Google vient d’annoncer qu’il n’irait pas à Barcelone cette année. De quoi poser quelques questions sur l’avenir du MWC qui va devoir, au moins cette année, se transformer pour survivre.

La valse commence. Le Mobile World Congress de Barcelone qui est censé se tenir en juin prochain vient de perdre un allié de poids : Google. Dans une déclaration à The Verge datée du 31 mars, le géant de la recherche a annoncé qu’il ne se rendra pas à Barcelone à cause du covid.

Le salon mobile perd donc un acteur majeur de l’écosystème mobile puisque Google est, faut-il le rappeler, derrière Android, le système d’exploitation qui équipe une large majorité des smartphones dans le monde. « Nous continuerons à collaborer étroitement avec la GSMA et à soutenir nos partenaires par le biais d’opportunités virtuelles […] nous nous réjouissons par avance des activités de cette année et de vous voir à Barcelone en 2022 » tente de tempérer Google.

Contraintes sanitaires et jauge à la baisse

Mais cet important désistement fait suite à ceux de Nokia, Ericsson, Sony et Oracle qui ont tous annoncé ne pas se rendre à Barcelone pour la deuxième année de suite. Cette petite danse rappelle sérieusement celle de l’année dernière, quand les acteurs de l’économie numérique se sont un à un retiré du salon, forçant la GSMA (l’entreprise qui organise le MWC) à annuler son salon alors que le monde entier se confinait.

Cette année pourtant, pas question d’annuler. John Hoffman (le CEO de la GSMA) expliquait il y a quelques semaines que « ce serait formidable si tout le monde pouvait être vacciné, mais nous ne pouvons pas nous reposer là-dessus pour 2021 » et que donc le MWC adoptera une logique de « tests préalables pour nous assurer que la bulle ne concerne pas que la Fira Gran Via[lieu de tenue de l’expo, NDLR], mais tout Barcelone. » Dans une Europe qui peine encore à vacciner à plein régime, le MWC veut donc s’adapter.

Le MWC représente jusqu'à 80% de srecettes annuelles du GSMA // Source :  Pierre Metivier - Flickr

Le MWC représente jusqu'à 80% de srecettes annuelles du GSMA

Source : Pierre Metivier - Flickr

Cette adaptation qui passe par une réduction des jauges puisque John Hoffman explique que le salon barcelonais n’accueillera cette année « que » 40 000 à 50 000 personnes cette année comparées aux 110 000 d’il y a quelques années. Un test PCR négatif de moins de 72 h sera également exigé pour rentrer sur le salon qui, assure-t-on, sera un environnement entièrement « sans contact » grâce au miracle de la technologie. Qu’importe que la moitié des stands mettent à disposition des téléphones destinés à être manipulés toute la journée.

Des chiffres à donner le tournis

Il faut dire que l’enjeu est primordial pour le GSMA qui tire environ 80 % de ses revenus du Mobile World Congress et qui a déjà dû se séparer de 20 % de sa force de travail à la suite de l’annulation du salon l’année dernière. Pour Barcelone aussi, la déconvenue fut sévère, puisque l’évènement rapportait jusqu’à 450 millions d’euros annuellement à la ville.

Avec le durcissement des contraintes sanitaires, les jauges réduites et le désistement de plus en plus d’acteurs de poids, difficile de savoir ce qu’il va rester du MWC en 2021. Si le salon à l’air en bon train pour se tenir, il fera sûrement beaucoup moins de place au public et à la presse pour se concentrer sur l’aspect professionnel afin de limiter la fréquentation.

Cela ne risque pas de déranger outre mesure les grands constructeurs qui ont montré l’année dernière qu’ils n’avaient pas besoin du salon barcelonais pour dévoiler leurs smartphones stars, mais les plus petits exposants risquent d’être plus à la peine pour se faire connaitre du public.

Source : Numerama

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