Uber voudrait mieux lutter contre les discriminations. Ce jeudi 14 novembre, l’entreprise a annoncé qu’elle avait signé un partenariat avec l’association SOS Homophobie et qu’elle lançait un « bouton anti-discrimination ».
Le bouton en question est déjà disponible sur l’application, d’après nos tests.
Le signalement se fera après la course. Au moment de noter votre chauffeur ou plus tard — un rapport peut être effectué sur des courses datant d’il y a quelques semaines –, vous pouvez indiquer avoir été victime de discrimination.
Ceci est possible directement sur le compte-rendu d’une course ou depuis l’espace « aide », en sélectionnant « problèmes liés à une course ». Choisissez le trajet concerné. En bas, sélectionnez « remarques sur un chauffeur », puis « j’ai été discriminé par mon chauffeur ».
« L’incident est ensuite pris en charge par nos équipes qui peuvent décider de suspendre l’accès au compte Uber », précise l’entreprise. Une porte-parole a fait savoir à Numerama que ces cas étaient pris « très au sérieux » et pris en charge « par une équipe support dédiée ». « Le bouton anti-discrimination nous permettra d’identifier et catégoriser plus rapidement les incidents et ainsi de pouvoir y apporter une réponse », a-t-elle fait savoir.
Les chauffeurs incriminés, si les faits sont jugés graves, pourront être immédiatement suspendus, à titre préventif. En cas de dépôt de plainte, Uber indique qu’il collaborera avec les forces de l’ordre.
Un partenariat avec SOS Homophobie
Le bouton discrimination « soutient la politique stricte et claire d’Uber à l’égard de la discrimination », a assuré la firme. Elle a également annoncé un partenariat avec SOS Homophobie, dans le cadre de son programmes Driving Change. Il consiste à lutter contre les violences basées sur le genre.
Selon Uber, « la très grande majorité des trajets » se dérouleraient « sans incident », mais les personnes LGBT+ sont « particulièrement susceptibles de vivre des situations de discrimination ou d’être confrontées à la violence ». « Lorsque l’on parle d’homophobie ou de transphobie, tous les domaines de la société sont concernés, a précisé Jérémy Falédam, co-président de SOS-homophobie. La lutte contre les discriminations doit se mener sur tous les fronts et nous avons à cœur de faire en sorte que chacun puisse être acteur de ce combat. »
Les témoignages d’agressions verbales ou physiques LGBTphobes se sont multipliés sur le Web. On en trouve sur YouTube, mais aussi dans les médias, qui ont relayé des affaires de violences homophobes exercées contre des clients. En septembre, la vidéo d’un couple lesbien poussé à quitter un Uber en raison de leur orientation sexuelle était devenue virale.
D’autres discriminations sont pointées du doigt. Des femmes font par exemple état de violences ou cas de harcèlement sexiste — que les rares chauffeuses subissent d’ailleurs également — et des personnes racisées ont dû subir des insultes et propos racistes.
Un message d’alerte lorsque le véhicule s’arrête
Uber introduit enfin une dernière mesure de sécurité, le RideCheck. Il s’agit d’un outil qui peut « détecter quand quelque chose ne se déroule pas comme prévu ». Il se base sur l’analyse des donnés GPS et des capteurs dans les smartphones. Dans un communiqué transmis à Numerama, la firme précise qu’il s’active par exemple « lorsqu’un véhicule reste à l’arrêt un certain temps ».
Deux messages sont alors automatiquement envoyés : un sur votre application, un à votre chauffeur. Vous devez tous deux confirmer qu’il n’y a pas d’incidents en cours. Si vous estimez être discriminé en raison de votre genre, votre orientation sexuelle ou votre couleur de peau, votre religion ou handicap, vous devrez attendre la fin de la course pour le signaler, nous a précisé une porte-parole.
Selon Uber, cette mesure serait avant tout dissuasive. Le chauffeur se rappelle, grâce à l’alerte, qu’il est géolocalisé et que le ou la cliente peut rapporter son mauvais comportement.
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