Le coin burn est finalement une pratique assez simple. Il suffit pour les personnes en charge du coin burn d’envoyer une quantité déterminée d’unités de cryptomonnaie sur une eater adress (adresse mangeuse), c’est-à-dire un portefeuille de cryptos qui n’appartient à personne, et qui est verrouillé. Le portefeuille en question est une adresse qui n’a pas de clé, ce qui fait que personne ne pourra jamais accéder aux cryptos qui y sont stockées, et qu’elles sont comme détruites. Les adresses de ces portefeuilles sont publiques et les transactions sont consultables par tout le monde.
Il n’y a cependant pas que des avantages au coin burn. La pratique ne garantit pas, à elle seule, que les cryptomonnaies restantes vont prendre de la valeur, notamment si la blockchain n’est pas très connue. Et les bénéfices associés ne durent pas forcément dans la durée : après le coin burn de Stellar en 2019, la valeur du XLM est progressivement redescendue, jusqu’à atteindre à nouveau le niveau d’avant le burn — et même d’aller plus bas.
La proof of burn
Certaines blockchains qui ont recours à du coin burn utilisent la proof of burn (preuve de destruction), un protocole de consensus particulier. La proof of burn fonctionne sur le même modèle de que la proof of work, mais sans connaître les mêmes problèmes de consommation d’énergie, explique le site spécialisé Investopedia.
La proof of burn donne le droit à un utilisateur de miner le prochain bloc en fonction du nombre d’unités de cryptomonnaie que ce dernier a brûlées. Par exemple, Slimcoin, une blockchain qui utilise ce protocole de consensus, permet aux mineurs qui ont brûlé un certain nombre d’unités d’avoir le droit de concourir pour miner plus de blocs, sur une plus grande période de temps – et ainsi de recevoir au final plus de cryptomonnaies en récompense.
Quelles blockchains ne font pas de coin burn ?
La Binance Smart Blockchain est la plus importante à avoir recours au coin burn, mais toutes les cryptomonnaies n’utilisent pas cette méthode. C’est notamment le cas pour le bitcoin, qui ne détruit pas d’unités. La cryptomonnaie étant limitée à 21 millions d’unités, le coin burning serait complètement contre-productif — surtout au vu du prix et de la quantité d’énergie nécessaire à la production d’un seul bitcoin.
Pour l’ethereum, les choses sont différentes. La cryptomonnaie ne pratique pour l’instant pas le coin burn, mais le déploiement de l’Ethereum Improvment Proposal 1559 le 4 août 2021 va changer les choses. Pour chaque future interaction sur la blockchain, des ETH seront détruits, précise le site spécialisé Decrypt. Pour l’instant, pour chaque transaction sur la blockchain, un gaz fee (frais de carburant) qui peut atteindre des sommes très importantes est prélevé par les mineurs. Le déploiement permettra de mettre un gaz fee fixe sur la blockchain, et de réduire le nombre d’ETH disponibles, ce qui devrait plaire aux investisseurs selon Decrypt.
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