[Info Numerama] Nous avons rencontré Eddy Cue, responsable d’Apple Music de passage à Paris. L’occasion de confirmer la barre des 60 millions d’abonnés pour le service de streaming et de s’entretenir sur l’ère post-iTunes.

C’est à l’Apple Store des Champs-Élysées que Eddy Cue, Vice-Président Senior en charge des services, nous attendait pour parler de l’avenir d’Apple Music. Dans l’une des nouvelles salles de réunion de l’entreprise en France, celui qui travaille directement avec Tim Cook ne cachait pas sa fierté : en seulement 4 ans, le service de streaming musical d’Apple a séduit plus de 60 millions d’abonnés. Pour un tarif similaire à celui proposé par Spotify (4,99 € pour un abonnement étudiant et jusqu’à 14,99 € pour un pack famille), Apple Music marche sur les traces de l’ogre suédois qui annoncé 100 millions d’abonnés payants en avril 2019.

« J’apprécie beaucoup Music dans son état actuel et sa prochaine version prouve que le service peut toujours être perfectionné », lance Eddy Cue, qui mentionne devant nous quelques caractéristiques de la version iOS 13 de Music : le mode karaoké avec les paroles affichées en grand à l’écran est l’une de ses préférées. « Et nous les avons entrées nous-mêmes pour la plupart », finit-il, rappel non prémédité de l’affaire qui oppose Google au site Genius, le second accusant le premier de voler ses paroles.

4 morceaux exclusifs pour PNL

Mais pour lui, le succès d’Apple Music ne tient pas qu’aux fonctionnalités de l’application : c’est, bien plutôt, le travail fait par Apple auprès des artistes qui justifie une croissante fulgurante. Proposer des choses aussi simples qu’une liste de sortie des futurs albums de la semaine, des playlists affinitaires créées par de vrais programmateurs issus de la radio ou encore, négocier des deals exclusifs sont autant de leviers qui permettent à Apple Music de ne pas se faire prendre de haut par la concurrence.

La veille, le géant de Cupertino avait annoncé l’une de ces exclusivités : PNL, le duo français qui vient de sortir un album, a gardé quatre titres exclusifs pour la plateforme d’Apple qui doivent sortir vendredi 28 juin. On se souvient encore de la stratégie Frank Ocean, qui avait converti les fans lors de la sortie de l’incroyable Blond en 2016.

L'album "Deux Frères" de PNL

L'album "Deux Frères" de PNL

« Nous savons que la musique s’écoute différemment selon les pays et nous sommes heureux de travailler avec des artistes aussi talentueux que PNL », affirme Eddy Cue, répondant à notre question sur l’aspect très anglophone des initiatives maison, comme Beats 1. La radio qui diffuse en direct de la musique est animée exclusivement par des artistes anglais et repose sur une stratégie internationale, qui, reconnaît-il, touche peut-être plus les pays anglophones.

Au-delà de l’art, Apple Music a été un sujet de conversation dans le monde lors de la WWDC 2019. C’est en effet l’une des applications qui formera le trio en charge de remplacer iTunes. Quand on lui demande s’il regrettera le bon vieux logiciel, Eddy Cue s’esclaffe avant de lancer : « J’ai tellement travaillé sur iTunes et Apple Music, je suis biaisé ! Bien sûr que j’ai de l’affection pour iTunes, mais je pense qu’Apple Music est absolument meilleur, en tous points. Nous avons quelque chose de mieux maintenant et cela ne sert à rien de regarder en arrière ». Avant de rappeler que, contrairement à ce que des articles de presse ont pu dire, achats et autres playlists iTunes seraient intégralement transférés dans la nouvelle application : rien ne sera perdu pour l’utilisateur nostalgique de l’ère pré-streaming.

Music sur MacOS // Source : Apple

Music sur MacOS

Source : Apple

Reste que, encore aujourd’hui, Apple Music a hérité d’un défaut du touffu iTunes que tous ses utilisateurs connaissent : ses fonctionnalités sont aussi nombreuses que peu ou mal mises en avant. Tous les jours nous croisons des utilisateurs qui ne savent pas que des options et des fonctionnalités se trouvent sur un scroll vers le bas sur la page du morceau affiché. « C’est un problème oui. Nous essayons de le résoudre en mettant en avant des cartes sur la page d’accueil pour informer les utilisateurs qui n’auraient pas utilisé telle ou telle fonction, comme les playlists. Mais l’équation est complexe : il faut garder une interface simple tout en informant sur ces fonctionnalités », affirme le Vice-Président. C’est aussi pour éviter de complexifier l’expérience qu’Apple n’a pas ajouté les podcasts à Music : « Ce sont deux choses tellement différentes. Vous n’écoutez pas un podcast, puis un morceau de musique, puis un podcast. Et l’expérience nous a montré que le fonctionnement en applications séparées fonctionne très bien sur iOS ! »

Quant à savoir si les abonnés sont nombreux en dehors de l’écosystème Apple, Eddy Cue botte en touche dans un sourire : « Je connais le chiffre, mais je ne peux pas vous le dire ! Tout ce que je peux partager, c’est que dans l’écosystème Apple, Apple Music est le service de streaming numéro 1 ». Avec 1,4 milliard d’appareils Apple en service, l’entreprise de Cupertino a probablement de la marge pour convaincre de nouveaux adeptes.

Dans l’écosystème Apple, Apple Music est le service de streaming numéro 1


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