« Uberisation » : ce terme, très voire trop populaire aujourd’hui, décrit tout un nouveau modèle économique. Ce sont des services qui mettent en relation instantanée les clients avec les professionnels, à travers le développement technologique. Ce mot provient de la marque Uber. À son arrivée, cette application mobile a révolutionné les modes de transport. En un glissement du pouce sur un smartphone, il est possible de faire appel à un chauffeur VTC (véhicule de transport avec chauffeur), où que l’on soit, avec le prix de la course connu à l’avance.
Le principe d’Uber s’est largement étendu au-delà de la marque. Et cette dernière s’est d’ailleurs elle-même diversifiée, avec UberEats ou Uber Jump. Mais d’où vient, au juste, l’appellation « Uber » que l’on voit, lit et entend partout ?
De l’inspiration divine à l’origine d’Uber
L’entreprise a été fondée en 2009 à San Francisco, comme réseau de transport, sous le nom UberCab. Plusieurs anecdotes circulent sur la façon dont l’idée serait venue aux deux créateurs. L’une des histoires les plus diffusées, par exemple dans le Guardian, raconte que Garrett Camp a eu un déclic… en regardant un film de James Bond, Casino Royale. Durant une scène, l’espion trace une voiture grâce à son téléphone. Garrett Camp s’imagine alors en train de simplement appuyer sur un bouton sur son propre téléphone pour commander un taxi et le voir arriver. Cette idée se serait confirmée lorsque Garrett a commencé à prendre des taxis n’étant pas sous licence, à San Francisco, et qu’il s’est rendu compte qu’ils étaient pourtant tout à fait corrects. Il s’est mis à appeler à l’avance le même chauffeur, régulièrement.
Une autre anecdote sur les origines d’UberCab provient directement de Travis Kalanick. Il raconte qu’il aurait eu l’idée en 2008. Il est déjà, à cette époque, un entrepreneur réputé de la Silicon Valley puisqu’il a créé deux applications (Scour et Red Swoosh) dédiées au partage de fichiers en peer-to-peer. Cette année-là, il se rend à Paris pour la conférence LeWeb. Sur place, à cause d’une tempête de neige, lui et ses amis se seraient retrouvés dans l’impossibilité de trouver rapidement un taxi. Vanity Fair décrit cette anecdote comme un conte de fée. Il reste assez difficile de déterminer le vrai du faux, dans ces deux histoires d’inspiration divine. Les raisons qui ont motivé la création d’Uber restent floues.
Un conflit juridique en 2011
Le suffixe -Cab a disparu en 2011 à cause d’un conflit juridique. Cette année-là, l’agence municipale des transports de San Francisco met en demeure l’entreprise en l’accusant d’opérer un service de taxi sans licence. De manière générale, les associations de chauffeurs de taxi attaquaient régulièrement UberCab pour concurrence illégale ou déloyale. L’entreprise n’a jamais été d’accord avec ces allégations mais, pour tenter de freiner les conflits, elle a retiré « Cab » de son nom, puisque cela signifie littéralement « taxi », en anglais. La mesure était symbolique.
UberCab est alors devenu le Uber qu’on connaît. Mais il reste un dernier mystère à éclaircir : que signifie « Uber » ? Le mot provient d’une expression germanique (über) qui signifie « au-dessus ». Elle sert à désigner quelque chose de « super » ou se situant « au niveau le plus élevé ». Comme le relève Oxford Learner Dictionnary, cette expression permet par exemple de dire qu’un restaurant est « über-cool » ou bien que l’on vit dans un monde d’« uber-consumption ». C’est assez similaire au mot anglais « over ». Les créateurs d’Uber voulaient inscrire dans leur nom l’idée qu’ils proposaient un modèle plus performant et accessible qu’avant, UberCab signifiant « super taxi » ou « plus-qu’un-taxi ». En bref, une formule de transport largement meilleure qu’un « simple » taxi.
Dans l’esprit de Travis Kalanick, les améliorations concernent aussi les chauffeurs eux-mêmes. En interview pour le Late Show, il explique ainsi fièrement qu’avec Uber il n’y a pas besoin de louer une voiture spéciale, à un prix très cher, on peut garder sa propre voiture et travailler comme on veut. Il faut ceci dit relever que les chauffeurs Uber sont pourtant bien les premiers à s’élever contre leurs conditions de travail.
Les fonctionnalités d’Uber évoluent
Uber a récemment lancé de nouvelles fonctionnalités. L’une d’entre elles est nommée Uber Comfort. C’est une version plus chère d’Uber, puisqu’elle se veut premium en apportant, comme son nom l’indique, plus de confort. Il est par exemple possible, grâce à un bouton et sans même parler au chauffeur… de lui demander, avant la course, de se taire pendant le trajet. Un nouveau bouton, cette fois-ci disponible pour tout le monde, est destiné à lutter contre le discriminations (on vous en donne le mode d’emploi).
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