Mattel a décidé d’annuler la vente à venir d’une enceinte connectée baptisée Aristote. Des craintes sur le développement des enfants et sur la protection de la vie privée étaient apparues.

Vous vous souvenez d’Aristote ? Non, pas le philosophe de la Grèce antique, l’enceinte connectée de Mattel. En début d’année, le géant américain du jouet avait présenté au CES son idée de la « nounou 2.0 » avec un produit destiné à occuper les enfants (jeux, questions / réponses, histoires féériques…) lorsque les parents sont occupés. Une caméra était aussi prévue, afin que ces derniers puissent les surveiller.

À l’intérieur de l’enceinte connectée, Mattel avait même prévu une technologie pour que les deux assistants intégrés comprennent le langage enfantin, moins élaboré que celui des personnes plus âgées. Il s’agissait alors de s’adapter aux mots des petits et de pouvoir leur répondre, grâce à l’aide du traitement automatique du langage. Sur le papier, l’idée n’était pas idiote.

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Conscient qu’un tel produit peut alarmer les parents, Mattel avait détaillé dans une page les mesures mises en place pour protéger les enfants, avec une mise en conformité du produit avec la législation américaine, notamment avec les lois Coppa et Hipaa pour la collecte de données, et du chiffrement de bout en bout lors de la transmission d’informations, y compris pour le flux vidéo.

Mais voilà, Mattel a renoncé à commercialiser Aristote. Le Washington Post fait savoir que deux considérations sont entrées en ligne de compte dans la réflexion.

Risques et doutes

D’abord, les risques qu’un tel produit peut entraîner sur la vie privée des enfants et la protection de leurs données personnelles. L’histoire a déjà montré que des jouets connectés peuvent être piratés. On l’a vu avec cette poupée Barbie vendue par Mattel. Parfois, c’est même toute l’entreprise qui est touchée. C’était ce qui s’était produit en 2015 avec le fabricant VTech.

Ensuite, la place de la technologie dans la parentalité et le développement des petits. Faut-il déléguer son rôle de parent, même partiellement, même temporairement, à des algorithmes ? À quels effets faut-il s’attendre avec une « baby-sitter » artificielle, sur le plan de l’éducation ou sur la façon dont les enfants perçoivent le monde ? Ne faut-il pas justement limiter la technologie, surtout les premières années ?

Mattel, pour sa part, entend tourner la page. À la presse, une porte-parole a simplement déclaré que l’arrivée du nouveau directeur technique cet été a entraîné un « examen approfondi du produit Aristote et a décidé qu’il ne correspondait pas entièrement à la nouvelle stratégie technologique de Mattel ». La commercialisation d’Aristote devait débuter l’année prochaine.

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