Il aura fallu des années pour « purifier » TikTok de son péché originel : être chinois. Sous la menace d’un bannissement du sol américain, ByteDance, la maison mère de l’application, a signé un accord le 18 décembre 2025 lançant une coentreprise américaine afin de se mettre en conformité avec les exigences de l’administration Trump.
Un deal de dernière minute pour créer une structure US
Pour rester aux États-Unis, ByteDance lance une entité américaine indépendante nommée TikTok USDS Joint Venture, qui pilotera données, algorithmes et modération dans le pays. Les entreprises américaines Oracle, Silver Lake et l’investisseur émirati MGX entrent au capital, chacun à hauteur de 15 %. Un nouveau conseil d’administration doit être formé. Il sera composé de sept membres à majorité américaine pour « protéger les données des Américains et la sécurité nationale des États-Unis » selon une note interne consultée par l’Associated Press.



De son côté, le groupe chinois détiendra désormais 19,9% de la nouvelle structure, quand 30,1% resteront aux mains des investisseurs historiques de ByteDance, parmi lesquels figurent les fonds américains Fidelity et General Atlantic. À noter le fait que TikTok conservera le contrôle sur l’essentiel de ses activités commerciales aux États-Unis. La transaction est attendue le 22 janvier 2026, veille de la date d’entrée en vigueur théorique de l’interdiction de TikTok outre-Atlantique.
Washington et la peur de l’influence
Les données des Américains seront hébergées localement via Oracle. L’application admet que des employés en Chine ont consulté ces données, tout en affirmant qu’elles n’ont jamais été partagées avec Pékin. Washington s’inquiétait par ailleurs du fait que l’algorithme ultra-puissant du réseau social puisse devenir un outil d’influence exploité par les autorités chinoises.
Cet accord referme donc enfin le feuilleton TikTok aux États-Unis où plus de 170 millions d’utilisateurs ont pu souffler, alors que depuis août 2020, l’interdiction de l’application était sur la table de la Maison-Blanche pour cette raison. Donald Trump, lors de son premier mandat à la présidence américaine, avait entrepris la démarche, sans succès.
Le Congrès, dans un rare élan bipartisan, avait ensuite fait fait passer une loi signée en 2024 par l’ex-chef d’État Joe Biden, qui stipulait la vente de la plateforme de partage de vidéos afin de protéger les Américains contre les applications contrôlées par des adversaires étrangers (Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act), sans quoi, elle serait suspendue. Une suspension repoussée par 4 fois depuis janvier 2025 par Donald Trump, au profit de négociations avec la Chine finalement soldées par un accord.
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