Ce 17 novembre, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont annoncé conjointement une lettre d’intention portant sur la livraison de 100 Rafale. De quels modèles s’agit-il ? À quel horizon sont prévues les livraisons ? Le constructeur Dassault est-il en mesure d’assurer la production ? L’annonce soulève bien des interrogations.

Il est un peu moins de 11 heures sur le tarmac de la base aérienne de Villacoublay lorsque le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky signent, sous l’œil des caméras, une lettre d’intention concernant de futures livraisons d’armement à l’Ukraine.

S’il ne s’agit pas d’un contrat officiel, l’annonce est néanmoins qualifiée d’historique pour l’industrie d’armement française, si elle est suivie d’effet. Les regards se tournent alors vers les différents engins disposés au sol, non loin des chefs d’État, pour essayer de deviner le détail et la portée de cet accord.

Très vite, une annonce capte toute l’attention : l’Ukraine prévoit d’acquérir 100 avions de chasse Rafale. Mais de quel standard de l’aéronef parle-t-on ? Il faudra patienter jusqu’à un tweet de Volodymyr Zelensky en milieu d’après-midi pour obtenir la réponse : l’accord porte sur la version F4 du chasseur de Dassault.

Un agenda encore à définir, mais un projet très ambitieux

Cette annonce survient alors que les transferts d’un autre type d’avion plus ancien, le Mirage, sont toujours en cours.

Selon l’Élysée, la lettre d’intention signée par les deux présidents prévoit aussi la livraison de systèmes SAMP-T, conçus pour protéger des zones contre les menaces aériennes et les drones, ainsi que de nouvelles bombes Hammers. Rien qui ne bouleverse la donne technologique sur le front, si ce n’est donc cette promesse de livraison de Rafale F4.

Pour l’heure, aucun calendrier précis n’a été communiqué, mais Volodymyr Zelensky évoque un accord « valable pour une durée de 10 ans à compter de l’année prochaine. »

Plusieurs interrogations subsistent. Dans quel cadre stratégique seront intégrés les Rafale si l’accord vient à se concrétiser ? Mais aussi, le constructeur Dassault sera-t-il en mesure d’assurer une telle livraison ?

Un investissement pour l’Ukraine d’après-guerre ?

Ce n’est pas la première fois qu’une telle annonce est faite côté ukrainien. En octobre 2025, le président Zelensky a déjà signé en Suède une lettre d’intention pour l’acquisition de 150 AS-39 Gripen E/F — qui est le modèle le plus avancé à ce jour du Gripen.

Pour le consultant en risques internationaux Stéphane Audrand, tout cela s’inscrit dans la stratégie post-guerre de l’armée de l’air ukrainienne. Selon lui, les F-16 et les Mirage, des appareils certes efficaces, mais vieillissants, ne sont destinés qu’à répondre aux besoins d’une période de transition. Ils sont d’ailleurs déjà impliqués dans le conflit (comme les anciens aéronefs soviétiques). Les Gripen et Rafale, quant à eux, visent plutôt à préparer le futur, en tout cas le moyen terme de l’armée de l’air ukrainienne.

Une approche graduelle que semble confirmer Emmanuel Macron, interrogé par nos confrères de LCI : « On prévoit 100 rafales. […] Ce qui est énorme, mais c’est ce qu’il faut pour la régénération de l’armée ukrainienne. »

Les regards se tournent désormais vers Dassault Aviation, qui annonçait au printemps 2025 son intention d’augmenter son rythme de production.
L’industriel français affirme actuellement tenir la fabrication de trois Rafale par mois, mais vise quatre appareils mensuels d’ici fin 2026 ou début 2027, sous réserve que la chaîne industrielle tienne le rythme.

Si la demande le justifie, l’objectif maximum avancé pourrait atteindre cinq Rafale par mois, si toute la chaîne de sous-traitance parvient à suivre. Avec cette nouvelle promesse ukrainienne, cette ambition paraît plus pertinente que jamais.

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