Flash tirera sa révérence le 31 décembre 2020. Après cette date, le format ne sera plus maintenu ni supporté. Mais il existe une solution pour continuer à profiter des jeux et animations Flash.

À moins que vous ne sortiez d’une longue période d’hibernation, vous n’êtes pas sans savoir que le format Flash tire sa révérence. Le 31 décembre 2020 marquera le dernier jour du support par Adobe. Après cette date, cette technologie ne sera plus prise en charge, y compris en  cas de vulnérabilités découvertes. Les principaux navigateurs, comme Firefox, sont d’ailleurs en train de s’en débarrasser.

L’éjection de Flash hors du web passera inaperçue pour l’immense majorité des internautes. Cela fait en effet bien longtemps que l’écosystème en ligne s’est préparé à cette bascule. Les principales plateformes du net comme Facebook et YouTube s’en sont débarrassées ; les navigateurs web ont tourné la page ; et des alternatives libres et ouvertes ont pris le relais.

Flash Among Us

Flash Among Us

Source : Melvyn Dadure pour Numerama

Mais pour une poignée d’individus, la disparition de ce format n’est pas une bonne nouvelle. En effet, ces derniers ont peut-être récupéré des dizaines de milliers de contenus et jeux Flash sur leur PC. Ou alors, ils ont toujours dans leurs favoris des sites web qui ne sont plus de toute première jeunesse, mais qui contiennent toujours des animations old school, leur rappelant une époque révolue d’Internet.

Or, entre les appels à désinstaller le lecteur Flash (y compris venant d’Adobe) et les initiatives semblables à celle de Microsoft (l’entreprise américaine fournit un outil pour le retirer du système d’exploitation Windows, processus qu’il entend automatiser en 2021), que vont devenir tous ces contenus qui ont marqué durablement le net de leur empreinte ? Vont-ils être définitivement perdus et condamnés à l’oubli ?

Fort heureusement, non. Des initiatives existent pour ne pas perdre l’accès à ce format. C’est le cas de Ruffle : il s’agit d’un émulateur qu’utilise le projet Internet Archive qui simule le fonctionnement d’Adobe Flash Player. Autrement dit, ce programme reproduit le comportement du logiciel, sans avoir besoin du plugin idoine. C’est ce qui permet ainsi à Internet Archive de préserver les jeux et animations Flash.

« Nous avons été attirés par ce projet pour aider à préserver les nombreux sites web et la pléthore de contenus qui ne seront plus accessibles lorsque les utilisateurs ne pourront plus faire fonctionner le lecteur Flash officiel », racontent les contributeurs du projet dans les pages du site. Ces derniers promettent que Ruffle est facile à installer et à prendre en main, et qu’il sait détecter les contenus Flash à gérer.

Un projet open source pour préserver la mémoire du net

Ruffle a été écrit avec le langage de programme Rust, inventé par la fondation Mozilla — qui est derrière le navigateur web Firefox. Il peut fonctionner comme une application pour PC (sur Windows, Mac ou Linux) ou en tant qu’extension pour navigateur web (Google Chrome, Mozilla Firefox, Microsoft Edge et Apple Safari). Il peut en outre être installé sur un serveur, au profit de son site web.

« Grâce à la sécurité du ‘bac à sable’ des navigateurs modernes et aux garanties de sécurité de la mémoire de Rust, nous pouvons éviter à coup sûr tous les pièges de sécurité qui ont fait la réputation de Flash », ajoutent-ils. En effet, Flash a au fil du temps acquis une désastreuse notoriété en matière de sécurité informatique, car il servait souvent de vecteur pour des attaques informatiques.

Adobe Flash Player

Adobe Flash Player

Bien qu’Internet Archive se soit emparé de Ruffle dans le cadre de ses activités, Ruffle est un projet encore relativement expérimental.

Le langage de programmation ActionScript, qui n’est plus développé depuis 2006 et sur lequel repose Flash, implique grosso modo deux groupes : AVM 1 (ActionScript 1 & 2) et AVM 2 (ActionScript 3). Or, la prise en charge d’AVM 1 et 2 est encore loin d’être totale. Selon la page de suivi du projet, le langage AVM 1 est supporté à 70 %, contre 5 % pour AVM 2. Quant à l’interface de programme (API), elle est gérée respectivement à 35 % et 1 % pour AVM 1 et 2.

Ces statistiques seront amenées à évaluer favorablement dans la mesure où le projet est ouvert aux contributions extérieures (un suivi des travaux est possible sur Github, à la fois pour AVM 1 et AVM 2). L’équipe en place espère que des volontaires se manifesteront, car elle rappelle qu’elle est très réduite. Sur la gestion d’AVM 1, on ne compte que 5 bénévoles ; sur AVM 2, 2.

Si vous avez des fichiers au format SWF sur votre PC, vous pouvez expérimenter leur prise en charge avec la page démo de Ruffle.


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