Le général Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, a évoqué le futur Rafale F5 devant les parlementaires. Cette évolution sera si importante qu’il s’agira, en somme, d’un nouvel avion.

Le Rafale est loin d’avoir dit son dernier mot. S’il a beaucoup été question du Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) dans l’actualité récente, en raison notamment des frictions entre les industriels Dassault Aviation et Airbus, l’avion de combat multirôle actuel de la chasse française demeure au premier rang des préoccupations, et cela encore pour un long moment.

Preuve de l’importance maximale toujours accordée à cet aéronef, le général d’armée aérienne Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, a abordé le futur du Rafale devant les parlementaires. C’était le 22 octobre lors d’une audition sur le projet de loi de finances 2026, au sein de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

Car avant la mise en service du SCAF, qui n’arrivera pas avant quinze à vingt ans, le Rafale va évoluer. C’est d’ailleurs déjà le cas : l’avion est passé par quatre grands standards (F1, F2, F3, F4) en l’espace de vingt-cinq ans qui ont élargi son employabilité et ses performances. L’avion continue d’être modernisé aujourd’hui, avec des sous-standards (F4.3).

Mais le prochain jalon qui se profile à l’horizon marquera une véritable « rupture technologique ». C’est ce qu’a décrit le général Jérôme Bellanger lors de son échange avec les députés. Et pas uniquement parce que le Rafale F5 — c’est son nom — embarquera le missile nucléaire hypersonique ASN4G (Air-Sol Nucléaire de Quatrième Génération).

Un nouvel avion en termes de connectivité et de combat collaboratif

Globalement, « le Rafale F5 est un nouvel avion en termes de connectivité et de combat collaboratif », a poursuivi le CEMAAE. Une capacité « décisive », a-t-il ajouté, pour l’avenir « et pour la supériorité aérienne globale que l’on souhaite [obtenir] ». Celle-ci se traduit par des liaisons entre avions, mais aussi avec des drones et des moyens au sol.

Mais ce combat collaboratif ne doit pas se faire qu’en franco-français, car le pays est intégré à des alliances militaires. À ce sujet, le général Bellanger a évoqué en particulier l’idée de pouvoir articuler le Rafale F5 avec le GCAP (Global Combat Air Programme), un projet équivalent au SCAF dans lequel on retrouve le Royaume-Uni, le Japon et l’Italie.

« Il n’y a pas de plan B », l'alliance franco-allemande face aux chamailleries autour du projet SCAF // Source : Montage Numerama
Le successeur du Rafale s’appelle le SCAF, mais le projet industriel franco-allemand connait quelques frictions. // Source : Montage Numerama

« C’est ce combat collaboratif et donc cette aptitude à travailler dans un cloud que l’on espère interopérable avec le GCAP », a-t-il glissé. Et qui dit ouverture au trio italo-britannico-japonais dit aussi, sans doute, ouverture à d’autres forces aériennes alliées, comme la Suède (Gripen) ou les États-Unis (F-35, F-47, et d’autres).

De nouvelles armes, de nouveaux moteurs et même de nouveaux câbles

Cette connectivité se fera aussi sur les capteurs et sur les armes, a ajouté le CEMEEA, et sur l’intégration des drones — d’ailleurs, Pour les guerres de demain, la France a déjà prévu de combiner des Rafale F5 et des drones de combat — les seconds permettant notamment de saturer l’espace aérien et la défense adverses, dégageant la route pour les premiers.

Mais le Rafale F5 ne sera pas seulement un champion de la connectivité et du combat collaboratif. Il n’embarquera pas juste l’ASN4G. Il ne volera pas qu’en tandem avec un drone. Il embarquera de nouvelles armes aussi, dont le missile RJ10 (antiradar) pour neutraliser les défenses et la détection ennemies, et le missile aérobalistique.

rafale
Le Rafale de Dassault. // Source : NATO

Le câblage aussi devra être revu pour absorber les données du radar, du calculateur et des contre-mesures électroniques. C’est ce que glissait l’ex-CEMAAE en 2023 : « les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter. »

Même les moteurs de l’avion devront être mis à niveau. La motorisation M88 actuelle, produite par Safran, ne suffit plus pour le Rafale F5. Mais une mise à niveau appelée M88 T-REX, annoncée à l’été 2025 par Safran, est sur les rails pour fournir 20 % de poussée supplémentaire sans rien changer ni à la consommation ni aux dimensions.

Un tout nouvel avion, en somme.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Tous nos articles sont aussi sur notre profil Google : suivez-nous pour ne rien manquer !